Les réserves du MCD sur le projet de compagnie maritime publique régionale

La Corse a besoin de transports maritimes ouverts, diversifiés et d'un service public capable d'offrir de la qualité, de la fiabilité et des tarifs adaptés. La mandature précédente a démontré qu’il était possible, par le biais d’une régulation accrue, d’optimiser l’utilisation de l'enveloppe de continuité territoriale pour proposer un service public plus efficient. Nous avons largement initié la réduction des surcompensations financières qui entraînent toutes les dérives auxquelles nous avons assisté par le passé.
Une nouvelle étape doit être franchie pour parachever cette mutation en adoptant des obligations de service public adaptées et une délégation de service public plus resserrée pour la période qui s’ouvre. Cette démarche est à notre portée sans y ajouter la création d’une compagnie maritime régionale publique pour laquelle nous avons toujours émis des réserves. Or l'exécutif confond à dessein ces deux aspects bien distincts de la question des transports maritimes en considérant qu'il faut à la fois réguler à travers la DSP et les OSP et détenir des compagnies maritimes “nationales” pour réussir. Tout porte à croire le contraire. En effet, s'engager dans le capital de compagnies de navigation nous conduira à assumer les aléas financiers d'un domaine que nous ne maîtrisons pas avec le risque évident de reproduire les dysfonctionnements de la SNCM !
Ce choix étant plus empreint d’idéologie que de raison, nous n’avons pas jugé pertinent de le soutenir et nous nous sommes donc abstenus de participer au vote. Les éléments du rapport présenté par l’Exécutif n’étant pas de nature à lever nos craintes, celles-ci seront réitérées à la prochaine session lorsque le dossier reviendra avec les éléments constitutifs du pacte d’actionnaires. ://">[