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Volley : Le GFCA terrasse Paris et s’offre une demie (3-2)


Antoine Astima le Mercredi 12 Avril 2017 à 23:08

Au terme d’un match bien négocié et d’un haut niveau, le GFCA est venu à bout du champion de France en titre (3-2). Il disputera les demi-finales face à Chaumont et peut continuer à rêver…



La performance obtenue samedi dernier dans la Capitale (3-0) autorisait tous les espoirs dans une seconde manche qui s’annonçait de haute voltige face au champion sortant, vainqueur lors de la dernière journée de la phase régulière (2-3). Le GFCA a été, comme à son habitude, présent au rendez-vous. En face, Pinheiro, suspendu samedi, est de retour. Dans ce genre de confrontation, il est important de marquer, d’entrée, son territoire, histoire de faire douter l’adversaire.
Le match est précédé d’une émouvante minute d’applaudissements à la mémoire de nos confrères et amis Paul Rossi et Dominique Figarella. Puis, on va entrer dans le vif du sujet.
Le GFCA saura faire le boulot, tactiquement et mentalement au cours d’une première manche dominée dans son ensemble. Solides sur leurs bases, très performant au block et habiles en attaque, les Ajacciens prennent rapidement les devants (4-1, 6-3) pour compter cinq longueurs d’avance au premier temps mort technique (8-3).  Paris parvient, grâce à son collectif bien huilé  et une excellente qualité de service (une constante durant toute la partie) à recoller (9-7, 10-8, 11-9, 12-10) mais en face, Ludo Castard sort le grand jeu. Depuis son côté, il trouve de belles trajectoires le long de la ligne ou croisées et comme le block « rouge et bleu » est une muraille infranchissable, le GFCA conserve l’écart (16-12 au second temps mort technique). A la furia des insulaires, le champion de France oppose un jeu varié et de belles combinaisons. Sens, Kreek ou Holmes, permettent aux joueurs de la Capitale de limiter la casse. Le Gaz appuie, alors, sur le champignon et file logiquement vers le gain de la première manche (21-17). Mijalovic offre sept balles de set au GFCA. D’un superbe contre, Dailey finit magistralement le boulot (25-19).

Le premier set dans la poche, reste, dans une partie, comme prévu, très serrée, à mettre la pression sur l’adversaire. Mais la pression, le champion sortant connait. Sous la houlette de son passeur Pineirho, qui ne s’est pas fait que des amis du côté du Palatinu, Paris va faire la course en tête dans une deuxième manche très disputée. Les fautes sont rares, les deux équipes se livrant un mano-à-mano jusqu’au second temps mort technique Le Gaz prendra même les devants (9-8, 10-9, 11-9) avant que Paese, Gergye ou Holmes ne permettent aux visiteurs de creuser l’écart pour compter jusqu’à quatre points d’avance (14-18, 15-19). Paris vire en tête au money-time (17-20) et malgré les contres d’un Castard étincelant (20-22, 21-23), un service dehors de Stojolovic offre 3 balles d’égalisation aux Parisiens. Gergye conclut d’une attaque gagnante (21-25).
A la pause, tout est à refaire. Deux sets pour rester en vie côté parisien, deux sets pour écarter le champion en titre, dans les rangs ajacciens. Si la deuxième manche a été très serrée, que dire que la troisième au suspense haletant. Dans un jeu de très haut niveau, les fautes se font rares et le GFCA doit se hisser au niveau de son adversaire, complet dans tous les secteurs et performant en phase offensive. Les « rouge et bleu » sont dans leur match et il est difficile à l’une ou l’autre équipe de prendre l’ascendant (4-4, 7-7, 10-10). Le match s’anime au fil des échanges avec, notamment l’entrée de Jovi Simovski. Paris mène toujours la danse (11-14, 13-16). Si le capitaine ajaccien sort des points de derrière les fagots, en face, Paris hausse le ton (17-20). Encore une fois, le Gaz s’accroche. Le smatch de Mineiro permet aux « rouge et bleu » de recoller (20-21). Et cela va nous donner une fin de set palpitante (21-21, 22-22). Mineiro ajoute un point crucial dans l’escarcelle ajaccienne (23-22) et après un sauvetage extraordinaire de Jef Exiga, Lacassie donne deux balles de 2-1 au Gazelec. Kreek sauve la première mais Takaniko libère un Palatinu en ébullition (25-23).

On pense que les Ajacciens ont pris un ascendant psychologique important sur leur adversaire. C’est mal connaître l’ogre parisien et sa pléiade de stars. Solides en réception, performants au service et en contre, les joueurs de la Capitale prennent rapidement les devants dans une quatrième manche vite pliée (3-8). Le Gaz a le mérite de ne rien lâcher (8-10) mais il difficile de combler un tel retard face à un collectif qui ne laisse entrevoir aucune faiblesse. Et Paris s’envole (9-14, 10-16, 11-17, 12-18). Le GFCA a déjà la tête au cinquième set. Entretemps, les Parisiens enfilent les points (15-21) et font cavalier seul (15-24). Sens remet les pendules à l’heure (16-24). Tout se jouera au tie-break.
Quinze points pour rêver côté ajaccien, et pour s’offrir une belle dans la Capitale côté parisien. En bref, ça passe ou ça casse ! A ce jeu, l’entame de la cinquième manche sera décisive. Porté par son formidable public, le GFCA va faire vaciller son adversaire. Les deux équipes se répondent (2-2, 3-3, 4-4) mais Mijalovic place, au bon moment trois attaques magistrales et décisives (7-4). Paris met un genou à terre. Holmes et Gergye tentent bien de répliquer mais les bras commencent à trembler.sur une attaque dehors de Paese, le Gaz file vers les demies (9-5). Derrière, Mijalovic et Pétréas assurent (12-6). Pourtant, au bord de la rupture, le collectif parisien va revenir (13-10). Un contre de Castard offre quatre balles de match aux Ajacciens. Kreek retarde l’échéance avant que Castard ne propulse son équipe dans le dernier carré (15-11).
Le rêve continue…

Salle du Palatinu
GFCA bat Paris 3-2
Evolution du score
25-19 (25’), 21-25 (30’), 25-23 (33’), 16-25 (25’), 15-11 (17’).
Spectateurs : 2000 environ
Arbitres : MM. Vanderbeeker et Rejayan
Six de départ
GFCA : Takaniko, Mineiro, Dailey, Petreas, Castard, Mijalovic-Libero : Exiga. Ent: F.Ferrandez
Paris: Pineirho (cap.), Gergeye, Sens, Paese, Kreek, Holmes- Libero: Koga- Ent: D.Rougeyron

Ils ont dit…

Fred Ferrandez (entraîneur) : « On a tout essayé, on a utilisé tous les joueurs pour essayer de trouver la solution face à cette équipe très physique. Ce fut un match très difficile face à des Parisiens performants au block et qui nous ont posé des problèmes, ce qui rehausse notre performance. Le rapport de force était en leur faveur, il a fallu jouer sur notre vécu et sur notre expérience. On a un peu perdu pied par moments, il a fallu recadrer un peu tout ça, dans l’ensemble, je suis un entraîneur heureux ce soir. L’aventure continue, c’est difficile de faire mieux à chaque fois, nous avons deux titres cette année, on est à deux matchs d’une champions’League et d’un nouveau titre. On va tout faire pour aller le plus loin possible.
Ludo Castard (pointu) : « On est tombé sur une très grosse équipe de Paris. Samedi, ils avaient joué sans leur passeur et ils auraient peut-être mérité la belle. On a gagné à la régulière. Ils ont fait beaucoup de fautes durant le tie-break, on a su en profiter en étant performant. Ils ont été très forts sur leurs deux sets remportés avec très peu de fautes directes et une grande qualité de service. On a su faire la différence d’entrée de 5e set, ils n’ont jamais été en mesure de revenir. Je pense que ce 5e set s’est joué dans les têtes. On continue, ce sera Chaumont, encore une grosse pointure, ce sera dur de gagner là-bas mais on tout faire pour aller en finale. »
Jef Exiga (libero) : « C’est un moment extraordinaire ! On a fait un gros match et tout le monde a su apporter sa pierre, c’est fabuleux. Je trouve cela magnifique parce que Paris a été énorme et il fallait un très grand Ajaccio pour les contrarier. On a un peu laissé le quatrième set de côté car ils étaient au-dessus et comptaient 6 ou 7 points d’avance. On a tenté des coups, on s’est préservé pour l’entame du cinquième set. On savait, en cas de bon début, que l’on pourrait l’emporter. C’est ce qui s’est passé. On a été plus costaud dans nos têtes sur l’ensemble des deux matchs. C’est le haut niveau. On mérite notre place en ½. On va jouer la meilleure équipe de la saison régulière, ce sera difficile, on n’a pas l’avantage du terrain mais on sait qu’avec nous, tout est possible ! »
Antoine Exiga (président) : « On a fait un match énorme avec beaucoup de pression et un adversaire très solide en face. On a su faire face. L’enjeu était important, ce match s’est joué en tie-break et il nous a souri parce que l’on a été plus solide dans cette 5e manche. On a fait peu de fautes. Ayant gagné là-bas, on savait qu’il fallait confirmer mais on savait, également, qu’en face, ils seraient remontés. On réalise encore une saison exceptionnelle et elle n’est peut-être pas encore terminée… »