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Malik Salemkour, président de la LDH, à Ajaccio : "Voir, entendre et écouter…"


José FANCHI le Samedi 26 Août 2017 à 22:53

Malik Salemkour est le nouveau président de la Ligue des Droits de l’Homme. Il a été élu en juin dernier lors du 89 e congrès et succède à Françoise Dumont. Il a entamé une sorte de Tour de France des Ligues et a été accueilli vendredi par André Paccou et les membres de la LDH Corsica et marqué une halte à l’Assemblée de Corse



 Malik Salemkour, président de la LDH, à Ajaccio : "Voir, entendre et écouter…"
Vice-président de la LDH de 1995 à 2012, il s’est engagé dans la défense des droits des Roms au sein du collectif Rom Europe de 1999 à 2013. Malik Salemkour est aujourd’hui directeur juridique au syndicat mixte Autolib' et Velib' Metropole à Paris, après avoir notamment été directeur de cabinet dans les mairies de Saint-Ouen et Herblay.

Homme de terrain
À l’issue de son élection, M. Salemkour avait déclaré que la LDH allait notamment continuer à dénoncer le maintien de l’état d’urgence, que le gouvernement s’apprête à prolonger.
«  Létat d’urgence n’est pas la solution. Cela fait reculer les libertés démocratiques et l’État de droit, alors qu’on en a besoin pour mieux lutter contre le terrorisme et qu’il y a déjà dans le droit commun des dispositions largement suffisantes », a-t- il expliqué. C’est un homme de tous les combats et de toutes les causes. N’a-t- il pas déclaré il y a quelques semaines : « La lutte contre le racisme sera un autre de nos combats. Il faut dépasser les divisions actuelles du mouvement antiraciste et rassembler toutes les organisations œuvrant en la matière. Ces dernières années, certaines d’entre elles se sont enfermées dans une approche communautariste, au risque d’oublier la dimension universaliste de ce combat. Les noirs, les juifs, les musulmans, les Roms n’ont pas à être défendus par les leurs, mais bien par nous tous. Au nom de la fraternité. »

Rencontre avec Jean-Guy Talamoni
Le LDH Corsica s’est montrée particulièrement heureuse et fière d’accueillir Malik Salemkour en Corse. Samedi matin, il a rencontré le président de l’Assemblée de Corse dès son arrivée dans la cité impériale. Il aurait dû rencontrer le président du Conseil Exécutif ainsi que le maire d’Ajaccio mais les contraintes des uns et des autres en ont décidé autrement. Ce n’est que partie remise. Avant sa conférence de presse, le président de la LDH a rencontré des groupes de jeunes gens et jeunes filles engagés dans la vie publique sur différents thèmes abordés.

- Une première visite en Corse, pourquoi ?
-  Durant les trois premiers mois de ma prise de fonction, il m’a semblé opportun d’effectuer une visite en Corse, afin de témoigner de toute ma solidarité et mon soutien à la Ligue de Corse et à ses responsables, particulièrement André Paccou. Ici aussi, défendre les droits n’est pas toujours facile. Les menaces d’extrême droite dont le président de la LDH Corse a été victime méritaient l’attention nationale. Il faut savoir que nous ne céderons rien, que nous serons toujours là. »

Voir, entendre et écouter…
« Cette visite s’avère également utile pour moi, pour notre réflexion nationale voire européenne. D’abord, elle est importante pour les Corse et pour ses enjeux que j’estime importants autour des notions de démocratie et autour du racisme. Parler des identités,
affirmer celles-ci, parler d’une communauté de destin dans une diversité est particulièrement utile à notre réflexion et peut servir d’exemple. Je vous rappelle que la ligue, dès 1991 était dans le processus qui était engagé et qui affirmait qu’il existe un peuple Corse, composante du peuple français. Aujourd’hui il y a une opportunité de reprendre ce chemin et ceci par la voie démocratique. Je suis donc venu voire, entendre et écouter. Il y a une majorité nouvelle au niveau national et j’ai pu constater qu’en Corse, tous étaient mobilisés pour intervenir pour l’avenir de la Corse par la voie démocratique. Cet apaisement est bel et bien là, il faut saisir cette chance car les Corses ont choisi d’autres voies pour un processus courageux, celui de convaincre qu’une nouvelle étape est à construire.
»


Le président de la LDH a également évoqué le report de son entretien avec le président du Conseil Exécutif pour évoquer ce processus. Il compte d’ailleurs revenir prochainement pour le rencontrer. Il a bien rappelé son entretien avec Jean-Guy Talamoni avec lequel il ont parlé de l’histoire de la Corse, cette histoire qui marque une culture, qui s’est construite autour du temps. De la République de Gênes à nos jours :
« Nous avons également évoqué le sujet de la langue corse, important pour nous qui partageons ce point. Ici, chacun doit pouvoir être libre d’être soi même et de pouvoir travailler, s’investir, s’investir dans la langue de son choix sans exclusive l’une de l’autre.
Nous avons également parlé des compétences nouvelles qu’il faut donner à l’autorité territoriale. J’ai rencontré un président de l’Assemblée qui avait la volonté de travailler sur un projet qui rassemble et au demeurant, très intéressant
. »
Lors d’une prochaine visite, le président de la LDH va vraisemblablement rencontrer les quatre députés de l’île pour évoquer le projet politique de la Corse.
Nous aurons l’occasion d’en reparler.