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"La Corse n'est pas une région métropolitaine comme les autres"


le Samedi 14 Septembre 2013 à 19:01

"La Corse peut elle encore être considérée comme une région française métropolitaine tout à fait comme les autres ?" C'est la question que pose, dans une tribune que Vincent Carlotti vient de nous faire parvenir, la Gauche autonomiste. Voici son contenu.



 "La Corse n'est pas une région métropolitaine comme les autres"

"La Corse peut-elle encore être considérée comme une région française métropolitaine tout à fait comme les autres ?

Pour peu que l'on s'en tienne à prendre objectivement la mesure de la réalité la réponse est simple : La Corse n'est pas une région métropolitaine comme les autres.

Connaissez vous une autre région française métropolitaine dans laquelle un mouvement qui se déclare pour l'indépendance sans condamner un appareil clandestin qui pratique la violence politique, parfois extrême, depuis plus de 30 ans, a obtenu plus de 10% des suffrages aux dernières élections territoriales de 2010 ?

Non, vous n'en connaissez pas car il n'y en a pas d'autre.

Connaissez vous une autre région métropolitaine dans laquelle un mouvement qui réclame l'autonomie interne pour l'Île et proclame urbi et orbi le caractère colonial de la présence française dans l'Île a obtenu plus de 26 % des suffrages à la même consultation ?

Non, vous n'en connaissez pas car il n'y en a pas d'autre.

Connaissez vous une autre région française métropolitaine dans laquelle se pose un problème avec la langue régionale assez aigu pour qu'une assemblée élue se prononce à une forte majorité pour instaurer la co-officialité de cette langue  et de la langue française sur son territoire ?

Non, vous n'en connaissez pas car il n'y en a pas d'autre.

Connaissez vous une autre région française métropolitaine qui à trois reprises ait fait l'objet d'une importante réforme institutionnelle, qui éprouve aujourd'hui le besoin d'aller plus loin, et qui s'apprête à débattre d'un statut qui n'accorderait qu'à ses résidents, sous certaines conditions, le doit d'acquérir un bien foncier sur son territoire , en réponse au sentiment de dépossession qui envahit et angoisse aujourd'hui les corses devant l'explosion des prix des terrains constructibles à laquelle ils ne peuvent plus faire face ?

Non, vous n'en connaissez pas car il n'y en a pas d'autre.

Encore faudrait il, une fois ce constat établi, en tirer les conséquences.

Ce n'est pas, c'est le moins que l'on puisse dire, ce que font les élus de  l'assemblée de Corse dont le comportement fait penser à celui de ces enfants apprenant à reconnaître  les formes géométriques des objets, qui essayent désespérément d'introduire un objet carré dans un trou triangulaire.

Car si la Corse est une région comme les autres, alors  seules des adaptations à la marge de son statut particulier sont possibles, et celles réclamées par l'assemblée de Corse impossibles : c'est aussi simple que cela.

Par contre, si la Corse n'est pas une région comme les autres, comme nous en sommes convaincus, alors tout peut être mis sur la table.

Territoire ultra marin de la république, car n'est ce pas au fond ce qu'elle est vraiment, la Corse doit se voir reconnaître, en son sein, un statut de large autonomie qui lui permette d'élaborer, dans les domaines ou elle aura obtenu pleine compétence, des textes ayant force de loi sur son territoire.

C'est bien sûr l'intérêt de la Corse, car elle est aujourd'hui désarmée devant les atteintes les plus graves à son intégrité que provoquent la spéculation foncière et les agissements des mafias qui se partagent impunément son territoire et pillent ses richesses.

C'est aussi l'intérêt bien compris de la république, car rien ne serait pire que de laisser les choses en l'état, faute de voir un fossé se creuser dangereusement entre les insulaires et la communauté nationale, livrant alors l'Île aux entreprises mafieuses.

Ce n'est que dans un cadre discuté sereinement avec le gouvernement de la république, la représentation nationale et l'UE, après des discussions sérieuses et approfondies, que les problématiques avancées par les élus territoriaux peuvent espérer  trouver un commencement de solution.

On pourra lors aborder, bien entendu, une extension des pouvoirs locaux, mais aussi, et en même temps, un renforcement des actions de l'Etat en matière de lutte contre le crime organisé, du contrôle des fonds publics et de fonctionnement de la démocratie dans l'Île car il ne saurait y avoir de dévolution de pouvoirs nouveaux sans engagements nouveaux  de la collectivité qui les reçoit envers  la république qui les concède.

Tout le reste est littérature, de nature on peut le craindre, à engendrer une désillusion à la hauteur des espérances imprudemment entretenues depuis deux ans.

Le président de l'exécutif corse a pris, quant à lui, une lourde responsabilité, en encourageant, en toute connaissance de cause, et sans aucune précaution ni réserve, des revendications emblématiques dont il ne peut ignorer qu'elles n'ont pratiquement aucune chance d'aboutir en l'état.

Il pourrait avoir à en assumer les conséquences si l'échec de cette démarche replongeait la Corse dans un nouveau cycle de violences dont elle risque de ne pouvoir se relever.

Il appartient dans ces conditions au gouvernement de se montrer responsable pour deux, de prendre la mesure de la situation et, dans les limites que lui fixent la constitution et la situation politique nationale et de se prêter au dialogue et à la concertation.

Force est de reconnaitre cependant qu'il est loin d'avoir démontré, du moins jusqu'à présent, sa volonté de mettre fin à un certain nombre des pratiques qui affectent notamment le respect du droit de l'urbanisme comme la lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics qui dénaturent le fonctionnement de la démocratie dans notre Île.

L'histoire ne repasse jamais les plats, et s'il n'est ni possible ni d'ailleurs souhaitable de reproduire la « méthode Jospin », peut être pourrait on commencer par confier à un parlementaire de la majorité la  mission d'explorer sereinement le champ des possibles avec les élus corses et les représentants des forces économiques et sociales, aux fins d'éclairer le gouvernement sur les pistes qui permettraient d'ouvrir la discussion et à chacun de sortir par le haut d'une situation à tout le moins périlleuse."






Commentaires

1.Posté par arbasgiu le 15/09/2013 23:48
Bin la géographie, le culture, l'histoire, la langue (culture), a lingua nustrale !!!

Tout les faits (et les faits sont têtus, malgré presque 3 siècles de lobotimiliation) prouve que nous ne sommes pas Français (ami de la France et Francophiles oui !!!).
Et qu'on nous a ruiné , nous un pays riche au début du 19 èmme siècle, en nous coupant de nôtre environnement géopolitique", Italique !!!!!

Baccalà per Corsica !!!!!