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Reims : 7 supporters du Sporting devant la justice. Plainte pour "faux et usage de faux" contre les policiers rémois


le Lundi 21 Mars 2016 à 22:02

Le 13 février dernier, à l’issue de Reims -Bastia, des incidents se sont produits dans le centre-ville de la cité champenoise entre une vingtaine de supporters du Sporting et les policiers rémois. A l'issue des incidents plusieurs personnes sont interpellées. Neuf au total dont un un mineur de 17 ans et Maxime Beux, 22 ans, hospitalisé, plusieurs heures après les incidents à l'hôital de Reims à la suite d’une grave blessure à l’œil , due selon lui à l'utilisation d'un flash ball. Le lendemain les incidents prennent un autre volume. « Bastia 1905 », qui maintient aujourd'hui encore sa position, affirme que la blessure est dûe à un tir de flash-ball. Dans la foulée le Sporting confirme…



Le 20 Février des milliers de personnes ont défilé de façon exemplaire dans les rues de Bastia pour réclamer "Ghjustizia"
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Mais le dimanche soir, le procureur de la République de Reims dément. Dans un communiqué il souligne que  'aucun élément ne permet en l’état d’affirmer que les blessures résulteraient de l’usage d’un Flash-Ball par les services de police. »
Le lendemain pourtant, sans doute à la suite de la prise de position forte des élus insulaires qui parlent de "racisme anticorse"  il précise qu'un policier champenois a bien fait usage de cette arme mais pas en direction de Maxime Beux.
Les policiers locaux , pour leur part, soutiennent que le supporter du Sporting, gravement blessé à l'œil gauche dont il a perdu l'usage, se serait blessé en tombant sur un poteau de stationnement.


Le 15 Février 7 des les 9 insulaires interpellés à Reims, poursuivis pour "outrage » « rébellion », « violence » et « transport de produit explosif » devaient être jugés dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate. Finalement Le procès était renvoyé à ce 22 mars.
Tout le monde se retrouve donc ce mardi au tribunal de Reims. Dans un contexte un peu différent.
Une information judiciaire a été ouverte pour clarifier les circonstances de la blessure de Maxime Beux.
Le Défenseur des droits Jacques Toubon mène son enquête. Les supporters bastiais mis en cause, eux, ont à leur tour déposé plainte contre les policiers rémois, qui sont partie civile. Éric Dupond-Moretti, a pris la défense de Maxime Beux. Le préfet de la Marne, a également choisi de prendre publiquement parti dans le dossier. Et dernier épisode en date avant ce procès, qui drainera à Reims un groupe important de supporters - on parle de 180 - parti par avion spécial vers la Champagne ce lundi soir, le défenseur des prévenus bastiais a déposé plainte pour "faux et usage de faux" contre les policiers rémois, ainsi que le confirme Bastia 1905 dans le communiqué qui suit.  

Bastia 1905 : "Une nouvelle plainte basée sur ces fausses déclarations"

A quelques heures du début du « procès de Reims », nous souhaitons maintenir la mobilisation et l’attention de l’ensemble de la société Corse. Ce sont 7 des nôtres qui se présenteront à la barre, 7 membres de Bastia 1905, 7 supporters du Sporting, 7 jeunes Corses. Les coupables accuseront demain, et pire ils jugeront peut-être : tels sont les vrais enjeux de cette audience.
Car ils ne sont pas simplement un symbole, ils ne représentent pas l’avenir de la corse mais ils sont l’avenir de la Corse. La jeunesse corse a décidé de n’être ni mouton ni loup, elle veut se frayer un chemin, son chemin et c’est la volonté d’entraver celui-ci qui se traduit ici.



Cette volonté va jusqu’à pousser de très hauts dignitaires à flouter les frontières pourtant primordiales d’un état de droit de séparation des pouvoirs. Si les coupables jugent alors l’effondrement d’une société sera inéluctable. Que chacun réfléchisse en lisant ou relisant l'article 16 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789.
C'est pourquoi nous continuons de demander la démission des responsables de ces mensonges qui ont conduit à la mutilation d’un des nôtres, et à l’injustice pour tous, à savoir le procureur de Reims, et le ministre Bernard Cazeneuve. Nous demandions également l’arrêt des poursuites ce qui est toujours d’actualité en exigeant l’acquittement total des nôtres. Enfin les diverses enquêtes ouvertes devront être menées dans une parfaite impartialité et dans un temps raisonnable.


S’il est acquis que l’enquête tarde et est très longue maintenant, notre crainte de partialité s’est aujourd’hui confirmée. En effet des éléments supplémentaires s'ajoutent aux témoignages des nôtres concernant leur agression, les déclarations de certains policiers sont largement incohérentes. C’est pourquoi une nouvelle plainte basée sur ces fausses déclarations vient d'être déposée. Notre association se portera évidemment partie civile dans chaque affaire et espère voir nos représentants demain à Reims pour constater par eux même leurs mensonges, et surtout qu'ils tiendront parole en se portant eux aussi partie civile. N'oublions pas, qu'au travers de ces jeunes, c'est la Corse qui est attaquée. 


Le combat, nous ne cesserons de le répéter, n’est pas fini et la solidarité exemplaire dont nous faisons preuve doit persister. Avec elle une vigilance accrue de l’ensemble des couches de notre société est indispensable afin de maintenir le respect de ce qui fait de nous des corses. Et notre détermination fera éclater la vérité, et avec elles toutes les volontés de s’opposer à notre émancipation.
Nous serons ensemble demain, physiquement ou spirituellement avec ceux qui demain combattront nos ennemis.

 

Enfin Remi est toujours incarcéré, et la même obstination des autorités ne lui permet pas la reprise d’une vie normale d’étudiant. Nous pensons à lui et nous continuerons également de se battre pour qu’il puisse bénéficier rapidement d’une sortie anticipée.


La LDH de Corse présente

Mardi 22 mars, des supporters du SCB comparaîtront devant la justice suite aux incidents survenus à Reims le 13 février après le match Reims-Bastia. Après les interventions du ministre de l’intérieur, du procureur de Reims et du préfet de la Marne sur cette affaire avant le procès, la LDH de Corse s’est adressée par lettre ouverte au préfet de la Marne. Elle a rappelé que le dernier mot serait donné à la justice. Mais ce dernier mot n’aurait de sens que s’il est la conclusion d’un débat contradictoire à armes égales, dans un climat serein, sans pression aucune. Dans le prolongement de ce rappel, la LDH informe que Dominique Renucci, déléguée régionale de Corse, sera présente comme observatrice à l’audience du 22 mars au tribunal de Reims. »