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La boxe insulaire est en deuil : Jo Tarassenko s’en est allé rejoindre les pionniers du "Noble art"


Jean-François Vinciguerra le Mardi 5 Juillet 2016 à 22:21

Il a lutté jusqu’au bout, entouré de l’affection des siens, une grande famille ajaccienne dévouée à la boxe. Jo, notre ami, celui par qui la boxe a progressé, a gagné ses lettres de noblesse avec son ami de toujours Antoine Filippi, Jo qui a tout donné pour le noble art s’en est allé un soir d’été rejoindre les hommes du ring, là- haut où il va retrouver les grands dirigeants de la boxe insulaire



Jo Tarassenko à droite au second rang
Jo Tarassenko à droite au second rang
Il me disait toujours : «  le jour où je rejoindrai Antoine, nous allons parler boxe ensemble, nous allons refaire l’histoire de cette discipline qui a commencé au lendemain de la guerre pour nous apporter les lauriers d’une boxe saine et performante, une boxe qui a vu nos enfants gagner en puissance et arriver au top niveau des meilleurs spécialistes français.
Nous pensons bien entendu aux Louis Nega, Armand Vannucci, aux frères Chiocca, aux Titi Antona, Pierre Pantalacci, les Casanova, Mariotti, Mori, Tonapani, Dellepiani, Peraldi, Fred et Mimi Bonin, Giovannai « à Chicca, » sans oublier les anciens, Rabatso, Peretti « à Scimia »Jean et Louis Tolla,  Basile Paoli et plus tard, son fils, notre ami Pierre Paoli, le président du Boxing Club Ajaccien et beaucoup d’autres, que Jo Tarassenko a rejoint, sans pour autant oublier les pionniers, parmi lesquels François Merli, Jean Marcucci, le patron du célèbre Colibri sur la place Abbatucci, ami intime de Marcel Cerdan dans sa jeunesse à Casablanca, lequel était venu le saluer dans sa ville d’Ajaccio et en même temps relancer la boxe dans la cité Impériale avec les résultats que l’on sait.
Jo Tarassenko faisait partie du très fameux « carré d’As de la boxe ajaccienne » avec Antoine Filippi, Roland Batistini, Pierre Paoli, ceux par qui la boxe a franchi la Méditerranée et au-delà…

La boxe dans le sang…

Jo Tarassenko debout au centre
Jo Tarassenko debout au centre
Il y a peu de temps, j’avais rencontré Jo Tarassenko chez lui, dans sa retraite de Villanova qu’il aimait tant, son village aux portes de la ville, auprès des siens, de ses amis, de ses supporters, où il profitait d’une retraite plus que méritée, s’adonnant à ses passe-temps préférés comme la peinture, sans pour autant perdre de vue la boxe et ses jeunes, ses dirigeants, ses amis de toujours. Il me disait alors :
« Je regarde la mer en bas de chez moi, je trouve des couleurs pour assouvir ma passion de la peinture, mais les gants me manquent terriblement, je manque de ring, je manque de jeunes pour leur inculquer cette école de la vie, et j’en souffre terriblement. Il est difficile de raccrocher, mais que veux-tu, l’âge est là pour nous forcer à passer la main,  renoncer, prendre du recul, mais Dieu que c’est difficile. La boxe c’est ma vie, mon oxygène, ma passion, c’est la que je respire à pleins poumons, que je trouve mon équilibre… »
Dirigeants de qualité, entraineur hors pair, tacticien de la bonne école, il a formé des générations de boxeurs et conseillé des gars déjà mûrs dans divers championnats. Après des décennies au Ring Ajaccien aujourd’hui présidé par Thomas Brunelli, il avait rejoint le club de son gendre, le Boxing Club Ajaccien de Pierre Paoli dont on ne saluera jamais assez le travail entrepris en quelques décennies et la continuité.
C’est vrai qu’il va nous manquer ce gentleman du noble art, ce grand monsieur de la boxe insulaire qui a marqué à l’encre indélébile sa marque de fabrique de champions.
La boxe corse lui doit beaucoup. Comme tous ceux qui ont suivi ses conseils des décennies durant au Ring Ajaccien et au Boxing Club Ajaccien.
Salut l’ami, lorsque tu retrouveras les anciens là-haut, dans ce monde qui est parait-il meilleur, salue tout le monde car les pionniers ne meurent jamais et tu es l’un d’eux. On ne t’oubliera jamais.
Corse Net Infos s’incline devant la dépouille de Jo Tarassenko et présente à sa famille, ses enfants et amis ses plus sincères condoléances.
J.-F. V.