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La Corse a le taux de pauvreté le plus élevé de la France continentale !


Philippe Jammes le Vendredi 5 Août 2016 à 00:26

Réalisé en partenariat avec la Plate-forme régionale d'observation sanitaire et sociale de Corse (POSS) conduite par la DRJSCS de Corse, l’INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) vient de publier les indicateurs du Plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale (PPPIS) en Corse. Il permet un premier suivi du Plan au niveau de la Corse autour de différentes thématiques : pauvreté monétaire, prestations sociales et surendettement ; emploi-travail ; famille, enfance et réussite éducative ; santé ; logement-hébergement.



Bastia, une des villes les plus pauvres de France.
Bastia, une des villes les plus pauvres de France.
Selon le rapport de l’INSEE publié fin juillet, avec 20 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté, la Corse enregistre le taux de pauvreté le plus élevé des régions métropolitaines. Les familles les plus concernées sont les familles monoparentales, les jeunes et plus spécifiquement sur l'île les personnes âgées. Ainsi, les allocataires du minimum vieillesse sont plus présents qu'au niveau national. Pour autant, les dossiers de surendettement sont moins fréquents que sur le continent.. En Corse, du fait de la surreprésentation des familles monoparentales, les enfants vivant dans ces familles sont proportionnellement plus nombreux qu'en moyenne nationale. Par ailleurs, les modes de garde des enfants de moins de 3 ans sont en retrait, la scolarisation des enfants de 2 ans est faible et le taux de retard des élèves entrant en 6e est le plus élevé des régions métropolitaines. Pour autant, les jeunes en difficultés de lecture ou en situation d'illettrisme sont moins fréquents que sur le continent.

Cette pauvreté, souligne l’institut,  s'inscrit dans un marché du travail dégradé avec un taux de chômage de 10,9 % en moyenne annuelle en 2015 (le 4e plus important de France métropolitaine).
Toutefois les indicateurs conjoncturels du 1er trimestre 2016 en Corse montrent enfin des signes d’amélioration. L’emploi salarié progresse de nouveau. En glissement annuel, il augmente de 1,5 % contre 1,1 % au niveau national. La croissance est identique dans les deux départements.

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi diminue de 1 % par rapport au trimestre précédent. Fin mars, la Corse comptait 22.400 demandeurs d’emploi. Leur nombre augmente malgré tout sur un an (+ 1,8 %) mais à rythme toujours inférieur à la moyenne nationale (+ 3,0 %). Au 1er trimestre, le taux de chômage est stable (10,7 %). Il est de 0,8 point supérieur à la moyenne française. Il situe toujours la Corse au 4e rang des régions où le chômage est le plus élevé de métropole. La Haute-Corse enregistre un taux de chômage supérieur de 1,8 point à celui de la Corse-du-Sud (11,6 % contre 9,8 %).

Selon les indicateurs publiés par l’INSEE, en Corse, les dispositifs d'aide aux complémentaires santé sont moins sollicités qu'au niveau national. Malgré la pauvreté monétaire, la région compte une part de bénéficiaires de la CMU complémentaire inférieure à la moyenne France métropolitaine. Parallèlement, le dispositif d'accès aux soins pour les personnes défavorisées est en cours de développement.

Enfin, le parc de logement social de Corse est le moins développé des régions métropolitaines. Il apparaît insuffisant et inadapté au regard des demandes. De ce fait, le budget logement des bénéficiaires d'une aide au logement pèse davantage dans le revenu qu'au niveau national. Dans la région toutefois, les ménages sont plus faiblement exposés aux impayés d'énergie que sur le continent, les expulsions locatives sont moins fréquentes et le recours au droit au logement opposable s'inscrit dans la moyenne. Enfin, l'hébergement institutionnel, moins développé sur l'île, ne parvient pas toujours à garantir une sortie vers le logement ordinaire.