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Tocc’à voi : E Statinate : le festival littéraire de Musanostra envahit les vignes de Patrimoniu


Paul frassatti le Vendredi 9 Août 2019 à 15:27

E Statinate, journées du festival littéraire organisé par Musanostra, se sont achevées samedi 3 août. La manifestation , au cœur des vignes de Patrimoniu, était annoncée comme « Tout public » et elle a tenu sa promesse de plaire à tous les lecteurs. En effet, comme toujours, Musanostra a su mêler les genres et entremêler les histoires.



Tocc’à voi : E Statinate :  le festival littéraire de Musanostra envahit les vignes de Patrimoniu

Le 1er août,  c’est l’Histoire qui était au programme de E Statinate. Invité de la journée André Guyaux, enseignant à la Sorbonne, a donné une conférence intitulée « Baudelaire qui arrange, Baudelaire qui dérange », rencontre qui a enthousiasmé le public qui a pu découvrir des facettes méconnues du poète. 

 

L’Histoire et la littérature ont encore été le thème d’un débat animé avec esprit et vivacité par l’auteur de La chute d’Icare, Jean- François Roseau : Nadia Galy, auteure de « Le cirque de la Solitude » roman ancré dans la réalité de notre île, et François Henri Désérable , auteur de « Tu montreras ma tête au peuple », d’ “Evariste” et de « Un certain Monsieur Piekielny » ont répondu à toutes les questions et n’ont pas caché à quel point peut être long le travail de l’écriture. 

 

Les personnes présentes à ce débat ont affirmé avoir été très heureuses de découvrir le processus de création de ces trois auteurs. La rencontre a été très réussie mais ce n’était pas fini car cette première journée du mois d’Août s’est achevée par la pièce Funtana rossa interprétée par a mostra teatrale di Pieve et a Funicella.

Le lendemain , 2 Août, le public a été transporté par le cadre dans lequel s’est tenu la rencontre. Henri Orenga de Gaffory a généreusement reçu les auteurs et les amateurs de littérature dans son domaine San Quilico. La soirée a débuté par l’intervention de Dominique Memmi venue présenter son « Corse insolite et secrète » et « Le voyage de la fanfare ». Ce moment joyeux, animé par Gérard Guerrieri , a permis d’évoquer tout un patrimoine méconnu et fascinant.

Le ton a été un peu plus grave ensuite. Musanostra a voulu rendre hommage à Pierrette Fleutiaux disparue en Février dernier. L’auteure Carole Zalberg, son amie, a rappelé la grande romancière qu’était Fleutiaux. Elle a, dialoguant avec la chroniqueuse Janine Vittori, évoqué avec beaucoup d’émotion le souvenir d’une créatrice de talent, d’une femme généreuse qui a su encourager et aider les jeunes auteurs. Nombreux furent les lecteurs qui déclarèrent avoir envie de découvrir « Nous sommes éternels » qui a été couronné par le prix Femina en 90 et les autres romans et récits de Pierrette Fleutiaux.

La variété de la programmation a dissipé le sentiment de tristesse grâce au débat entre Jean-Philippe Toussaint et François Henri Désérable, qu anima la conversaton. Les deux écrivains nous ont été présentés par Marine Simonciosi . La jeune bastiaise a souligné la qualité de leurs oeuvres.. Il a été beaucoup question de football et de Zidane bien sûr. L’auteur de "Football" et de « La mélancolie de Zidane » s’est tellement imprégné de son héros que sa ressemblance entre lui et le champion a semblé une évidence. 

FH Désérable, qui est écrivain et  hockeyeur, a invité J P Toussaint à s’exprimer sur sa grande tétralogie « Faire l’amour », «Fuir » « La vérité sur Marie » et « Nue ». Puis, comme il se doit, la nuit a commencé en douceur avec un verre des meilleurs vins.

La dernière soirée , celle du samedi 3 Août, a débuté par une conférence à 2 voix, celles d’André Guyaux et de Pierre Jourde. Partagée,  comme le travail auquel se livrent ces deux érudits pour la publication de l’oeuvre de Huysmans dans la Pléiade. Érudition heureuse et ce moment a procuré du bonheur à l’auditoire.

Pour conclure la soirée et le festival,  Kévin Petroni , dont la finesse et l’intelligence de la littérature sont déjà connues des habitués de Musanostra, a interrogé les auteurs sur le thème « Prendre racine » . Les échanges entre Carole Zalberg pour « Où vivre » , Pierre Jourde pour « Pays perdu » et « La première pierre » et Cyril Roger-Lacan pour « L’inconnue » ont été riches et soutenus. On aurait pu imaginer que rien ne rapprochait ces oeuvres mais la subtilité du questionnement a permis des propos heureux.

Les travaux artistiques de Béatrice Tozzi, la présence des éditions Eoliennes, l’aide efficace apportée par des bénévoles , le bel apéritif servi chaque jour, ont contribué à faire de ces moments l’occasion de belles rencontres et de retrouvailles.

 

Les organisateurs, les auteurs, les lecteurs et les bénévoles, ainsi que les vignerons qui ont accompagné ce moment vous donnent rendez vous l’an prochain pour la nouvelle édition des Statinate.