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Le directeur régional de la Banque de France Benoit Gress quitte la Corse pour la Pologne


José FANCHI le Lundi 28 Août 2017 à 21:07

« C’est un moment d’intense émotion… » Benoit Gress ne s’en cache pas, il l’avoue volontiers car changer de poste au cœur de l’été est toujours un peu difficile. Surtout pour quelqu’un qui se sentait bien sur l’île et qui se savait bien accepté. Il était installé à Ajaccio depuis plusieurs années et s’est avéré être un homme de terrain, très proche des entreprises et des hommes, de l’économie insulaire et de son avancée vers des jours meilleurs



Le directeur régional de la Banque de France Benoit Gress quitte la Corse pour la Pologne
Lundi après-midi, à la villa Pietri, Benoit Gress à fait ses adieux à ses collègues de la Banque de France, aux élus et institutionnels - e préfet de région, le président du Conseil départemental de la Corse-du-Sud, Pierre-Jean Luciani, le président du Conseil exécutif Gille Simeoni, l’ancien ministre José Rossi, tous ayant un mot pour saluer le travail de Benoit Gress - et des amis, beaucoup d’amis, venus lui dire « au-revoir et à bientôt » et non pas adieu. 
Benoit Gress s’en va des aujourd’hui rejoindre une partie de sa famille avant de gagner son nouveau poste en Pologne où il exercera les fonctions de conseiller financier à l’Ambassade de France à Varsovie.

- C’est dur de quitter la Corse ?
- C’est un grand moment d’émotion, c’est vrai nous sommes dans un endroit splendide et le poignard s’enfonce un peu plus dans la plaie avec la départ des Régates Ajacciennes que je ne vais pas pouvoir suivre de près comme je le faisais avant. C’est très dur !

- Vous avez tissé des liens avec la Corse ?
- Beaucoup, des liens qui sont devenus intenses comme des liens familiaux. Nous allons d’ailleurs revenir nous y installer dès que possible et retrouver nos amis.

- Lorsque vous êtes arrivé en Corse comment était la situation économique. Qu’en est-il aujourd’hui ?
- Lorsque je suis arrivé, la situation n’était pas si mauvaise que ça dans la mesure où la crise avait frappé l’île moins qu’ailleurs. Sans doute parce que les entreprises corses avaient bénéficié pendant les 10 années qui précédaient, d’une croissance ininterrompue, liée au Programme Exceptionnel d’Investissement. 1 milliard 5 dépensé sur dix ans. Donc, la Corse s’est retrouvée dans une situation très confortable, ce qui lui a permis d’absorber les premiers chocs. Malheureusement, la crise a duré plus longtemps que prévu et a de ce fait impacté les structures mêmes des entreprises. Nous sommes aujourd’hui au point de retournement. Les structures restent encore affaiblies, elles ont tendance à revenir à une amélioration depuis la fin 2016.

L’avenir alors ?
« Il y a toujours un avenir, même avec un grand A, tout en conservant son insularité mais il reste des équations à résoudre, des choses compliquées à améliorer. Pour que la Corse puisse prolonger son activité économique elle doit d’abord résoudre l’insularité physique, tout en conservant son insularité sociologique. Rester ce qu’elle est tout en se rattachant de plus en plus à d’autres. C’est ce qui est difficile pour la Corse mais je pense qu’elle a les atouts pour le faire et il faut que la population l’accepte. »

Un séjour plus long en Corse

- Cinq années en Corse, un bail ?
-Notre séjour a en effet duré plus longtemps que la moyenne puisque nous n’avions pas l’intention de partir rapidement. Cela m’a permis d’une part de mieux travailler sur le terrain, avec tout le suivi que cela nécessite mais aussi le fait d’avoir créé un groupe d’amis d’une grande intensité, de tisser des liens au fil des mois et des années. Le travail a toujours été de très bonne qualité, j’ai eu des interlocuteurs solides, passionnés, fiables, en Haute-Corse comme en Corse du Sud, j’ai toujours été bien accueilli et le travail s’est fait en parfaite synergie

- Avec les entreprises notamment ?
- C’est une fierté pour moi. Nous avons beaucoup travaillé avec les entreprises qui me l’ont d’ailleurs bien rendu. Pour leur sérieux, pour leur travail de qualité, elles méritent d’avancer plus encore, c’est la raison pour laquelle j’ai tenu à les suivre de très près

Vous prendrez souvent des nouvelles de la Corse ?
-Tous les jours, avec l’abonnement au quotidien local et l’application Corse Net Infos ! » 

- Et le regard que porte la Banque de France sur la situation des TPE ?
Nous portons notre regard sur ce qui va bien mais aussi sur ce qui ne va pas au sein des TPE. Il est clair que le constat est clair sur l’intensification des difficultés pour une grande partie des TPE qui sont confrontées à de gros problèmes au niveau des marchés, de la
concurrence, raison pour laquelle il est important de les accompagner, de leur délivrer des messages positifs. C’est le sens de notre visite aujourd’hui dans cette entreprise qui est une authentique TPE qui résiste bien et qui se développe au prix d’efforts intenses, de patience, de technologie. C’est cette image de TPE qui réussit pour donner un espoir à celles qui sont confrontées à des difficultés. Nous avons souhaité, avec M. Le préfet, rencontrer ce type d’entreprise pour montrer que le secteur public en général était à l’écoute de ces chefs d’entreprises

 
- C’est une sorte d’encouragement pour les autres TPE  que l’on a vu dans la rue ces derniers mois ?
-Tout à fait. Sans nier toutes les difficultés qui sont les leurs, tant sur la trésorerie que sur l’accès au financement. Nous sommes à leur disposition pour les accompagner. Tout ceci est réel mais il y a des stratégies gagnantes, des trajectoires positives, il faut les regarder pour s’en inspirer.

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