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Portrait : Francis Rombaldi, le chasseur d’images


José Fanchi le Samedi 3 Janvier 2015 à 18:40

Fixer l’actualité sur la pellicule pour que le passé resurgisse avec les souvenirs. Avec la nostalgie en plus. Francis Rombaldi est un conservateur comme il en existe peu. Mais voilà, après une cinquantaine d’années de bons et loyaux services, le caméraman emblématique de la télé régionale ne raccrochera pas pour autant ses appareils. Et c’est tant mieux car le talent est éternel



Portrait : Francis Rombaldi, le chasseur d’images
Il est en perpétuel mouvement, se déplace au gré de ses passions, ne lâche pas le moindre sujet et emmagasine les images comme on enfile les perles. Francis Rombaldi fait partie de ceux qui ont fait l’actualité insulaire et cela depuis des décennies. Il est le témoin de la Corse depuis le début des années soixante, à l’époque du plomb et des bobines, à l’époque d’un journalisme plus profond, plus passionnant, où les scoops étaient monnaie courante. Le terrain s’y prêtait volontiers. Le cœur du reporter aussi !
Francis a connu cela à ses débuts de photographe au Provençal-Corse, à l’époque où le quotidien de Gaston Deferre effectuait ses débuts face à son confrère azuréen confortablement installé dans l’île. Comme l’équipe qui l’avait accueilli, Francis était parti au combat de l’information avec la fougue de sa jeunesse et de sa passion, sur un terrain difficile d’accès où son objectif balayait une Corse en plein développement. Son appareil en bandoulière, il évoluait du littoral à la Corse profonde avec toujours la même détermination de chasseur d’image, de témoin, de collecteur d’informations qu’il transmettait aussitôt à la rédaction avec un enthousiasme qui faisait plaisir à voir, qui reflétait la fierté du métier.
 
La nature chevillée au cœur et au corps
De la montagne au cœur de la Méditerranée, des routes du Tour de Corse automobile aux stades de l’hexagone, des pistes Espagnoles aux routes d’Europe ou d’ailleurs, Francis Rombaldi a roulé sa bosse de « chercheur invétéré » partout où le reportage l’a conduit, avec ce brin passion accroché au cœur qu’est la nature, la faune et la flore qui ne l’a jamais quitté. Dans ce domaine bien précis, il se régale et s’en donne à cœur joie. Dès lors qu’il pose sa caméra sur un sujet, dans le silence qui l’entoure, plus rien ne compte que l’hymne qu’il voue à dame nature, aux couleurs et aux odeurs qui le gagnent. Il en prend plein les yeux et le cœur et ne s’en lasse jamais.
Bien sûr, il a couru les grands événements de l’île, rapporté d’impressionnantes images des grands sujets qui ont touché la Corse, emmagasiné des portraits et des témoignages qui ont fait date, comme par exemple le crash de l’avion Yougoslave sur le San Petru. Francis a fait partie de la grosse équipe des pionniers de France 3 Corse puis de Via Stella, la grande famille de l’information en image qui a traversé quelques décennies pour atteindre le niveau qui est le sien aujourd’hui.
 
La retraite, quelle retraite ?
Francis Rombaldi a traversé ces cinquante années sans prendre la moindre ride. Sur le papier, le journaliste-reporter-d’image vient effectivement de prendre sa retraite de Grand Reporter. Sur le papier seulement, car le connaissant, je ne le vois pas pantouflard somnoler au coin de la cheminée en regardant la télé ! C’est une image qu’aucun caméraman ne pourra se vanter de fixer car le bonhomme est insatiable. Il compte faire de sa retraite un métier.
Qui sait s’il ne me rejoindra pas à Corse Net Infos pour quelques mémorables sujets dont nous avons le secret ? Je l’en crois même capable…
C’est dire si la détermination est farouche et la volonté est grande. Il va parcourir encore autant de kilomètres que pourra le faire un jeune journaliste débutant. Tout cela pour le plaisir, pour l’amour de la nature et le bonheur que lui offre cette liberté de pouvoir poursuivre sa passion jusqu’au bout.
L’actualité, c’est Franck qui s’en chargera. Franck Rombaldi qui a, d’ores et déjà, la clavicule soudée à la caméra en digne successeur de son père. 
Francis lui, se contentera de regarder l’actualité traverser ce nouveau siècle avec l’œil du connaisseur en regardant ses objectifs refléter ce que la Corse a de plus beau, sa nature.
Celle qui aujourd’hui lui tend les bras, qui l’attend et qui l’aime pour lui chanter son plus bel hymne.
J. F.