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Le Conseil des rivages valide des projets sur l’étang de Biguglia et la Balagne


Nicole Mari le Mardi 17 Octobre 2017 à 18:43

Le Conseil des rivages de la Corse s’est réuni, lundi matin, dans les locaux de la médiathèque Castagniccia Mare e Monti à Folelli, pour examiner divers dossiers de création ou d’extension de nouveaux périmètres d’intervention du Conservatoire du littoral sur les communes de Lumio, d’Algajola, Furiani, Biguglia, Borgo, Lucciana, Penta di Casinca et Zonza. Le Conseil a validé certains projets, notamment l’extension du périmètre terrestre le long des rives de l’étang de Biguglia et la création du nouveau site de Chialza en Balagne. Explications, pour Corse Net Infos, de François Orlandi, président du Conseil des rivages de Corse et président du Conseil départemental de Haute-Corse.



Fortin de l'étang de Biguglia.
Fortin de l'étang de Biguglia.
- Quel est le rôle du Conseil des rivages ?
- Le Conseil des rivages de la Corse est une structure composée d’élus et de représentants de différentes administrations et du Conservatoire du littoral. Son rôle est de présenter des projets qui sont des enjeux de territoire et d’émettre un avis sur ces dossiers qui sont, ensuite, proposés au conseil d’administration du Conservatoire du littoral qui procède ou non à l’acquisition des terrains. Ce dernier n’acquiert que lorsque les acteurs locaux concernés donnent leur accord et manifestent leur volonté de procéder à des aménagements de protection.
 
- De quels projets de territoire s’agit-il exactement ?
- Des projets de préservation et d’aménagement de territoire. Certains espaces sont considérés comme sensibles et méritent d’être envisagés de manière globale en termes d’aménagements structurants, paysagers, de protection et de valorisation environnementale. C’est ce type de projets que le Conservatoire du littoral conduit avec les acteurs locaux. Par exemple, le nettoyage de plages, le réaménagement de dunes ou de circulation avec, notamment, des interdictions de circulation, la structuration d’espace comme dans le territoire des Agriates qui fait face à une fréquentation importante. Le Conservatoire du littoral, qui est propriétaire, conventionne la gestion de ces espaces avec des gestionnaires qui sont, en règle générale des collectivités publiques, parfois des associations, mais principalement les départements, donc demain la collectivité territoriale de Corse. Il réalise les investissements nécessaires à ces aménagements, soit en exclusivité, soit en partenariat.
 
- Quelles extensions et acquisitions avez-vous votées aujourd’hui ?
- Nous n’avons pas voté d’acquisition. Nous avons émis des avis sur un certain nombre de dossiers concernant la définition de périmètres, la détermination de terrains qui pourraient faire l’objet d’une acquisition après l’évolution des procédures. Nous avons travaillé sur des dossiers qui sont à l’étude depuis de très nombreuses années et qui nécessitent l’approbation des conseils municipaux et des propriétaires privés quand ceux-ci sont concernés. Ces propositions de périmètres pourront devenir, demain, des périmètres d’acquisition.
 
- A quels endroits sont-ils situés ?
- Nous avons examiné des périmètres au Sud de Bastia, à partir de Furiani, Biguglia, Borgo, Lucciana, et Penta-di-Casinca, au Sud de la Corse à Cargèse ou dans le secteur de Porto-Vecchio. Des mesures, à la fois, conservatoires et compensatoires sont prévues entre les différentes collectivités.
 
- Des zones sont-elles plus prioritaires que d’autres ?
- Toutes les zones qui concernent les prérogatives du Conservatoire du littoral le sont. Celles qui subissent des agressions en terme environnemental, de l’agression visuelle à l’agression physique des terrains avec, notamment, des phénomènes d’érosion qui, lorsqu’ils concernent des zones proches ou limitrophes de zones urbanisées, nécessitent une approche très particulière. Le Conservatoire est un des acteurs en ce domaine, mais pas le seul. Il a une vision assez large puisqu’elle concerne le littoral et des zones préalablement concertées avec l’ensemble des acteurs. Chaque fois que le Conservatoire du littoral s’intéresse à un territoire, c’est que celui-ci lui a été proposé par les acteurs locaux, qu’il a fait l’objet d’échanges importants et qu’il arrive, au terme de procédures assez longues, à une convergence de vues pour procéder à des acquisitions.
 
- Un projet concerne l’étang de Biguglia qui est déjà très protégé. Quelle nouvelle intervention projetez-vous d’y faire ?
- Des élargissements de périmètre. Ils correspondent à des éléments valorisés dans des documents d’urbanisme, dans le PADDUC (Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse). Le fait d’intégrer ces territoires, qui ont été proposés à une extension des propriétés du Conservatoire du littoral, permettra de les aménager et, aux particuliers, de pouvoir jouir de ces espaces dans un cadre sécurisé et harmonieux. On ne doit plus supporter ce que l’on a connu et que l’on connaît encore aujourd’hui sur certaines parcelles : une utilisation complètement anarchique avec des dépôts en tous genre ! Le projet propose une revalorisation de ces espaces. En même temps, sur la commune de Furiani, des travaux de protection des dunes et des démarches vertueuses ont été mis en œuvre. Par exemple, l’utilisation de moyens mécaniques allégés pour le nettoyage des plages avec des résultats tout aussi efficaces. C’est tout cet ensemble de mesures qui sont réfléchies collectivement et mises en œuvre grâce à l’acquisition par le Conservatoire du littoral de ces espaces et à une gestion concertée.
 
- Un autre projet concerne un nouveau site Chialza entre les marines de Sant’Ambroggio et San Damiano. Faut-il cibler des lieux où la pression touristique est forte ?
- Le Conservatoire du littoral est propriétaire, à la demande des Corses, de 20% du linéaire côtier. L’objectif est de passer, si nous le souhaitons, à 40% à l’horizon 2050. Cela veut bien dire qu’il y a des espaces particulièrement ciblés, comme celui de Lumio. Si ce dossier a été proposé au Conseil des rivages, c’est que la commune de Lumio, prioritairement, a émis un avis favorable à ce que le Conservatoire du littoral envisage d’acquérir ces espaces pour les faire vivre. Ce n’est pas une simple mise sous cloche ! Par exemple, des exploitations agricoles ont été développées dans les Agriates. La gestion par le Conservatoire du littoral se fait dans l’esprit du territoire. Il n’y a pas de création d’activités économiques au sens commercial du terme, mais d’activités qui participent à l’entretien et au maintien de la qualité du territoire.
 
Propos recueillis par Nicole MARI.