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PEI : "Avons-nous encore les moyens de le mener à son terme ?"


le Vendredi 11 Juillet 2014 à 23:06

L'assemblée de Corse va se réunir les 17 et 18 Juillet prochains. Cette session qui s'inscrit dans le sillage du récent conflit de la SNCM, pourrait s'avérer houleuse sur bien des points. En tout cas, Marie-Antoinette Santoni-Brunelli, élue du groupe "Rassembler pour la Corse" va remonter au créneau. Pour, à l'heure des questions orales, interpeller l'exécutif régional sur la gestion des finances de la collectivité et lui suggérer de demander au Gouvernement une rallonge soit de l’enveloppe de la dernière tranche du PEI (Plan exceptionnel d'investissements), soit du taux de la participation de l’Etat, limité actuellement à 70 %.



PEI : "Avons-nous encore les moyens de le mener à son terme ?"

Et c'est au président du conseil exécutif qu'elle entend faire part de ses observations et critiques.
Pour elle, en effet, "la situation financière de la CTC, stabilisée à l'époque"  - avant l'arrivée de la nouvelle majorité aux responsabilités régionales - " s'est dégradée à vue d'œil".
"Aujourd'hui, les rares emprunts réalisés ne sont pas destinés à l’investissement  mais servent juste à équilibrer un budget aux ressources défaillantes."

Marie-Antoinette Santoni-Brunelli accuse l'exécutif d'avoir  "provoqué le dérapage des dépenses de fonctionnement, et notamment des charges de personnel qui ont été considérablement alourdies avec la création de 190 postes pérennes non justifiés par de nouveaux transferts de compétences."

L'élue de "Rassembler pour la Corse"  affirme que "tous les marqueurs financiers de la collectivité sont dorénavant dans la zone de risque. Vos projections budgétaires sont toutes orientées au rouge et aucune décision de contrôle ou de maîtrise sérieuse n'est à l'ordre du jour." 
Pour elle, on est "loin des annonces tonitruantes de campagne"  du futur président de l'exécutif qui "en 2010, reprochait à la majorité sortante le gel des dotations et son incapacité à trouver des ressources nouvelles alors que nous étions parvenus à obtenir des avancées qui auraient mérité d’être poursuivies (transfert de PIPP, nouvelles taxes : mouillage, résidence secondaire…)
Un futur président qui proposait "même une fongibilité de l’enveloppe de continuité territoriale" qui s'est avérée "illusoire" comme il a pu le constater "en arrivant aux responsabilités". 
 
"Et cela," martèle Marie-Antoinette Santoni-Brunelli, "il faut l'inscrire dans une crise économique sans précédent qui s’est considérablement aggravée avec les divers conflits sociaux et particulièrement celui des transports maritimes. Tous les secteurs économiques sont touchés. L’avenir de nos entreprises est en sérieux danger. 
Depuis 4 ans la CTC a négligé sa politique en matière de développement économique. Un développement économique étrangement absent du PADDUC. 
Le budget de l’ADEC est passé de 20 à 10 millions. Double peine avec la réduction drastique du PO FEDER pour notre région qui enregistre une perte d’environ 50 millions d’euros de son enveloppe."

Pour l'élue de "Rassembler pour la Corse"  "si l’Etat refuse de débattre des questions constitutionnelles que lui pose la Corse, il ne peut fermer la porte à des propositions visant à favoriser notre développement économique que le ministre de l’Intérieur nous a d’ailleurs invité à privilégier en nous assurant du soutien de l’Etat."
Il nous reste un dernier atout aujourd’hui c’est le PEI. Mais avons nous encore les moyens de le mener à son terme ?
interroge t-elle ?

 "Dans sa forme actuelle, je suis convaincue que nous courrons à l'échec ! Nous entrons dans la 3ème convention d’application du PEI 2014-2016 qui équivaut à 535 millions d’euros de travaux répondant à une programmation d’opérations structurantes décidées avant fin 2016. L’article 13 du projet de loi portant nouvelle organisation territoriale de la République propose de prolonger la mise en œuvre du PEI de deux ans. 
La programmation de la dernière tranche ayant pris du retard, il est proposé de proroger sa mise en œuvre jusqu’en 2018." 

Dès lors, pour Marie-Antoinette Santoni-Brunelli "une dernière chance s’offre à nous."
Et de demander au président comme il s'y était engagé et "afin de  compenser les baisses dans ses dotations classiques, de négocier avec le Gouvernement, une rallonge soit de l’enveloppe de la dernière tranche du PEI, soit du taux de la participation de l’Etat, limité actuellement à 70 %,  et ainsi, construire, investir, dynamiser la réalisation d’infrastructures, favoriser la création de vrais emplois, en un mot : donner à notre collectivité sa place, toute sa place,  dans le développement de l'économie dont la Corse a besoin."