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Le Seven Seas Explorer, le bateau de croisière le plus luxueux au monde, fait escale à Bastia


Nicole Mari le Mardi 13 Septembre 2016 à 22:55

C’est le bateau de croisière le plus luxueux au monde. Tout juste sorti des chantiers navals de Gênes le 30 juin dernier, inauguré en juillet à Monaco, le Seven Seas Explorer a fait, mardi, une escale inaugurale dans le port de Bastia. Parti il y a dix jours de Barcelone, il est notamment passé par Ibiza, Palma de Majorque, Saint Tropez et Monte Carlo et termine sa première traversée mercredi à Civitavecchia avec à son bord 754 passagers, d’origine américaine ou britannique, et 452 membres d’équipage. Une halte bastiaise d’une journée avec excursions proposées en ville, dans le Nebbiu et le Cap Corse, à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie de Haute-Corse (CCI2B) qui s’investit depuis 2009 dans le développement de l’activité croisière. Reportage photos et interview de Paul Trojani, président de la CCI2B.



Le Seven Seas Explorer en escale pour une journée dans le port de Bastia.
Le Seven Seas Explorer en escale pour une journée dans le port de Bastia.
C’est un petit paquebot, d’à peine 224 mètres, qui a accosté, mardi matin, au port de Bastia, mais il a coûté 450 millions de dollars et est considéré, par son armateur, la compagnie de croisières Regent Seven Seas Cruises, comme le plus luxueux navire de croisière au monde. Il est vrai qu’à l’intérieur, tout y respire le luxe, le calme, le raffinement et l’espace. Le décor est somptueux, le design moderne, le sol en marbre ou recouvert d’une épaisse moquette où le pied s’enfonce doucement, l’ambiance feutrée, le personnel aux petits soins… et les prix à l’avenant. Il faut débourser au minimum 10 000 € pour une croisière de 10 jours, soit 1000 € par jour et par personne pour la suite la plus simple, d’une superficie de 28 m², et jusqu’à 5000 € pour la suite la plus luxueuse, la Top Regent Suite, qui bénéficie de 360 m² dont 89 m² de terrasse, d’un SPA privé et d’une vue imprenable. Le navire ne compte que des suites, 375  au total, toutes avec balcon, 10 ponts, plusieurs bars et lounges, six restaurants, un théâtre, une piscine, des bains à remous, un SPA, des salles de sport, un mini-golf, un mini-terrain de tennis… Enfin, tout ce à quoi on s’attend sur un navire de luxe et même plus… prétend l’armateur !
 
Un accueil soigné
Pour sa croisière inaugurale en Méditerranée, la compagnie qui, sur ses autres lignes, a l’habitude de faire escale à Ajaccio, a choisi, cette fois, le port de Bastia, « Une ville bien plus connue des Américains », précise Franck Galzy, le directeur général. « Nous sommes très heureux d’être à Bastia. Nous espérons que cette escale au port de Bastia en ouvrira d’autres et que nous reviendrons ici la saison prochaine », renchérit le Commandant Giovanni Vasta qui a reçu la médaille d’honneur de la CCI2B des mains de son président, Paul Trojani. Il est vrai que la Chambre de commerce a réservé un accueil particulièrement soigné au Seven Seas Explorer et à ses passagers. Au-delà du service de navette pour aller en ville et des hôtesses d’accueil traditionnellement mis à disposition, une dégustation de produits régionaux a été organisée et un cadeau souvenir déposé dans chaque cabine. Une visite ciblée de Bastia et des excursions dans le Cap Corse, à Saint Florent, Patrimoniu et Erbalunga ont été proposées. Le dispositif de sécurité a été renforcé depuis le début de l’été, par la présence d’une brigade cynophile de la police nationale qui effectue des rondes régulières aux côtés des agents chargés des inspections et des contrôles.
 
La mode des croisières
Ces efforts et la mise en œuvre, depuis 2009, d’une stratégie de promotion commerciale auprès des armateurs internationaux témoignent de la volonté de la CCI2B de développer l’activité croisière sur les ports départementaux. Cette politique entend surfer sur un vent très favorable et un fort engouement pour les croisières au niveau mondial. Ce type de vacances attire globalement plus de 24 millions de personnes, dont 4,5 millions en Méditerranée. En France, la demande a augmenté de 70% en 15 ans, le secteur génère plus de 15 000 emplois et 1 milliard € de contributions directes. En Corse, si Ajaccio reste la destination favorite des croisiéristes avec 217 escales et 400 000 passagers, Bastia recevra cette année 21 escales et 18 000 passagers, soit une progression de 57% par rapport à 2015. 80 escales sont attendues sur l’ensemble des ports de Haute-Corse. Un résultat jugé très prometteur.
 
N.M.



Paul Trojani : « L’activité croisière est un axe de développement très important »
 
- Que représente cette escale du Seven Seas Explorer pour la CCI2B ?
- Cela représente le résultat de plusieurs années de travail. J’en profite, aujourd’hui, pour remercier toutes les équipes de la Chambre de commerce. C’est, pour moi, un honneur, de recevoir un bateau de cette dimension et, surtout, de ce prestige. C’est le bateau le plus luxueux du monde. Cette satisfaction rejaillit sur toute la Chambre de commerce.
 
- Cette vogue des croisières est-ce un axe de développement possible ?
- Oui ! C’est, pour nous, un axe de développement très important au niveau économique et touristique. Cela fait des années que nous nous battons pour attirer des croisières. Malheureusement, le port de Bastia n’est pas adapté pour recevoir de tels bateaux. La manœuvre est compliquée quand il y a d’autres bateaux dans le port. Je me suis battu - et je continuerai de le faire – pour la construction du port de la Carbonite. Il nous faut absolument ce nouveau port pour pouvoir dédier le port actuel à la plaisance et à la croisière.
 
- Nombre d’îles ont réglé ce problème par un mouillage au large et des vedettes pour le transport à quai. Ce système fonctionne très bien, pourquoi ne pas le mettre en place à Bastia ?
- Beaucoup de passagers, qui viennent sur la Corse, sont des personnes âgées. Je les vois mal prendre des navettes pour venir à quai. Je préfère qu’on s’organise pour recevoir le bateau, comme nous l’avons fait aujourd’hui, directement dans le port pour que les passagers puissent facilement se rendre en ville, s’ils le veulent.
 
- Quel type de croisière privilégiez-vous ?
- Tous types, mais pas pendant la période estivale parce que cela causerait trop de soucis dans le port. Nous travaillons pour accueillir des croisières en avant et après saison. Nos personnels vont beaucoup dans les salons pour vendre la Corse et nous commençons à récolter les fruits de tout ce travail de promotion des ports du département auprès des armateurs internationaux.
 
- Pouvez-vous chiffrer les retombées économiques de ces croisières ?
- Non ! Les comptes se font toujours à la fin. Nous devons interroger nos commerçants en ville pour savoir quelles sont les retombées, mais elles ne peuvent être que positives. Nous escomptons ramener du monde dans Bastia et ses environs. Aujourd’hui, par exemple, plus de 500 passagers du Seven Seas Explorer, qui en compte 750, ont choisi de visiter Bastia et ses alentours en bus et 200 passagers ont décidé de se promener en ville et sont peut-être allés dans des commerces.
 
- La saison touristique s’achève. A-t-elle été bonne ?
- Pour nous, oui ! La fréquentation des ports et des aéroports est en progression. Sur le port de Bastia, une nouvelle ligne a été ouverte sur Nice par MobyLines. Au niveau de l’aéroport, l’année est exceptionnelle ! J’espère que nous atteindrons 1,3 million de passagers sur la saison.
 
Propos recueillis par Nicole MARI.