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Législatives – 1ère circonscription de Corse du Sud : Jean-Jacques Ferrara en pôle position face à Maria Guidicelli


Nicole Mari le Lundi 12 Juin 2017 à 00:08

Sans surprise. C’est Jean-Jacques Ferrara, dauphin du député sortant, Laurent Marcangeli, qui prend largement la tête du 1er tour des élections législatives dans la 1ère circonscription de Corse du Sud, avec 33,50% des votants et une nette avance de 12 points. Il a fallu un long suspense avant de connaître le nom de son challenger. Le candidat de Pè a Corsica ratant le podium pour 13 voix, c’est la candidate d’En Marche, Maria Guidicelli qui décroche la qualification avec 21,46% des suffrages. Le vrai enjeu de ce 1er tour a été le taux d’abstention qui a culminé à 54%. Du jamais vu !



Le président de la CAPA, Jean-Jacques Ferrara, candidat LR, est arrivé en tête dans la 1ère circonscription de Corse du Sud.
Le président de la CAPA, Jean-Jacques Ferrara, candidat LR, est arrivé en tête dans la 1ère circonscription de Corse du Sud.
Le résultat ne faisait pas vraiment de doute. Malgré une candidature que l’on disait contestée et les divisions qui secouent la droite Sudiste, Jean-Jacques Ferrara, président de la CAPA (Communauté d’agglomération du pays ajaccien), candidat des Républicains et dauphin du député-maire sortant d’Ajaccio, domine largement ce 1er tour dans la 1ère circonscription de Corse du Sud. Avec 33,5% des suffrages, soit 7603 voix, il est le seul à franchir allègrement le seuil des 12,5% des inscrits. Il gagne près de 3% par rapport au précédent scrutin et creuse l’écart avec une avance de 12 % sur son challenger, alors qu’en 2012, Laurent Marcangeli avait franchi la ligne d’arrivée d’une courte tête devant le candidat de gauche et tenant du titre, Simon Renucci. Un score largement conforté sur Ajaccio où le candidat de la majorité municipale rafle 36,53% des suffrages, soit 3986 voix. Il double, là aussi, l’écart, par rapport au précédent scrutin, avec plus de 1600 voix d’avance, et caracole en tête dans le rural. La famille libérale a mis en sourdine ces luttes intestines pour faire bloc derrière le candidat ajaccien. Malgré cela, il ne fait pas le plein ! Pas plus à Ajaccio que dans les neuf autres communes de la CAPA où il ne rafle la mise que dans six d’entre-elles.
 
Record d’abstention!
La clé de ce 1er tour, comme du 2nd tour, est un taux d’abstention record qui atteint 54,35% sur la circonscription. Plus d’un électeur sur deux, soit 27 651 électeurs sur 50 880 inscrits, a boudé les urnes. Du jamais vu dans ce type de scrutin local ! La démobilisation de l’électorat, observée pour les présidentielles, se confirme et s’accentue en zone urbaine et péri-urbaine. Traduit-elle seulement le désintérêt ponctuel d’une élection, que l’on disait jouée d’avance, et qui n’a pas passionné les foules, une lassitude devant la multiplicité des scrutins, la défiance envers les partis traditionnels, ou encore un malaise plus profond ? Quoiqu’il en soit, elle affecte tous les partis, en particulier les partis traditionnels, notamment la Gauche et le Front national. Mais également les Nationalistes qui, malgré une belle percée dans toute la circonscription, restent en deçà des scores obtenus dans les trois autres circonscriptions de l’île.
 
Un écart de 13 voix !
Si le nom du favori était connu d’avance, le suspense était total concernant son challenger et aura duré jusqu’au bout. C’est finalement la candidate d’En Marche, Maria Guidicelli, ex-numéro deux de Paul Giacobbi aux dernières territoriales et de Simon Renucci aux dernières municipales, qui se qualifie in extrémis, avec 21,29 % des suffrages, soit 2323 voix. Avec 21,41 %, soit 4859 voix, le candidat de Pè a Corsica, Jean-Paul Carrolaggi, rate de 13 voix son ticket pour le 2nd tour et le carton plein pour les Nationalistes dans l’île ! Mais, il engrange la plus forte progression, environ 7%, par rapport au précédent scrutin de 2012 où les Nationalistes totalisaient, avec une double candidature, seulement 15% des voix. De bon augure à six mois des territoriales ! C’est loin d’être le cas pour Maria Guidicelli qui perd 8% par rapport au score réalisé par Simon Renucci en 2012. La révolution macroniste, qui déferle sur la France, ne touche ni les rivages corses, ni la Cité de l’empereur !
 
L’échec FN
Pas plus que la vague Marine ! Si elle a submergé les communes urbaines et péri-urbaines lors du 1er tour des présidentielles, elle accuse un net reflux. Le Front National (FN), qui comptait rester en lice au 2nd tour, est le grand perdant de ce scrutin. Si Francis Nadizi réalise 12,14% des suffrages, soit une progression de 2% par rapport en 2012, il ne décroche que la quatrième place. C’est, néanmoins, le meilleur score du FN dans l’île où il s’effondre dans les autres circonscriptions. L’enjeu, pour les deux qualifiés, est moins le report plus ou moins hypothétique des voix, même si chacun s’active déjà, que la chasse aux abstentionnistes. Maria Guidicelli, malgré les appels du pied aux recalés de gauche et aux Nationalistes, aura beaucoup de mal à rattraper son retard. Le candidat de la majorité municipale et départementale, Jean-Jacques Ferrara, qui jouit d’une confortable avance et de toute la machine de guerre de la droite Sudiste, reste le grand favori.  
 
N.M.