La municipalité ne sait donc pas encore ce qu’il convient de faire pour ce parking dont les travaux ont été arrêtés au sortir des premières fouilles. Le maire en appelle aux services de l’Etat. Si le classement en patrimoine historique s’avérait, il se pourrait alors que le contrat qui lie la ville avec la société QPark soit rompu. Dans le cas contraire, ce serait plus compliqué surtout au niveau de la situation financière, dans la mesure où QPark gère également le parking Diamant. Laurent Marcangeli en appelle aux services de l’Etat. Il faut savoir qu’en ce qui concerne les travaux, chaque semaine d’arrêt coûte autour de 50 000 euros. On comprend mieux l’empressement du député-maire de la ville.
"Que l’Etat prenne ses responsabilités"
Avant de répondre aux questions des médias présents, Laurent Marcangeli, accompagné de ses adjoints, est revenu sur l’historique de ce dossier : « Lorsque je suis arrivé à la mairie avec mon équipe le 5 avril dernier, le démantèlement des quais était programmé pour le surlendemain. Nous avons arrêté ces travaux car nous voulions prendre la mesure de ce que nous allions faire. Aujourd’hui, je vous donne mon sentiment d’Ajaccien, d’homme qui aime sa ville : je ne veux pas voir le patrimoine de ma ville disparaître. Raison pour laquelle je demande à l’Etat de prendre ses responsabilités. Une expertise de ces deux quais dira s’ils sont potentiellement classés. Il sera alors normal de les protéger. Aujourd’hui, je suis allé au-delà de ce que je pouvais faire en ma qualité de maire. »
- Laurent Marcangeli : « Tout changerait. Comme vous le savez, QPark n’est pas venu à Ajaccio en ayant à l’idée qu’il y avait sous terre, un élément du patrimoine historique et architectural et archéologiquement susceptible d’être classé par la réglementation en vigueur. Cela change bien sûr la donne certes, mais je veux en avoir le cœur net. »
- Est-ce que cela serait plus simple de rompre le contrat avec la société en charge de ce parking ?
- L.M. : « Je pense que la ville d’Ajaccio serait dans de bien meilleures dispositions pour revoir cette délégation de service public. J’insiste sur le fait que nous sommes aujourd’hui sur une étape qui n’est pas celle de la rupture du contrat. Nous sommes sur une étape qui vise définitivement à fixer le sort de ces deux quais, de leur valeur. Donc je n’ai pas aujourd’hui d’autres possibilités que d’en appeler à l’autorité compétente en matière de classement. C’est l’Etat, le ministère de la Culture. C’est à moi de demander l’expertise de l’Etat. Les résultats devraient être connus assez rapidement. Les Ajacciens n’ont pas intérêt à avoir trop de longueur dans ce dossier qui a un peu trop duré. »
- L’arrêt des travaux coûte de l’argent ?
- L.M. : « Selon la société QPark, chaque semaine coûte 50 000 euros. C’est important. »
- Le projet initial prévoyait le démontage des quais, la construction du parking et le remontage des quais, pourquoi ne pas aller au bout de ce projet ?
- L.M. : « Ce n’est pas ce qui était prévu. Il était prévu un remontage partiel. On n’était pas sûr que le quai puisse surmonter un démontage. Il était prévu de démonter, de remonter partiellement le quai. Pourquoi ? En réalité, le parking a été pensé de manière inadéquate. Je m’explique : la réalité c’est qu’ils ont placé l’entrée du parking - aérations, ascenseurs, en clair le centre névralgique – là où se trouve le quai Napoléon 1er. Si on devait démonter et remonter, cela coûterait 150 places. Cela rompt une forme d’économie générale du parking. Aujourd’hui, au-delà des aspérités de démontage et remontage partiels, je veux avoir la certitude que ce ne serait pas dramatique pour le patrimoine ajaccien. »
J. F.