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Socopan : Une opération escargot pour tenter de sauver 35 emplois menacés sur Ajaccio


le Mercredi 12 Mars 2014 à 16:23

Opération escargot ce mercredi pour les salariés de l'entreprise Socopan d'Ajaccio pour sensibiliser le plus grand nombre sur la situation qu'ils vivent et la fin imminente de leur entreprise.



1 seul impayé de 741 000 €

Si la conjoncture n'est évidente pour personne, la société  Socopan  avait pourtant tout prévu ! Identification des difficultés, négociations, prévisionnels de gestion et dynamique commerciale : tout était sur le point de rendre l'avenir de la société plus serein... Mais c'était sans compter avec l'obstination d'un de ses clients à ne pas vouloir admettre sa dette... Et pas n'importe laquelle : une dette de 741 000 €, correspondant à des commandes toutes réalisées et livrées, qui mettrait à mal n'importe qu'elle entreprise seine.
Si Codipral réfute son engagement à devoir solder sa dette sur le simple fait que  Socopan  aurait rejeté une demande de fabrication inappropriée alors même que les factures des commandes estivales n'étaient toujours pas réglées par son client, la réaction du tribunal de commerce n'est pas plus compréhensive pour les 35 salariés dont l'avenir risque, quant à lui, d'être définitivement soldé dès lundi matin.

Comment imaginer qu'un entreprise comme Socopan  implantée dans le bassin ajaccien comme la référence de la fabrication de pain et viennoiseries puisse fermer pour un simple défaut de paiement d'un de ses clients.
De renommée et dynamique, cette société insulaire dont la qualité des produits n'est plus à vanter, avait par ailleurs entrepris de démarcher en direct les clients habituellement déservis par cette même entreprise qui aujourd'hui la met en péril.
En effet,  Socopan  était jusqu'à fin 2013 lié par un contrat de distribution avec Codipral.
Mais si  Socopan  ferme, c'est autant de partenaires qui vont devoir se passer du vivier économique lié à l'activité de l'entreprise (blanchisserie, laboratoire, entreprises de services, transporteur, meunerie ...) sans compter qu'avec 35 emplois supprimés c'est la vie d'une centaine de personne qui va devoir changer, et qui risque de basculer dans la précarité en raison des difficultés rencontrées pour se recycler ou retrouver un emploi dans la même branche.

La décision du tribunal de commerce

Alors que toute personne morale ou physique est dans l'obligation de solder une dette du moment que le service ou la prestation a été réalisée, il semblerait que la justice n'ait pas acté la requête de  Socopan  comme étant de nature à être entendue. En effet, le Tribunal de commerce s'est récemment déclaré "incompétent à juger l'affaire". Pourtant sur n'importe quel contrat, il est stipulé qu'en cas de litige c'est auprès de ce dernier que les parties pourraient exposer leurs griefs, et dans ce cas de figure la situation est simple : Une commande = une livraison = une facture = un paiement !
Et l'on comprend bien pourquoi après avoir cumulé plus de 700 000 € d'encours sur le compte de ce client, la Société Socopan  ait refusé de fabriquer une nouvelle commande qui aurait pu doubler d'autant la dette.

Opération escargot

Afin d'être entendu par un plus grand nombre et de ne pas baisser les bras avant la date fatidique de lundi, les salariés ont reçu mercredi matin une équipe de la gendarmerie dans l'objectif de préparer en toute transparence le "plan escargot" qui a ralenti bon nombre d'automobilistes dans l'après midi sur le secteur de Baleone-Mezzavia
Après la fin des entreprises Gandolfi et Demeco, ils espèrent que  Socopan  ne fera pas office de 3ème sur le podium des sociétés insulaires qui ferment leurs portes !
En cette période électorale, ils espèrent aussi être entendus de tous afin que la sauvegarde d' emplois d'une entreprise viable soit au centre des priorités de chacun !
Gageons que l'avenir leur soit prometteur d'un retournement de situation profitable à la pérennité d'une industrie insulaire de qualité.