Corse Net Infos - Pure player corse

Vico, Sartene, Bastia : La contestation des enseignants et des parents d'élèves


le Lundi 13 Février 2017 à 17:41

La contestation était à l'ordre du jour lundi matin à devant nombre d'établissements scolaires de Vico, Sartene et Bastia. Menaces sur la filière bilingue là, suppression d'un poste d'enseignant ici et suppression d'heures d'enseignement là-bas : pour les parents d'élèves et les enseignants l'heure est à la mobilisation. Dans le même temps le recteur de l'académie tempère en rappelant que rien n'a encore été décidé. Mais le SNALC s'inquiète.



Vico, Sartene, Bastia : La contestation des enseignants et des parents d'élèves
Les parents d'élèves de Vico ne sont pas contents. Et ils l'ont fait savoir ce lundi en décrétant une journée "Scola Morta" au collège Camille Borrosi.
Pour eux, "deux fermetures de classes sont programmées à la rentrée en 2017-2018. Ainsi, selon eux, la filière bilingue est mise à mal avant même son ouverture".
Les conséquences ?
Elles ont été consignées dans un communiqué que les parents d'élèves ont largement diffusé dans la microrégion.
Ce sont "des répercussions toxiques sur un tissu économique, déja, fragilisé. Une volonté, à moyen terme d'en finir avec le rural,  et de nous envoyer vers les villes, et ce, en dépit de tous les discours politiques dont on nous abreuve quotidiennement"
Mais les parents d'élèves préviennent :" Nous ne sommes pas résignés et sommes encore à temps pour inverser cette tendance".
Dès lors appellent-ils à la mobilisation.
"Mobilisons-nous. Nous sommes tous concernés. Rejoignons-nous devant le collège Camille Borrossi à Vico, ce mercredi 15 Février à partir de 8 heures".
A noter que l'école d'Evisa a elle été elle aussi bloquée par les parents en signe desoutien pour le collège de Vico.  
****
Un mouvement de protestation a également été organisé à la cité scolaire Clémenceau de Sartene où parents d'élèves et enseignants dénoncent la réduction du nombre d'heures d'enseignement consécutive à la réforme des collèges

***
Autre mouvement :  au groupe scolaire Calloni de Bastia où là l'on proteste contre la suppression d'un poste d'enseignant.

Les précisions du recteur de l'académie

 "Deux mobilisations – une à Vico et l’autre à Sartène - ont été organisées ce jour, lundi 13 février, en Corse-du-Sud pour s’opposer à l’attribution des moyens horaires qui serait envisagée par l’académie au titre de la prochaine rentrée scolaire.
Aussi me paraît-il opportun d’apporter les précisions suivantes :
Au préalable, je précise qu’aucune décision définitive n’a été prise à ce jour et que rien n’est figé jusqu’au mois de juin. Pour le premier degré, les groupes de travail ont lieu demain mardi ; les échanges interviendront avec les établissements cette semaine.
Je tiens à souligner avec force que la politique académique de répartition des moyens s’appuie principalement sur la défense de la ruralité et sur le développement et la protection des sites bilingues. La prise en compte de la ruralité constitue un élément essentiel, d’où la signature l’an passé de plusieurs conventions de ruralité pour le premier degré. Il est ainsi inopportun de parler d’une « attaque contre l’enseignement dans le rural ». Le nombre d’élèves par classe est actuellement inférieur aux moyennes académiques et facilite la qualité de l’apprentissage.
Les inspecteurs d’académie et moi-même privilégions naturellement un dialogue serein et constructif avec l’ensemble des partenaires. Ainsi, nous recevrons tout au long de la semaine, au rectorat, les personnels des établissements concernés."

Le SNALC inquiet

Le SNALC de Corse s'inquiète des conditions d'enseignement pour la rentrée prochaine dans l'Académie, notamment dans les collèges
Les dotations horaires sont pour le moins revues à la baisse dans de trop nombreux établissements, conséquence directe de la réforme du collège : perte d'heures dans de nombreuses disciplines, mise en danger de l’enseignement de la langue corse et des filières bilingues.
A cet égard, le SNALC National avait d'ailleurs mis en garde Madame la Ministre et les Recteurs d’Académie des périls de cette réforme.
Le mode de calcul effectué par les services académiques concernant les effectifs
Pour le SNALC de Corse, ceci est totalement irresponsable.
Si Monsieur Le Recteur s'inquiète à juste titre du décrochage scolaire supérieur dans notre académie à celui de la moyenne nationale, il devrait de fait prendre conscience des méfaits de la réforme du collège et des sureffectifs prévus pour la rentrée prochaine.
Le SNALC de Corse ne tolérera pas de telles dispositions et apportera son soutien à toutes les actions académiques qui iront dans le sens d’un combat pour un système éducatif valorisé.