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Réhabilitation de la Haute-Ville de Bonifacio : Des balades urbaines pour un projet concerté


Stéphanie Faby le Mardi 13 Juin 2017 à 22:12

Dans le cadre du projet de réhabilitation de son centre ancien, la commune de Bonifacio a lancé une concertation avec la population sous le slogan « Rifemu u paisi , ensemble refaisons la Haute-Ville». Le but est de susciter l’intérêt et l’implication dans ce projet d’intérêt général. Dans ce cadre, une balade urbaine et un atelier ont réuni une vingtaine de personnes récemment.



Réhabilitation de la Haute-Ville de Bonifacio : Des balades urbaines pour un projet concerté
Il s’agit du projet emblématique du second mandat du maire de Bonifacio et de son conseil municipal. C’est avec détermination et ambition que Jean-Charles Orsucci  lançait, lors d’une réunion publique en mai dernier avec  les membres de son conseil municipal et de ses services, la concertation avec la population. Elle permettra de dégager un consensus commun pour la bonne mise en œuvre de la réhabilitation de la Haute-Ville.
Cette concertation est menée par le cabinet Urbanea. La partie technique du projet est assurée par les bureaux d’études ARTELIA et ADP Architecture. Cette concertation a pour but d’enrichir les décisions des élus dans la phase d’élaboration du diagnostic du secteur.

« Faire vivre davantage la Haute-Ville est pour nous fondamental. A travers ce projet nous avons l’ambition de proposer des aménagements dignes d’une ville qui accueille 2 millions de touristes chaque année. Ils s’inscrivent dans la continuité des travaux du port réalisés il y a 4 ans. L’important, à travers cette concertation, est de fédérer des intérêts qui peuvent paraître au départ très contradictoires entre les riverains, les commerçants, les visiteurs et les estivants … » soulignait Jean-Charles Orsucci.
La 2e phase de cette concertation commençait en cette matinée du 8 juin autour d’une balade urbaine. Elle réunissait le cabinet Urbanea, des élus, des techniciens municipaux,  un architecte du bureau d’étude ARTELIA et des membres de la société civile : commerçants, riverains, retraités, l’Abbé Michel Renard  …


Cette promenade s’est réalisée autour d’un parcours stratégique dans la Haute-Ville où chaque participant a pu faire valoir ses remarques, relever les points d’accroche avec, pour leitmotiv commun, la rationalisation de l’espace public. Ce retour du quotidien sur l’expérience du « vivre en ville » a été à la base d’échanges très directs entre les usagers et les élus.
Parmi les sujets évoqués : l’occupation du domaine public, le stationnement et la circulation, les horaires de livraison, le cadre de vie, la circulation piétonne, la rationalisation des déchets, les espaces verts, l’éclairage public ...
Certains exprimaient leur exaspération quant à l’usage du domaine public qui empiète sur les voies piétonnières ou encore quant aux incivismes subis au quotidien. «  Sur les livraisons certains commerçants ne jouent pas le jeu et se font livrer à 10h30 alors que le créneau légal est avant 7 heures du matin. Imaginez la contrainte dans une ville avec des rues si étroites et pourtant déjà très  fréquentée en cette période de la saison. La règle doit s’appliquer pour tout le monde » exprimait Georges Patacchini, commerçant.
 

Un projet à 7, 5 millions d’euros
Pour la commune, l’enjeu sera d’harmoniser le « vivre ensemble » avec une stratégie claire : préserver un équilibre à la fois économique, urbain tout en gardant l’authenticité et la qualité patrimoniale de ce centre historique.
Ce projet se veut global puisqu’il prend en compte, déjà, plusieurs chantiers entamés par la mandature notamment avec  l’Aire de valorisation d’architecture et du patrimoine (AVAP), l’Opération programmée de l’habitat (OPAH), et l’étude de redynamisation du commerce et de l’artisanat. Un plan de mobilité, un plan « lumières », l’utilisation d’outils numériques (SMART CITY) et la création d’un parcours patrimonial et touristique devraient compléter cette démarche.


L'ensemble des travaux a été évalué à 7,5 millions d’euros. Pour les élus, il demandera forcement de faire « des choix quant au revêtement des sols ». La réfection des réseaux sous-terrain sera prise en compte.
C’est pour expliquer tous ces enjeux, mais aussi pour mettre les idées à plat, que  l’après-midi était consacré à un atelier centré autour de différents thèmes : cheminement piétons, la place des véhicules, les aspects esthétiques et qualitatifs, le mobilier urbain, les revêtements des sols, le traitement des espaces verts …
« Il nous faut profiter de ces travaux pour changer les comportements. Notre but n’est pas que la Haute-Ville devienne une ville musée » précisait Patrick Tafani, adjoint à l’urbanisme.


Plusieurs pistes étaient ainsi évoquées sur du long terme : introduire des véhicules électriques, prendre en compte la contrainte de la saisonnalité et l’atténuer, introduire des pistes cyclables. « Ces travaux devront nous permettre de préparer Bonifacio à devenir piétonne comme c’est déjà le cas pour d’autres villes historiques  sur le continent » ajoute l’adjoint.
Concernant l’occupation du domaine public et les différents abus qui ont pu être constatés, la commune a rappelé aux participants qu’elle privilégiait le dialogue. La voie répressive intervient en dernier recours mais celle-ci ne peut agir que dans un cadre contraint avec des procédures longues qui lui laissent des leviers limités.