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Moustique, se protéger et éviter sa prolifération


Marilyne SANTI le Mercredi 9 Juillet 2014 à 01:05

Le conseil général de la Corse-du-Sud, le conseil général de la Haute-Corse et l’agence régionale de santé de Corse renouvellent cette année leur campagne de lutte contre les moustiques. Se protéger et éviter la prolifération du moustique tigre restent les principales consignes pour une espèce porteuse de maladies comme le Chikungunya ou encore la dengue.



Moustique, se protéger et éviter sa prolifération
Le suivi de la colonisation ainsi que les aspects de surveillance des cas humains sont du ressort de l’ARS. Les Conseils généraux, pour leur part, ont la mission de lutte opérationnelle, c'est-à-dire des actions sur le terrain contre les moustiques, qu’ils soient nuisants ou potentiellement vecteurs. Enfin, la communication et la sensibilisation du grand public sont assurées par les trois partenaires ARS et conseils généraux de Corse. Depuis 5 ans, des clips vidéo sont diffusés sur France 3.

En Corse depuis 2006

Le moustique tigre, Aedes albopictus originaire d'Asie est implanté en métropole depuis plusieurs années et en Corse depuis 2006. A à ce jour il a colonisé l’ensemble des zones les plus peuplées de l’île. Espèce particulièrement nuisible elle peut aussi dans certaines conditions transmettre des maladies telles que la dengue ou le chikungunya ce qui n’est pas encore le cas sur le territoire français. En 2010, des cas autochtones de dengue (2 cas) et de chikungunya (2 cas) ont pourtant été identifiés dans les Alpes-Maritimes et le Var. Il convient aussi de rappeler l’épidémie de chikungunya en Italie (Émilie Romagne) en 2007 avec environ 250 cas. Enfin, en octobre 2013, un cas autochtone de dengue a été diagnostiqué dans les Bouches du Rhône.
Les symptomes du chikungunya sont la fièvre d’apparition brutale, ainsi que des douleurs articulaires très invalidantes, ceux de la dengue : une fièvre d’apparition brutale, ainsi que des douleurs, qui peuvent être des maux de tête, des douleurs articulaires, des douleurs musculaires, des lombalgies, des douleurs rétro- orbitaires. 

Une espèce sous surveillance

Un dispositif de lutte contre le risque de dissémination de la dengue et du chikungunya en France métropolitaine est en place depuis 2006, en lien avec l’ensemble des partenaires (agence régionale de santé, conseils généraux). Ce dispositif, actualisé chaque année, consiste notamment en :
-  Une surveillance entomologique qui étudie l’activité du moustique pour que les Conseils généraux agissent pour ralentir la progression de l’implantation de l’espèce ;
- Une surveillance des cas humains du 1er mai au 30 novembre basée sur le signalement des cas suspects par les médecins et les laboratoires.
- Une sensibilisation des personnes résidant dans les zones où le moustique pourrait se reproduire, afin de détruire autour et dans leur habitat toutes les sources d’eau stagnantes (soucoupes des pots de fleurs, vases, gouttières mal entretenues, pneus usagés, etc.) Cette lutte incombe à tous pour qu’elle demeure efficace, en modifiant les comportements et en adoptant des gestes simples. 

Pas de transmission directe de personne à personne

Par ailleurs, les personnes se rendant dans des pays où circulent les virus du chikungunya et de la dengue doivent se protéger des piqûres de moustiques, dans ces pays mais également à leur retour. L’objectif est de prévenir l’introduction de ces maladies en Corse et d'éviter que des porteurs, de retour en Corse, ne soient piqués et transmettent les virus aux Aedes.
Les virus de la dengue et du chikungunya font partie de la famille des arbovirus. Il n’y pas de transmission directe de personne à personne. Pour que le virus puisse être transmis, il faut la présence simultanée d’un transporteur humain, porteur d’un virus actif et d’un transmetteur, le moustique vecteur trouvant des conditions climatiques favorables à sa reproduction et en capacité de transmission.
Durant la première semaine de la maladie, quand le virus est présent dans le sang, ces personnes peuvent être piquées par le moustique Aedes albopictus qui transmettra le virus à une personne saine à l’occasion d’une autre piqûre.

Des gestes simples pour se protéger efficacement

Il n’existe pas de vaccin contre la dengue, ni contre le chikungunya, par conséquent, pour limiter au maximum les risques d’infection, il est important de se protéger contre les piqûres de moustiques en appliquant ces recommandations:
- Mise en place de moustiquaires si possible imprégnées (fenêtres, lit de bébé) ;serpentins à l’extérieur ;diffuseurs électriques ;
- Vérification de l’étanchéité des portes, fenêtres ;
- Port de vêtements amples et couvrants, éventuellement imprégnés d’insecticides pour tissus. Les moustiques sont moins attirés par les couleurs claires que sombres ;
- Le cas échéant, emploi judicieux d’insectifuges personnels (répulsifs corporels), mais attention à leur usage (ne pas appliquer sur les mains ou le visage des enfants car risque d’ingestion).
- Climatisation ou ventilateur (en complément d’un autre moyen de lutte).

Et pour éliminer les larves de moustiques

- Eliminer les endroits où l’eau peut stagner : petits détritus, encombrants, pneus usagés (vous pouvez les remplir de terre si vous ne voulez pas les jeter), déchets verts.
- Changer l’eau des plantes et des fleurs une fois par semaine, ou si possible supprimer les soucoupes des pots de fleur, remplacer l’eau des vases par du sable humide.
- Vérifier le bon écoulement des eaux de pluie et des eaux usées et nettoyer régulièrement gouttières, regards, caniveaux et drainages.
- Couvrir les réservoirs d’eau avec un voile moustiquaire ou un simple tissu : bidons d’eau, citernes, bassins.
- Couvrir les piscines hors d’usage et évacuer l’eau des bâches ou traiter l’eau : eau de Javel, galet de chlore.
Pour limiter les lieux de repos des moustiques adultes, il faut  débroussailler et tailler les herbes hautes et les haies, élaguer les arbres, ramasser les fruits tombés et les débris végétaux, réduire les sources d’humidité (limiter l’arrosage), entretenir votre jardin.

Bilan des années précédentes :

Pendant la saison 2010, en Corse, il y a eu 4 cas de dengue confirmés qui ont donné lieu à 3 interventions des services de lutte antivectorielle des conseils généraux et du service de suivi entomologique de l’ARS (le quatrième cas était en zone non colonisée).
Durant la saison 2011, 6 signalements de cas suspects ont été fait en Corse, 5 cas suspects non confirmés et 1 cas confirmé non virémique.
En 2012, un cas importé a été signalé, qui a donné lien à une action des conseils généraux.