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Le combat contre le fioul lourd continue : A Sentinella veut faire échec à la pollution quotidienne


José Fanchi le Vendredi 17 Avril 2015 à 14:42

« Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage.» A Sentinella veghja ! La citation de Nicolas Boileau est également celle de l’association A Sentinella qui a tenu sa 8e assemblée générale à Bastelicaccia. Toujours avec la même foi, toujours avec les mêmes adhérents qui se sont multipliés pour endiguer cette pollution et faire en sorte de refuser catégoriquement le fioul lourd sur l’ensemble de l’île. La bataille continue car l’enjeu sanitaire est trop important pour arrêter en chemin cette lutte



Le combat contre le fioul lourd continue : A Sentinella veut faire échec à la pollution quotidienne
Les gens de A Sentinella ont donc fait un nouveau point jeudi soir et ils étaient venus nombreux à la salle des fête de la localité pour définir ensemble les nouvelles actions à mener pour faire échec à cette pollution quotidienne qui empoisonne la vie des riverains.
On peut dire aujourd’hui que la mobilisation est toujours aussi forte et les dossiers s’accumulent pour mieux se situer au cœur des enjeux politiciens.
 
Droite, gauche et après ?
On se rappelle que Laurent Marcangeli, député-maire d’Ajaccio, avait interpellé le gouvernement, de même que Jean-Jacques Panunzi, sénateur de la Corse-du-Sud l’avait fait, ce qui avait généré une prise de conscience de la part du gouvernement sur la stagnation de ce dossier. Et alors ? Des réponses certes, mais aucunement suivies d’effet…
Pour ce qui est de la gauche insulaire, une réunion avait également été organisée en présence de Paul Giacobbi, Dominique Bucchini et Maria Giudicelli pour expliquer que le dénouement était proche et que les centrales fonctionneraient au gaz naturel… Et Dominique Lanfranchi d’expliquer : « Nous aurions pu les croire si d’aventure nous n’avions pas été échaudés par l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy qui était venu nous déclarer la main sur le cœur « voilà le Galsi ! » mais vous connaissez la suite réservée au Galsi. De même, lorsque Paul Giacobbi affirme avec une avoisinante sincérité : « les centrales fonctionneront au gaz naturel liquéfié » nous avons plus d’une raison de nous méfier… »
 
A quand le gaz naturel ?
Pour l’ensemble des membres de l’association A Sentinella, il y aurait beaucoup à dire sur les différentes interventions de l’Exécutif régional. Les dirigeants affirment que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) va être préparée en collaboration avec le gouvernement. Or, la PPE relève sur la loi de la Transition Energétique et celle-ci a été rejetée par le Sénat. Elle ne reviendra devant l’Assemblée Nationale qu’en juin prochain : « Rien ne nous dit que des amendements n’obéreront pas ces projets » ajoute le président de A Sentinella.
Il rappelle également que l’Exécutif affirme que cette nouvelle centrale sera réalisée sur le site du Vazziu : « Mais cela n’est que pure spéculation dans la mesure où le préfet de Corse, seul décideur, n’a pris pour l’instant aucun arrêté préfectoral en ce sens » précise Dominique Lanfranchi qui poursuit : « A supposer que la loi sur la Transition Energétique passe en l’état et que le préfet choisisse le site du Vazziu, l’Exécutif régional nous explique enfin que la future centrale de la région ajaccienne démarrera au fioul léger pour une période de transition dont on ne connaît pas la durée. En réalité, la seule partie de l’annonce qu’il convient d’examiner est le fait qu’EDF souhaite avoir une centrale neuve dans la région d’Ajaccio et qui pourra fonctionner dans quelques années, lorsqu’elle sera opérationnelle au fioul léger.  Autrement dit, pour le gaz naturel, ce n’est pas demain la veille ! »
 
Le diesel aussi…
En attendant, la centrale du Vazziu continue à brûler du fioul lourd. Deux poids, deux mesures. La centrale de Lucciana fonctionne au fioul léger, celle du Vazziu au fioul lourd. Combien faudra-t-il attendre d’années se demande A sentinella ?
Et Dominique Lanfranchi de glisser : « Le comble c’est qu’en France, divers responsables du gouvernement font des moulinets avec des sabres de bois pour faire mine d’engager une croisade contre le diesel dont plus personne n’ignore les méfaits sur la santé. Mais pour la Corse, ils ambitionnent de nous laisser végéter longtemps dans cette énergie fossile qu’ils décrivent par ailleurs comme polluante. La seule qui ait vraiment pris le taureau par les cornes est la maire de Paris Anne Hidalgo, qui a décidé d’engager des mesures concrètes contre la pollution du diesel en ville… »
Pour ce qui est du gaz naturel, la croisade de Sentinella est loin d’être terminée. Le nombre d’adhérents est certes en augmentation, mais il faut plus encore de mouvement pour mieux peser dans un combat que chacun sait inégal. Le port de terre contre le pot de fer !
« Nous souhaitons conserver l’espoir que notre mobilisation soit toujours plus forte, David n’a-t-il pas triomphé de Goliath ? La réponse appartient à ceux qui luttent d’un bout à l’autre de l’année. Nous avons le devoir de nous rassembler car la noble cause que nous défendons mérite cet effort de chacun.Il faut poursuivre le combat, notre combat pour le mieux être de nos habitants » a conclu Dominique Lanfranchi.
J. F.