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Premiers mots de Macron en Corse : Trop Clairs ? Ambigus ?


le Vendredi 7 Avril 2017 à 22:50

Le docteur Edmond Simeoni, président de Corsica Diaspora et des amis de la Corse, nous a fait parvenir la réflexion suivante après le passage, vendredi, de Emmanuel Macron en Corse.



Premiers mots de Macron en Corse : Trop Clairs ? Ambigus ?
J'ai écouté  Mr Macron, peu après son arrivée dans l'île, à travers une interview confiée à RCFM, au journal de midi,  ce jour. Il a parlé de pragmatisme, de vie chère, d'emplois, de logements ; il a affirmé sa volonté de dialogue avec les élus notamment, s'est réjoui de l'arrêt de la violence. Pas un mot sur la politique :pas un mot sur peuple corse ou sur  la révision possible de la Constitution - sans laquelle, l'avenir est fermé- ; pas un mot sur la culture ni sur l'évolution institutionnelle, mis à part "la Collectivité Unique " en cours de construction.  ; et aussi pas un mot sur les propositions de l'Assemblée de Corse ( Résident, cofficialité....) ; il a insisté sur la RF.
En somme un discours, convenu, tiède qui nous a ramenés en 1967 et ensuite, aux propos des dirigeants français depuis cette date, mis à part François Mitterrand, Rocard, Joxe et les réformes institutionnelles, frileuses mais significatives, qu'ils ont initiées ou accompagnées.
Il est prématuré de tirer des conclusions définitives mais la méfiance est de rigueur ; nous n'avons pas fait, avec d'autres,  ce long chemin, avec les sacrifices, les souffrances, la répression, les justices d'exception, les polices parallèles, les morts, les prisons,  pour accepter un statu quo, mortifère pour notre peuple dont les droits, en Corse, et sur la scène internationale sont légitimes et conformes au droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ( autodétermination).
Les fleuves ne remontent jamais à leur source ; la marche vers la liberté est inexorable. "Le problème corse" est un problème politique.
Si besoin était,  nous reprendrions vite une lutte, déterminée, légale, sur le terrain et sur le plan international. qui conduirait inévitablement au conflit et à la radicalisation des positions. Spéculer sur notre lassitude ou notre crainte est infantile. Par contre et sans calcul, la Corse est prête, pour un véritable dialogue prenant en compte les intérêts légitimes des parties dont les nôtres, en priorité. C'est le seul chemin vers une solution pérenne, équitable, juste ; vers la paix, le développement mieux partagé, la fraternité avec tous les peuples et des rapports nouveaux et féconds, entre la France et la Corse. Sans menaces ni aventurisme. La voie de la raison. La seule.