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Folelli : Le maire et son Conseil municipal votent contre l’implantation de la centrale d’enrobage !


Nicole Mari le Jeudi 12 Mars 2015 à 20:19

Devant la forte mobilisation de la population contre l’implantation d’une centrale d’enrobage sur la Zone artisanale de Folelli, sur la commune de Penta-di-Casinca, le maire, Yannick Castelli, a convoqué son Conseil municipal pour délibérer, plus tôt que prévu, sur la question. L’intégralité des 23 élus se sont prononcés, sans équivoque, contre le projet et ont voté, toujours à l’unanimité, une motion demandant au Préfet de laisser la centrale là où elle est. Yannick Castelli explique, à Corse Net Infos, les raisons de cette décision et assure qu’il n’a jamais validé une implantation qui dépend des services de l’Etat.



Yannick Castelli, maire de Penta-di-Casinca.
Yannick Castelli, maire de Penta-di-Casinca.
- Quelle est votre position en tant que maire ?
- Le Conseil municipal, en majorité, n’était pas favorable au projet d’implantation du poste à enrobé. Nous avions, dans un premier temps, décidé de laisser l’enquête publique suivre son cours afin que la population et les élus aient le temps de bien s’informer et d’exprimer leurs avis. Au vu de l’inquiétude de mes concitoyens, j’ai décidé d’avancer la prise de décision. J’ai, donc, convoqué le Conseil municipal pour délibérer. J’ai voté contre l’implantation de la centrale à Folelli, ainsi que l’ensemble des 22 élus communaux.
 
- Quelles sont les raisons qui ont motivé cette décision ?
- La première raison est une question de santé publique. En tant que maire, mon premier réflexe est de penser à la santé et à la sécurité de mes administrés. Il n’est pas pensable que je prenne le moindre risque sur ce sujet ! La deuxième raison est d’ordre environnemental, vu la proximité des habitations et des terres agricoles labellisées. Il n’est pas question non plus que je laisse porter un préjudice à l’agriculture, une activité essentielle en Casinca que j’entends défendre et préserver dans ma commune.
 
- Pourquoi, alors, avez-vous signé le permis de construire de la centrale d’enrobage ?
- Les permis de construire sont instruits par la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) qui, ensuite, les soumet aux maires. A partir du moment où la DDTM avait donné son accord au permis déposé en mai 2014 et que ce permis répondait totalement au PLU (Plan local d’urbanisme) de l’époque, je n’avais aucun moyen juridique de le refuser.
 
- N’avez-vous pas effectué des modifications du PLU pour permettre l’implantation de cette centrale ?
- Non ! Le PLU n’a pas été modifié, comme cela a été dit, pour permettre l’implantation de la centrale ! Les modifications ne concernent absolument pas le poste à enrobé pour la simple raison, comme je viens de vous le dire, que le permis, déposé en mai 2014, était conforme au PLU de l’époque. En plus, les modifications ne sont, à l’heure actuelle, pas encore effectives. Je tiens à préciser que le permis de construire ne vaut pas permis d’exploitation !
 
- C’est-à-dire ?
- Permis de construire veut dire avoir le droit de construire une bâtisse selon les règles du PLU. Permis d’exploiter veut dire avoir le droit d’exploiter, mais cela ne dépend pas du maire ! Cela dépend des services de l’Etat ! Je n’avais aucun moyen de refuser ce permis de construire puisque les dimensions et l’implantation de la bâtisse correspondaient aux exigences du PLU. Concernant le permis d’exploitation, la municipalité donne un avis consultatif. Je répète, avec mon Conseil municipal, nous disons : « Non ! ».
 
- Que ferez-vous si le Préfet prend une décision favorable à la centrale ?
- Je compte prendre les devants. C’est d’ailleurs ce que je viens de faire par le biais d’une motion décidée et votée à l’unanimité par le Conseil municipal. Dans cette motion, nous considérons que Folelli, le lieu choisi pour l’implantation du poste d’enrobé, n’est pas adapté. Nous souhaitons que la centrale reste là où elle est. Nous transmettrons cette motion au préfet de Haute-Corse et nous serons très vigilants quand à la suite à donner.
 
Propos recueillis par Nicole MARI.