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Xavier Bertrand à Lumio : "Le blocus des migrants doit s'opérer au large de la Libye et non de l'Italie"


Jean-Paul-Lottier le Lundi 10 Août 2015 à 21:42

C'est devenu un rendez-vous incontournable de l'été en Balagne. Xavier Bertrand, ancien ministre du Travail, de la Santé et de l'Emploi, candidat aux prochaines régionales dans le Pas-de-Calais - Picardie face à Marine Le Pen est venu lundi soir à la rencontre des gens en animant une réunion-débat sur l'Aghja au Clos Colombu de Lumio. De nombreux sujets comme l'immigration, la place de l'Islam en France, le travail, , les primaires de 2017, l'Education Nationale.... ont été abordés sans la moindre langue de bois



Xavier Bertrand à Lumio : "Le blocus des migrants doit s'opérer au large de la Libye et non de l'Italie"

Xavier Bertrand est chez lui en Corse où il séjourne régulièrement depuis 30 ans, dont 15 en Balagne.
Ce rendez-vous champêtre qu'il s'impose chaque année durant ses vacances au Clos Colombu, chez l'ami Etienne Suzzoni, est pour lui une nécessité. L'homme parle vrai, il est à l'écoute et a besoin de ces face à face avec le public.
Pas question de longs discours inutiles. Ce qu'il veut c'est le dialogue, l'échange, sous forme de questions-réponses.
Et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il a été comblé avec un public pertinent, venu en très grand nombre.
"Si j'accepte de me mettre à nu c'est parce que j'attends aussi des réponses de votre part" devait-il lancer.
Avant "d'ouvrir" les hostilité, Xavier Bertrand a rendu hommage au maître des lieux, Etienne Suzzoni,  qui est également maire de Lumio, soulignant son indéfectible amitié et ajoutant: "On peut compter sur lui, il est solide et vous savez l'estime que je lui porte. Je suis de ceux qui voudraient qu'il prenne plus de responsabilité".


Très vite le débat s'est animé. répondant à un spectateur qui s'inquiétait de la situation de la France et affirmant sans détour que ceux qui sont de droite mènent une politique de gauche et vice-versa, avant d'ajouter qu'un mandat de 5 ans c'était trop court, Xavier Bertrand a souligné le fossé qu'il y avait entre la politique politicienne de Paris et la réalité du terrain. Puis, il a ajouté: " Pour ma part, je suis pour un septennat unique et je suis favorable à une limitation dans le temps à trois mandats. Notre système aujourd'hui empêche de faire les changements qui s'imposent. Le  vrai  problème c'est la déconnexion des politique.
Sur l'ISF, Xavier Bertrand a indiqué clairement qu'il fallait la supprimer;
"Moins promettre mais tout tenir c'est une règle qu'il faudra appliquer pour 2017, si l'on veut avoir une chance de l'emporter, mais le pire serait de ne pas réformer et de ne pas faire les changements qui s'imposent".



Sur les primaires de 2017 au sein de sa famille politique Philippe Vitel, député et conseiller général du Var a clairement indiqué qu'il se prononcerait pour le candidat qui s'engagerait sur 10 textes simples, 10 actes à mettre en œuvre par ordonnance et ce dès le premier mois de mandature".
Xavier Bertrand s'est dit favorable à l'utilisation du référendum pour que le peuple puisse s'exprimer et a mis les électeurs en garde sur les dangers de  l'abstention; " Ce serait une erreur profonde".


Xavier Bertrand est ensuite revenu longuement sur ses dernières déclarations à propos de  la situation des migrants et sur la politique de l' Angleterre, avant de  dénoncer la politique qui a été menée dans ce dossier tant au niveau national qu'à l'échelle de l'Europe qui n'a plus les moyens de faire face:
"Ce n'est pas au large de l'Italie qu'il faut s'occuper du problème des migrants où les passeurs peu scrupuleux n'hésitent pas à jeter à la mer leurs passagers, en sachant qu'ils seront récupérés par les moyens maritimes européens. Non, le blocus maritime doit se faire au large de des côtes Libyennes" et de noter que sur la crise de Calais, l'Europe était bien absente.
Toujours sur le même sujet,  une personne faisait observer à juste titre que le problème de l'immigration clandestine que nous connaissons aujourd'hui est la réponse de la politique menée avec l'Afrique. 
Xavier Bertrand abondait dans ce sens tout en ajoutant: " Notre premier ennemi aujourd'hui est DAESH, il faut l'éradiquer"


A une personne qui s'inquiétait de voir les origines chrétiennes de la France bafouées, l'ancien ministre devait répondre: "Personne ne doit fléchir et ne doit faire  machine arrière. Je regrette que la loi  sur la burqua ne soit pas respectée sous prétexte qu'il faut éviter le trouble à l'ordre public; quand on fait des lois, c'est pour qu'elles soient appliquées. Je suis par ailleurs farouchement opposé à l'idée de remplacer les églises désaffectées par des mosquées, tout comme je suis contre le  port voile à l'université".

Dans l'assistance, Jo Poli, retraité du CH de Bastia demandait au ministre: "êtes-vous favorable à la défiscalisation des heures supplémentaires?"
"Sans hésiter oui. Après les 35 heures, cette erreur de la suppression des "heures sup" défiscalisées est  le deuxième coup de massue que nous recevons. Pour ce qui est du temps du travail, laissons les gens s'adapter et respirer".



André d'Oriano, commerçant faisait observer que pour son restaurant il s'était adressé à Pole Emploi et que sur les 15 demandes formulées on lui avait proposé de l'embauche étrangère et non française, ajoutant non sans ironie: " Lorsque vous demandez un cuisinier, on vous envie un ... plombier!"
" Je ne dis pas  que tous ceux qui sont à Pôle Emploi sont des fainéants mais il faut être  plus près d'eux, les écouter et trouver les meilleures solutions avec eux . Les politiques doivent se mettre en quatre pour ramener le travail" faisait observer  Xavier Bertrand.
A une question sur l'Education Nationale, le député-maire répondait: "L'école de la République ne sait pas s'adapter à la situation actuelle. Cela étant je dirais: l'école oui mais le rôle des parents est primordial".
Voila pour l'essentiel ce qui a pu s'échanger au cours de cette soirée qui s'est poursuivie autour d'une dégustation des millésimes du Clos Colombu accompagné d'un buffet.