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Les rencontres historiques d'I Scritti Isulani


Nicole Mari le Jeudi 14 Août 2014 à 23:44

Les 3èmes rencontres des écrivains des littératures insulaires se sont déroulées, les 13 et 14 août sur la place du village de Penta di Casinca entre poésie, musique, peinture et histoire. La 1ère après-midi a été consacrée à la poésie et à la rencontre avec des auteurs comme Marie-Jean Vincinguerra ou Marie Ferranti. La matinée suivante fut dédiée aux historiens avec Patrice Gueniffey, Michel Vergé-Franceschi et Antoine Franzini, en invité surprise. Avec pour fil conducteur : l’empreinte de l’île…



Patrice Gueniffey, Michel Vergé-Franceschi et Antoine Franzini, historiens, Yannick Castelli, maire de Penta-di-Casinca, et Joseph Castelli, président du Conseil général 2B.
Patrice Gueniffey, Michel Vergé-Franceschi et Antoine Franzini, historiens, Yannick Castelli, maire de Penta-di-Casinca, et Joseph Castelli, président du Conseil général 2B.
« Penta-di-Casinca devient un haut lieu de la culture en Corse, j’en suis très fier ». C’est, par ces mots que le président du Conseil général de Haute-Corse, Joseph Castelli, salue la 3ème édition d’I Scritti Isulani qui ont pris, cette année, leur vitesse de croisière. Celui qui fut le maire du village pendant 30 ans ne manque pas de souligner l’effort du département en la matière. « Le département fait beaucoup pour la culture et, plus particulièrement, pour le village de Penta », avoue-t-il de bonne grâce. Le pari culturel, lancé il y a 3 ans, est, désormais, gagné. Et I Scritti di Penta sont devenus un rendez-vous incontournable pour présenter les nouvelles parutions. Ainsi, pendant deux jours, écrivains, poètes, historiens, auteurs de BD et éditeurs insulaires ont envahi la place du cours pour présenter et dédicacer leurs ouvrages et rencontrer, en toute décontraction, un public venu de tous les villages environnants, parfois même de plus loin.
 
Rencontres historiques
Après la découverte des auteurs et de leurs œuvres mercredi après-midi, la matinée de jeudi a été consacrée à l’histoire avec un plateau de choix. La directrice de la médiathèque, Françoise Ducret, a reçu trois historiens : Patrice Gueniffey pour son Bonaparte (Editions Gallimard), prix du Mémorial, Michel Vergé-Franceschi pour Jean Baldacci 1890-1914 (Editions Colonna), prix du livre corse, et Antoine Franzini, en invité surprise, pour Haine et politique en Corse au 18ème siècle (Editions Piazzola). L’île de Corse, qui était le fil conducteur de ces rencontres, est au cœur de ces trois œuvres. Patrice Gueniffey, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), insiste sur les premières années du parcours exceptionnel d’un homme qui « parti d’une île, finira dans une île. Sainte-Hélène transfigure son histoire. Là débute son destin et son règne imaginaire qui va durer plus d’un siècle ! Toute la politique et la littérature du 19ème siècle sont directement influencées par Napoléon ».
 
De la Révolution à la guerre
A travers le destin tragique de son aïeul, jeune Saint-cyrien mort dans les tranchées dès le début de la guerre de 14-18, Michel Vergé-Franceschi retrace l’histoire des familles corses pendant cette période. Pourfendant les clichés négatifs, ce professeur d’histoire à la faculté de Tours, démontre que l’île n’était ni archaïque, ni inculte « comme on voudrait nous le faire croire ». Analysant une lettre écrite 4 ans avant 1789 par un curé à son ancien élève, Antoine Franzini, Docteur en histoire médiévale et chercheur à l'université de Marne la Vallée, relate l’affrontement de deux hommes qui ont choisi des voies opposées et la Révolution française dans l'île.
Auparavant, le poète Stefanu Cesari, lauréat du prix du livre corse pour Le moindre geste, avait disserté sur René Daumal. I Scritti Isulani se sont achevés autour d’un apéritif et prennent date pour l’année prochaine.
 
N.M.

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