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Laurent Marcangeli n'ira pas aux Territoriales


Jose FANCHI le Vendredi 28 Juillet 2017 à 16:53

Vendredi matin, dans les Salons Napoléoniens, Laurent Marcangeli, maire d’Ajaccio et président de la CAPA a clairement affiché sa position et annoncé qu’il ne serait pas candidats aux élections territoriales de décembre prochain. Bien que chef de file de la droite, Laurent Marcangeli souhaite se consacrer pleinement à sa ville et au Pays Ajaccien dont il a repris la présidence après l’élection de Jean-Jacques Ferrara aux législatives. Il n’en soutiendra pas moins les candidats de sa famille politique



 Laurent Marcangeli n'ira pas aux Territoriales
Voilà c’est fait ! Laurent Marcangeli a fait taire toutes les rumeurs qui circulaient ci et là sur ses intentions lors des prochaines élections territoriales. C’est vrai, son nom revenait régulièrement au sein de sa famille politique dont il est le leader incontesté, d’autant qu’Ajaccio demeure la place forte de la droite insulaire. Mais Laurent Marcangeli a été clair. Il ne sera pas candidat aux prochaines élections. Il l’a dit, vendredi, devant un parterre composé de ses proches et de la presse insulaire venus assister à cette conférence de presse à la Maison Carrée :

« J’ai simplement décidé de me consacrer à mes mandats de maire d’Ajaccio et président de la CAPA. Je ne serai pas candidat aux élections territoriales, je ne conduirai pas de liste, je ne figurerai pas sur une liste. J’ai beaucoup réfléchi sur cette question et je considère que les charges qui m’ont été confiées m’obligent aujourd’hui à être pleinement engagé dans ces deux missions qui nécessitent du temps, du travail, et qui se marient mal avec une campagne de plusieurs mois. Les Ajacciennes et les Ajacciens ont placé beaucoup d’espoir en moi et en mon équipe. Aujourd’hui, j’ai aussi la Communauté d’agglomération du pays ajaccien à
gérer, je viens à peine d’en reprendre la tête il y a un mois. Je considère que ma responsabilité est avant tout d’être ici. C’est peut-être une nouvelle manière de voir les choses mais je ne pense pas qu’il soit sain d’être toujours candidat, d’être toujours en tête d’affiche et de laisser les dossiers sous la poussière pendant qu’on mène campagne et qu’on fait le tour de Corse.
. »

La Corse et son devenir…
Laurent Marcangeli ne se désintéresse pas pour autant de cette élection, bien au contraire. Il compte s’y impliquer pour mieux soutenir sa famille politique et ceux et celles qui porteront ces couleurs afin de les aider à réaliser le meilleur score possible. Au cours de cette conférence, le maire d’Ajaccio a fait un tour d’horizon de la situation en Corse, est revenu sur les dernières élections pour annoncer qu’au sortir de celles-ci, « elles ont imprimé une marque, modifié la donne pour la Corse, pour ma famille politique et j’estime que les élections de décembre prochain sont capitales… »
Laurent Marcangeli a estimé que l’avènement d’une nouvelle collectivité était importante pour l’avenir de l’île. Il a rappelé que celles et ceux qui en assureront la marche auront une lourde responsabilité. Il a également insisté sur les problèmes de la Corse, l’économie, le social, le chômage, la pauvreté qui frappe la région, les populations les plus fragiles, les 25% d’une jeunesse au chômage.

Pour une autonomie mais…
Laurent Marcangeli est revenu sur la situation nouvelle qui va se présenter avec la collectivité unique et les devoir que celle-ci devra prendre à son compte avec le sérieux que cela implique :

« La collectivité de Corse, avec ses compétences sociales mais également avec ses compétences face au développement économique, de formation, devra s’occuper pleinement de cela, la priorité des priorités. Je pense également à nos seniors, ceux qui vivent dans la solitude, dans un isolement inacceptable. Il faudra prendre pleinement ce problème à bras-le-corps, sans parler du logement, la collectivité devra se saisir de ces problématiques. Il y a des disparités dans l’île et l’on ne peut pas continuer ainsi. Le rural souffre, il est déclassé, il ne peut pas se contenter de saupoudrage, il faut trouver des solutions car les problèmes ne manquent pas. Il faudra faire preuve de rigueur dans la gestion et miser sur l’efficacité. La Corse ne pourra se satisfaire d’idéologie. Je ne pense pas que notre territoire ait un avenir en dehors de la République, je le dis très clairement. D’autres ont des projets, je les respecte mais je serai, en ce qui me concerne, intransigeant sur un certain nombre de principes. Il faut que chacun clarifie. Oui, je suis pour l’émancipation, oui je suis pour une certaine autonomie de la Corse dans le cadre de la République, même si cela a dérangé au sein de ma propre famille. Je rappelle que certains territoires sont défavorisés par rapport à d’autres et cela ne date pas d’hier. Ce n’est pas le cas depuis que M. Simeoni et ses amis sont aux responsabilités mais j’ai l’impression que ce mouvement s’est accentué au regard des programmations pluriannuelles d’investissement. »

La donne a changé
La situation politique est nouvelle, les résultats des élections ont redistribué les cartes. La gauche est dans une situation compliquée, elle a subi de nombreux revers, elle a mal à se renouveler. La famille politique qui est aux responsabilités aujourd’hui lance son parti de gouvernement. Le discours me semble un peu creux. Les indépendantistes seront-ils de la partie au premier tour ? C’est leur affaire. Ma famille politique a subi de nombreux échecs, disons-le clairement. D’aucun se sont accordés à penser que la seule poche de résistance demeurait le territoire dont j’ai la charge avec d’autres. L’élection de Jean-Jacques Ferrara en a été la démonstration. Dès lors, depuis le 19 juin, beaucoup de regards se tournent vers moi.
Depuis plusieurs semaines j’ai engagé des discussions, écouté, consulté. J’ai considéré qu’il ne fallait pas prendre de décision hâtive, mais je considère également qu’il ne faut pas trop tarder. Il m’a donc semblé nécessaire de clarifier les choses à un peu plus de quatre mois des élections territoriales. Notre famille politique doit se régénérer et ne pourra pas réussir avec des recettes du passé qui ont montré leurs limites. Dès lors, il faut se positionner, la famille politique à laquelle j’appartiens doit réinvestir le terrain. Elle doit définir très clairement ses idées. Il faut renouveler, c’est une nécessité car il y a une attente et il y a au sein de cette famille politique, des femmes et des hommes qui sont capables de porter des idées et des espoirs. Lorsqu’on pense tous la même chose, on fini par ne plus rien penser. Chacun doit prendre ses responsabilités. Nous ne pouvons pas être dans une uniformité, la Corse ne l’a jamais été et j’espère qu’elle ne le sera jamais.


Je ne serai pas candidat…
Vous vous posez la question de savoir si je vais ou non conduire une liste aux prochaines élections territoriales ? J’ai beaucoup réfléchi, j’ai beaucoup échangé, j’ai conscience des responsabilités qui sont les miennes. J’ai été élu maire d’Ajaccio en 2014, une décision de justice a annulé le scrutin mais j’ai remis mon mandat entre les mains du peuple d’Ajaccio qui m’a redonné confiance et depuis trois ans et demi, j’ai l’immense honneur d’être le maire de la capitale régionale de la Corse. Le travail ne manque pas, les chantiers sont nombreux et nécessitent implication, présence et responsabilité. Depuis le début du mois, je préside la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien Un choix délibéré de ma part. Ces responsabilités sont lourdes, elles nécessitent du temps, de la présence et, je le précise, j’aime tenir mes engagements. Je ne serai pas candidat aux élections territoriales. Je veux consacrer toute mon énergie à ma ville et à la CAPA. J’ai le sens des responsabilités et de la parole donnée. Néanmoins, j’ai conscience également que le rôle qui est le mien ne peut pas se contenter à être spectateur dans le cadre des élections à venir. Je ferai en sorte que cette famille politique qui est la mienne puisse affronter ce scrutin dans les meilleures conditions. Les Ajacciens peuvent compter sur moi, je ne me défilerai pas. J’ai un contrat moral avec eux et je compte bien le tenir. Je remplirai cette tâche jusqu’à la fin de mon mandat… »