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Nouvelle charge de Corsica Libera pour l’amnistie des prisonniers politiques


le Vendredi 17 Juillet 2015 à 23:53

Ce jeudi, le conseiller territorial de Corsica Libera, Jean-Marie Poli, a profité de la séance des questions orales pour ramener devant l’Assemblée le sujet de l’amnistie des prisonniers politiques corses. Alors que l’Etat continue "d’asséner à la question le traitement du silence", il a entendu demander à l’Exécutif les suites qu’il compte entreprendre



Nouvelle charge de Corsica Libera pour l’amnistie des prisonniers politiques
Le 20 mai dernier, la question des prisonniers politiques corses était au cœur d’une réunion à la Chancellerie, entre la Garde des Sceaux et une délégation d’élus territoriaux.
Une réunion suivie, quelques semaines plus tard, du vote à la quasi unanimité d’une déclaration solennelle en faveur d’une amnistie présentée devant l’Assemblée de Corse. Et pourtant, alors même alors que plus d’une centaine de communes insulaires sont venues renforcer les rangs de la mobilisation, et se sont à ce jour prononcées pour la libération des prisonniers politiques et l’abandon des poursuites pour les recherchés, l’Etat ne semble toujours pas avoir pris pleinement en considération le sujet.
C’est la raison pour laquelle, las de ce traitement du silence, le conseiller territorial de Corsica Libera, Jean-Marie Poli, a souhaité profiter de la dernière séance de questions orales de l’Assemblée de Corse avant la suspension estivale, pour remettre le problème sur le tapis.
 
« En écho à cette démarche politique d'ouverture et d'apaisement, initiée par le peuple corse , pour l'heure, malheureusement, nous ne percevons que le bruit de la répression qui continue et surtout le silence assourdissant de l'Etat, face à nos légitimes demandes, ce qui atteste d'une attitude inadmissible et irrespectueuse affichée par le gouvernement à propos du traitement de la question des conditions de détention et de l'amnistie des prisonniers politiques Corses », a-t-il ainsi déploré, avant de demander à l’Exécutif quelles suites il compte entreprendre pour faire avancer le dossier : « Nous aimerions savoir ce que vous allez entreprendre, afin qu'enfin nous puissions connaître les intentions du gouvernement sur cette question fondamentale, pour une perspective de paix », a-t-il questionné le président de l’Exécutif. N’excluant pas de se pourvoir devant les juridictions internationales, il a par ailleurs interroger Paul Giacobbi sur cette possibilité : « Etes-vous prêt à accompagner une démarche officielle d'internationalisation et de sensibilisation sur ce sujet, notamment auprès de l'Europe et des Nations Unies ? ».

« Une page est tournée et il est vrai que la réaction du gouvernement se fait attendre à ce jour », a répondu le président de l’Exécutif, insistant sur le fait qu’il tente de mobiliser le gouvernement autour du caractère essentiel de la question. 
Si pour le président de l’Exécutif, la rencontre avec la Garde des Sceaux avait semblé positive, il concède que, depuis, cette bonne impression initiale a cédé place à l’attente et au silence.  « Je crois que nous allons devoir à nouveau rencontrer la ministre de la justice », lance-t-il, en soulignant que cette demande de nouvelle entrevue pourrait être élargie à d’autres membres du gouvernement.
 
« En ce qui concerne la saisine officielle d’organismes supranationaux, il me paraît souhaitable que l’Assemblée de Corse se prononce préalablement au travers d’une motion », précise-t-il par la suite avant de conclure : « Je suis très triste de cette situation mais je ne désespère pas de voir les choses avancer. Croyez en tout cas en ma détermination absolue ».

Manon PERELLI