« Oh ! les amis, crions bien haut, vive le maire d’Ajaccio » Le chant a été entonné sur l’air des lampions et a résonné entre les murs de la Maison Carrée hier peu avant 10 heures, lorsque Laurent Marcangeli a ceint la ceinture tricolore : « evviva u mère, evviva Laurent » ont scandé les supporters qui ont réservé un véritable triomphe à leur leader.
Le hall d’entrée de la mairie d’Ajaccio était d’ailleurs noir de monde, autant que le grand escalier et la salle des délibérations occupée depuis le petit matin par de nombreux supporters du nouveau maire et les élus. Il fallait en effet jouer des coudes pour se faire une petite place.
Après avoir salué l’assistance et les élus, François Pieri a aussitôt enchaîné avec l’ordre du jour et l’appel des conseillers, rappelant au passage les résultats définitifs de l’élection municipale :
- Liste Laurent Marcangeli, 12 301 voix
- Liste Simon Renucci, 12020 voix
- Liste José Filippi, 1792 voix.
Stéphane Sbraggia plébiscité
Le nouveau conseil municipal installé, le benjamin de la nouvelle équipe, Anthony Charreyre, a pris place aux côtés du doyen. Après l’appel à candidature, une seule main s’est levée, celle de Laurent Marcangeli, sous les applaudissements nourris de la salle, puis l’on a procédé aussitôt à l’élection du maire. Laurent Marcangeli a été élu par 37 voix et un bulletin blanc, l’opposition n’ayant pas participé au vote.
Installé dans son fauteuil de premier magistrat, Laurent Marcangeli a présenté ensuite la liste qui l’accompagnera dans sa mandature. Elle sera formée de 14 adjoints dont le premier, élu à l’unanimité (un blanc), Stephane Sbraggia, au poste de premier adjoint, plus particulièrement chargé des finances municipales. A ses côtés, Nathalie Ruggeri, deuxième adjointe, hérite du dossier de l’Environnement et Stéphane Vannucci, troisième adjoint, assurera la jeunesse et les sports.
Les autres adjoints : Simone Guerrini, Pierre Pugliesi, A. Marie Ottavy-Sarrola, Charles-Noël Voglimacci, Nicole Ottavy, Chr. Balsano, Annie Costa-Nivaggioli, Jean-Pierre Aresu, Marie-Ange Biancamaria, José Caniggiani (l’écharpe tricolore lui a été remise par Pierre-Jean Luciani) et Caroline Corticchiato.
L’émotion dans la voix, la détermination dans les mots
Laurent Marcangeli a poursuivi son discours en remerciant ceux qui ont accompagné son parcours, saluant leur contribution à tous les moments de sa jeune carrière : « Ils m’ont été d’un bien précieux, non seulement par le travail mais surtout pour leur enthousiasme, leur confiance et leur amitié. Le parcours d’un homme ne saurait se résumer à sa seule action, sa seule détermination. Trente six d’entre eux sont désormais assis à leur place et un lien s’est créé entre nous. Je les ai tous choisis dans leur diversité d’expérience, d’âge, de formation. Cet objectif en commun nous a soudés. Continuez à être vous-mêmes, dans votre sincérité, votre fierté, votre naturel, car seule la vanité nous sépare. »
Le nouveau maire s’est adressé ensuite à la nouvelle opposition, aux Ajacciens qui ont fait un autre choix : « Au-delà des clivages politiques, au-delà des rivalités qui ont animé la campagne, au-delà des options stratégiques différentes, nous sommes tous des démocrates et respectons le suffrage universel. L’assemblée communale est ce qu’ils ont décidé et je suis chargé de l’animer. Il n’est pas question de gommer ce qui nous a séparés et qui nous sépare encore. Il en va de la respiration démocratique. Ce serait trop simple qu’il y ait les bons d’un côté et les mauvais de l’autre. Je ne suis pas dans cet état d’esprit car j’aime la confrontation d’idée et la démocratie. C’est pourquoi je souhaite une gouvernance participative. Je saurais déléguer, cela correspond à ma philosophie. Je serai un maire travailleur, impliqué, soucieux du détail. Cet effort de partage, de communication, il doit être diffus dans tous nos actes. Je ferai appel à toutes les bonnes volontés. Tous ceux qui voudront s’investir seront accueillis. »
Provoquer une impulsion nouvelle…
Laurent Marcangeli a insisté sur les tâches à mener, les dossiers à prendre à bras-le-corps mais aussi les discussions à mener avec les collectivités pour s’occuper des projets qu’il convient de réaliser : « L’heure est à la mutualisation des compétences et des charges, chaque fois que cela sera possible, sans esprit impérialiste, car une délégation bien comprise exige un contrôle des moyens et des résultats. La coopération, pour ne pas être un mot vide de sens, doit s’attacher au diagnostic, à la définition des programmes, à la mise en œuvre de ceux-ci et à leur valorisation. Permettez-moi de souligner trois aspects synthétiques :
- Le premier est relatif à l’âme d’Ajaccio. J’aime mon territoire que j’ai chevillé au corps et au cœur de cette ville qui m’a vu naître et grandir et dont je suis imprégné de l’histoire, de la culture et du patrimoine. Il faut vivifier cette âme en s’appuyant sur ses atouts incontestable comme le musée Fesch, la maison Bonaparte, en promouvant des manifestations grand public, les fêtes populaires, en impulsant une dynamique définitive autour de la langue corse. Cet engagement est corrélatif d’une attention particulière à l’environnement urbain, à la signalétique, à la mise en valeur du centre historique. A ce propos, j’adresserai un courrier au Président de la République pour lui demander de traduire dans les actes, la promesse relative à la citadelle d’Ajaccio, à quel prix et dans quels délais.
- Le second aspect concerne le projet urbain, indissociable de la qualité de vie. La ville est saturée par la circulation automobile, l’insuffisance des places de stationnement, l’imperfection des transports collectifs. Il faut faire un effort pour repenser la ville de sorte que son aménagement rime avec fluidité, développement, bien être des habitants. Il faut travailler sur le fond de baie, le transfert de la gare, la création de transports alternatifs, la requalification des quartiers, les modes de déplacements intérieurs. Nous devons mettre toute notre énergie à ce travail de transformation.
- Le troisième aspect enfin, la situation sociale. Le diagnostic de la précarité est important. Il faut s’en occuper très vite. Nous ne devons laisser personne au bord du chemin. La question sociale est une priorité qui doit transcender notre action politique, indépendamment des grands projets pour la ville, indépendamment de toute idéologie philosophique politique. Je proposerai de mettre en place une délégation aux politiques de proximités et aux quartiers. »
Laurent Marcangeli s’est adressé une nouvelle fois à ses concitoyens pour leur signaler que la mission qui a été confiée à son équipe est certes difficile mais combien exaltante, insistant sur la responsabilité immense : « J’ai conscience de ce que je dois accomplir, cela ne m’effraie pas. Je dis aux Ajacciens : nous sommes prêts à relever le défi » a-t-il conclu en citant le Général Washington : « Rien qu’en repassant les actes de mon administration, je n’ai connaissance d’aucune faute d’intention. J’ai un sentiment trop profond de mes défauts pour ne pas penser que probablement, j’ai commis beaucoup de faute. »
Au sortir de la cérémonie, Laurent Marcangeli et ses colistiers se sont dirigés place De Gaulle pour y déposer une gerbe.
J. F.
Le 54e maire d’Ajaccio
C’est Nicolas Peraldi qui a effectué le plus de mandats (4) devant François Levie et Charles Ornano (3), Jean-Jérôme Levie, Antoine Serafini, Joseph Fil, Joseph Pugliesi, Pugliesi-Conti et Simon Renucci (2). Un certain nombre de maires ne conservèrent que très peu de temps leur mandat pour diverses raisons (décès notamment ou élections provoquées)
La liste des maires d’Ajacciode 1790 à nos jours
Jean Jèrome LEVIE (1790) | | | | |
Vincente GUITERA (1791) | | | | |
Lodovico ORNANO (1796) | | | | |
François Marie LEVIE (13/08/1798) | | | | |
Thomas TAVERA (06/07/1798) | | | | |
Antoine TAGLIAFICO (19/06/1798) | | | | |
J.B. POZZO DI BORGO (1799) | | | | |
Jean Jèrome LEVIE (1800) | | | | |
Pierre STEPHANOPOLI (1801) | | | | |
François LEVIE (1805) | | | | |
Jean Noël MARTINENGHI (10/08/1815) | | | | |
François LEVIE (10/04/1815) | | | | |
Georges STEPHANOPOLI (1816) | | | | |
Adorno BACIOCCHI (de) (1817) | | | | |
J.B. COLONNA de BOZZI (1819) | | | | |
J.B. SPOTURNO (1822) | | | | |
Constantin STEPHANOPOLI (1826) | | | | |
Ascagne CUNEO d'ORNANO (1832) | | | | |
Paul François PERALDI (1837) | | | | |
Bernardin POLI (10/05/1848) | | | | |
Laurent ZEVACO (17/05/1848) | | | | |
Antoine DECOSMI (1855) | | | | |
François Xavier BRACCINI (1860) | | | | |
Louis NYER (1867) | | | | |
Joseph FIL (17/02/1870) | | | | |
Nicolas PERALDI (10/09/1870) | | | | |
Joseph FIL (25/05/1871) | | | | |
Nicolas PERALDI (11/11/1871) | | | | |
F. X. FORCIOLI CONTI (1873) | | | | |
Nicolas PERALDI (1876) | | | | |
Joseph FIL (5/09/1877) | | | | |
Nicolas PERALDI (23/12/1877) | | | | |
Joseph PUGLIESI (1884) | | | | |
Pierre PETRETO (1893) | | | | |
Joseph PUGLIESI (1986) | | | | |
Pierre BODOY (1900) | | | | |
Dominique PUGLIESI CONTI (1904) | | | | |
Jèrome PERI (1919) | | | | |
Dominique PAOLI (1925) | | | | |
Joseph Marie François SPOTURNO (02/1931) | | | | |
François COTY (05/1931) | | | | |
Hyacinthe CAMPIGLIA (1934) | | | | |
Dominique PAOLI (1935) | . | | | |
Eugène MACCHINI (1943) | | | | |
Arthur GIOVONI (1945) | | | | |
Nicéphore STEPHANOPOLI de COMMENE (1947) | | | | |
Antoine SERAFINI (1949) | | | | |
François MAGLIOLI (1953) | | | | |
Antoine SERAFINI (1959) | | | | |
Pascal ROSSINI (1964) | | | | |
Charles Napoléon ORNANO (1975) | | | | |
Marc MARCANGELI (1994) | | | | |
Simon RENUCCI (2001) | | | | |