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Quand Arte Mare se met à table


le Jeudi 22 Novembre 2012 à 23:56

Le thème choisi pour le 30° Festival du Film Méditerranéen peut surprendre : « Arte Mare se met à table ». En réalité la profondeur apparait dans l’entretien que Jean-André Bonelli a eu avec sa présidente, Michèle Corrotti.



Quand Arte Mare se met à table
Au-delà de l’image évocatrice les mots résonnent comme des messages : Convivialité, solidarité, fraternité, tout ce qui peut, au cours d’un repas apaiser les différences, rapprocher les convives. Le choix éclectique des films présentés procède de cette recherche. Dans les temps troublés et incertains que nous traversons le 30° Festival devient une véritable bouffée d’oxygène. Parmi les œuvres présentée un film a retenu mon attention par son humour noir surréaliste, Délicatessen de Jeunet, sans doute parce qu’il trouve un écho dans mes romans, souvent noirs mais toujours, in fine optimiste. La présidente du Jury, Stéphane Audran,  apporte une touche prestigieuse à cette manifestation.

Sculptures éphémères

Le péristyle du théâtre de Bastia s’est trouvé transformé  pour la circonstance en salle de restaurant où tout on long des manifestations le public peut manger à table, s’offrir des glaces, il y a même une fontaine de chocolat !  Le tout de fabrication locale. Il pourra encore déguster des brochettes et des merguez sur le parvis. Lorsque l’on arrive sur la place du théâtre, les sculptures éphémères qui surplombent l’entrée donne le ton, arrache un sourire qui efface pour quelques heures la grisaille du quotidien.Plus que de disserter sur le message véhiculé par ce 30° Festival, il vaut mieux laisser la parole à sa présidente.

Le point de vue de Michèle Corrotti

Trente ans de festival méditerranéen à Bastia nous semblait l’occasion de faire une fête du cinéma et une fête de la convivialité  et de la rencontre avec le public bastiais qui aime le festival. Depuis trente années le festival a beaucoup changé et nous avons pensé  au thème le plus consensuel possible, qui montre le mieux l’envie de partager et ce que nous avons tous en commun. Quoi de plus convivial qu’un repas c’est l’occasion d’une rencontre, de la préparation d’un plat, d’un menu. Toutes ces métaphores culinaires s’appliquent à merveille au Festival. Chaque année nous sommes comme les marmitons de ce grand repas de cinéma, d’art, de littérature que nous mettons en place ensemble dans l’espoir que les plats seront bien réussis et que le public sera content. Après deux jours de festival on se rend compte que l’on ne s’est pas trompé de thème, que la jolie bouche gourmande qui orne nos affiches appelle au plaisir, de la table certes mais aussi au plaisir des yeux, des oreilles, de l’intellect. Cela permet de réfléchir sur tous les films mais aussi à la sensualité qu’ils contiennent.
C’était ce qu’il fallait comme signe de ralliement et comme sourire à notre public.
Nous avons choisis pour illustrer ce thème à la fois des expositions évoquant la gastronomie japonaise et des films parfois assez anciens qui font partie de l’histoire du cinéma comme un film de Lubitsch « La folle ingénue » qui est un film merveilleux qui montre que chacun peut assumer ses désirs, dans ce film il y a des repas qui sont l’occasion pour Lubitsch d’affirmer son amour de la vie et de la liberté. Parmi les moins anciens il y a Délicatessen de Jeunet et Caro un film surréaliste d’humour noir. Il y a des films tout à fait récents tels Entre les bras (La cuisine en héritage) de Paul Lacoste et aussi Bovine d’ Emanuel Gras où il paraît intéressant de se demander ce que pensent les vaches. On a essayé de penser presque à tout puisque les trois chansons que nous avons demandé au Jakez Orkeztra évoquaient la nourriture. Le péristyle s’est transformé en une espèce de grotte gourmande. Les producteurs corses qui proposent leurs produits sont des « artistes du goût »  (Vin, Miel, charcuterie, noisettes …)
Il y a sept films en compétition Stéphane Audran préside le jury car le premier film  évocateur du thème dans l’esprit des gens était « Le festin de Babette » dont Stéphane Audran joue le rôle-titre.
Les films en compétition évoquent l’état du monde méditerranéen, un état bien inquiétant, mais  les films présentés ouvrent le débat et permettent de réfléchir.

Les films en compétition

Le repenti -Merzak Allouache - Algérie.

Piazza Fontana – Marco Giordana – Italie

Un jour de chance – Alex de la Iglesia – Espagne

Héritage – Hiam Abbass – France/Israël

L’Attentat –  Ziad doueiri – Liban/France/Egypte/Belgique

Les voisins de Dieu – Meni Yaesh – Israël.

Les chevaux de Dieu – Nabil Ayouch – Maroc
André-Jean BONELLI