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Marines de San Pellegrino : "Le lieu n'a pas toujours été inondable…"


le Samedi 24 Décembre 2016 à 23:47

Habitant des marines de San Pellegrino, Sanka Laury, le président de l'association fium'are ayant pour but la défense du hameau, nous livre sa réflexion sur les derniers événements météorologiques qui ont encore frappé la région de Folelli.



Marines de San Pellegrino : "Le lieu n'a pas toujours été inondable…"
Je suis excédé moi aussi ! Mais pas des inondations en premier lieu... Plutôt du mépris de certains à notre égard du fait d'habiter en bord de mer, dans d'anciens marécages et proches de l'embouchure du Fium'altu...
Bref, bien fait pour nous....
C'est oublier que le lieu n'a pas toujours été inondable, et le changement climatique n'est pas la seule raison de l'aggravation du phénomène mais plutôt sa répétition.
En effet, il ne faut pas omettre que l'état, condamné à détruire la digue de la CNPO n'a jamais exécuté les travaux : avant cet ouvrage, la plage s'étendait sur une centaine de mètres et au minimum 50 en hiver, ce qui déplace considérablement l'embouchure et de fait, le lieu de débordement de la rivière !
Mais il y a bien d'autres causes humaines à soulever, mais pas ici... ce n’est ni l’endroit, ni le moment !
En revanche, il y a effectivement des gens excédés, fatigués pas tout cela, mais peuvent-ils pour autant abandonner leur habitation, le fruit d’une vie de travail ? Et sans aucune contrepartie ?



A l’heure ou une haute responsable politique est condamnée coupable mais dispensée de peine pour un montant de 400 millions d’euros, les pauvres propriétaires d’habitation en zone dite inondable, dont l’expropriation représenterait au maximum 2.8 millions d’euros pour plus de 100 maisons, seraient eux, condamnés à devoir tout reprendre à zéro ? Donc punis à la fois par la nature et par la justice ?
Revenez sur terre mes chers amis, aujourd’hui c’est nous et demain ?
Les éboulements, les glissements de terrain sont bien plus dramatiques que nos montées d’eau qui n’ont pas un caractère violent mais invasif.
Nous ne quittons pas nos maisons car rien ne le justifie, nous avons tous un étage ou nous réfugier !
En revanche, partir et être évacués sur ordre de la préfecture, cela implique une acceptation d’une certaine « dangerosité » et donc à terme une « mise en péril » : cela signifie en d’autres termes : « dégagez sans indemnisation car la zone est dangereuse » point barre !
Je n’invite personne à venir me faire la morale, ou m’expliquer qu’il ne fallait pas construire à cet endroit… j’invite simplement les gens à réfléchir et nous aider à ne pas laisser les pouvoirs publics ne pas remplir leur rôle !


Pour terminer, j’ajoute que la municipalité de Penta-Folelli est exemplaire sur le traitement de ce dossier, et qu’elle ne peut faire plus que ce qu’elle a déjà fait avec ses moyens, et chacun des copropriétaires lui en est reconnaissant, d’autant que les promesses faites par les représentants de l’état il y  a plus d’un an n’ont jamais vu de suite, alors même que l’état est obligé par une directive européenne à l’entretien des cours d’eau et des zones côtières.
Il y a des budgets disponibles à Bruxelles qui ne sont pas utilisés car les dossiers sont « trop complexes à remplir ».
J’invite Mr Simeoni à prendre le dossier à bras le corps et montrer que nous pouvons régler ces problèmes avant qu’il n’y ait des morts ou des suicides.
Enfin, si effectivement nous devions partir, il faudra peut être aussi fermer le centre commercial de la Rocade à Furiani et reboucher le tunnel actuellement en cours de réalisation…