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Le centenaire de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre célébré à Ajaccio


Marilyne SANTI le Mardi 29 Novembre 2016 à 23:13

Le 26 novembre à la maison du combattant à Ajaccio et dans le cadre du Centenaire de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, un film retraçant la genèse et l’histoire de l’établissement public et pour la première fois en Corse une exposition réalisée par le Musée de l’Armée en partenariat avec l’Office national, « La Marseillaise et Rouget de Lisle » ont été proposés à de nombreuses personnalités politiques, civiles et militaires, de la CTC, de l’Assemblée de Corse, du Département, et de la Municipalité d’Ajaccio.



Photos René Sholler
Photos René Sholler
Un moment de mémoire partagé en présence de Bernard Schmeltz, Préfet de Corse, préfet de la Corse-du- Sud, Rose-Marie Antoine, Directrice générale de l’ONACVG qui a reçu la médaille de la ville, Jacques Vergellati, Directeur départemental, Mathieu Casanova et M. Raoul Pioli, premier et second Vice-présidents du Conseil départemental pour les anciens combattants et la mémoire de la Nation. Moment suivi d’un buffet offert par l’association ADAC Maginot n°160.

Un texte d’Hélie de Saint Marc lu par quatre collégiens
Lors de cette cérémonie le message d’espoir d’Hélie de Saint Marc, au crépuscule d’une vie tourmentée, « Que dire à un jeune de 20 ans » a été lu par des collégiens du Collège Fesch, Gabriel Marie Flori, Jean-Laurent Morazzini, Ciprien Pardi Thomas Munoz, accompagnés de leur professeur d’Histoire-géographie, Jean-Baptiste Torre. Un texte choisi par Jacques Vergellati « car ce superbe texte est écrit de façon simple mais profonde. C’est un message d’espoir et d’optimisme pour les jeunes générations, écrit par un homme dont l’existence fut tourmentée et qui à la fin de sa vie s’est remis lui-même en question en toute humilité… »
Jacques Vergellati soulignera le choix de la Maison du Combattant d’Ajaccio pour ce centenaire : « cette maison reflète parfaitement le paritarisme cher à l’Office national, ce principe basé sur un partenariat de qualité entre les institutions, le monde combattant et son administration. Ces liens sont essentiels, chacun apporte ainsi sa pierre à l’édifice en participant activement aux décisions entreprises dans le cadre du Conseil départemental dédié au monde combattant et à la mémoire. »
 
Un film documentaire pour les 100 ans de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre
En présence de Jean-Marc Todeschini, Secrétaire d’Etat chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire, le 2 mars jour du centenaire était lancé dans les salons du Gouverneur militaire de Paris, la première des séquences organisées autour des dates en lien avec l’histoire de l’Office. Le 6 mai, le film institutionnel « Cent ans au service du monde combattant », a été projeté à la mairie de Paris. Ce documentaire réalisé pour l’établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense par François Borot apporte un éclairage très instructif sur les solidarités qui se sont tissées sur les champs de batailles.
Ce film invite à survoler le XXème siècle, à s’arrêter sur ses pages les plus sombres mais également sur d’autres, les plus lumineuses, celles qui mettent en évidence le courage et la détermination d’hommes et de femmes qui ont pris tous les risques pour combattre l’obscurantisme et défendre les valeurs d’une société humaniste, héritière des Lumières.
Des images d’archives et des images récentes qui se superposent, pour montrer qu’aujourd’hui comme hier les conflits existent et maintenant doit être soutenue la 4 ème génération du Feu, celle des opérations extérieures… Ces guerres modernes où sont engagés aux quatre coins du monde celles et ceux qui font le choix courageux de défendre nos valeurs, de nous défendre.
 
Un hommage à la Corse et aux Corses
Dans son discours, Rose-Marie Antoine, Directrice générale de l’ONACVG n’a pas manqué de rappeler le rôle de la Corse lors de cette guerre : « Je sais que de nombreux soldats originaires de Corse, île au passé militaire glorieux, ont servi et continuent de servir dans les rangs de nos armées. Je sais que les Corses ont souvent payé un lourd tribut, près de 15 000 morts lors du premier conflit mondial. Que d’autres ont montré la voie à suivre en résistant et en se libérant durant la seconde guerre mondiale pour faire de cette région, comme le dira le Général de Gaulle, le premier morceau de territoire français libéré.
Lors de cette période tragique de l’Histoire de la Corse, ceux-là écriront une page exemplaire de l’Histoire de France. Le Chef de l’Etat ne manquera pas de le rappeler aux plus jeunes le 4 octobre 2013, lors de la célébration du 70 ème anniversaire de la Libération de l’île, journée à laquelle j’ai participé avec un immense plaisir.
La Corse peut être fière de ses héros célèbres et anonymes.
Si la Corse a du courage, elle a aussi du cœur et elle le prouvera après la guerre d’Algérie en accueillant nos Frères harkis et leurs familles dans le hameau de forestage de Zonza. Les enfants d’hommes et de femmes déracinés à l’époque, sont devenus aujourd’hui des enfants de Corse, totalement intégrés.
Dès lors, rien d’étonnant à ce que le premier Comité régional de concertation de la mémoire harki soit installé à Ajaccio par le préfet de région en janvier 2015, conformément aux dispositions préconisées dans le cadre du nouveau plan harki qui met fin à l’injustice prolongée du silence et de l’indifférence.
Lors d’une cérémonie militaire empreinte d’émotion, Zonza recevra M. Jean-Marc Todeschini le 16 juillet 2015. Il dévoilera la première plaque mémorielle dédiée à l’histoire des camps et des hameaux de forestage harki. »
 
« En choisissant de vivre et de mourir Français et pour la France, les poilus puis les résistants corses ont participé à la sauvegarde de la patrie. »
Bernard Schmeltz, Préfet de Corse a ensuite fait écho au discours de la Directrice Générale : « Comme beaucoup d’autres Français, les Corses se sont illustrés par leur courage et leur bravoure, comme en témoigne l’histoire du glorieux « régiment des Corses », le 173ème régiment d’infanterie, dont la devise « Aio Zitelli » (« Allons enfants ») a résonné de la Marne à Verdun.
Parmi ces milliers « d’enfants » corses qui ont combattu pour la défense de la patrie, environ 15 000 sont morts au champ d’honneur…
Entre 1939 et 1945, la Corse, a aussi contribué à écrire un pan de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Le 8 octobre 1943, c’est bien la Corse, qui a été le premier « morceau libéré de la France », ainsi que le souligne le général De Gaulle…
En choisissant de vivre et de mourir Français et pour la France, les poilus puis les résistants corses ont participé à la sauvegarde de la patrie.
C’est aussi pour honorer le devoir de mémoire que j’ai souhaité, le 11 novembre dernier que la présence de l’État ne se limite pas à Ajaccio. Des sous-préfets étaient ainsi présents à Cozzano, à Grossetto-Prugna, et à Cargèse pour rendre hommage aux soldats français d’origine Corse morts pour la patrie…
La menace que nous connaissons aujourd’hui est plus insidieuse et plus vile, car ce n’est pas un État ou un Empire qui nous agresse, mais une armée sans État. »