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L'hommage des fédérations corses du PCF à Antoine Casanova


le Vendredi 13 Octobre 2017 à 18:55

Les fédérations de Corse u Parti communiste français, sous la signature de Michel Stefani, rendent hommage à Antoine Casanova. L'historien, spécialiste de la Corse, dirigeant communiste, ancien rédacteur en chef de la "Nouvelle Critique" et directeur de "la Pensée" est décédé, il y a quelques jours, à l’âge de 82 ans.



L'hommage des fédérations corses du PCF à Antoine Casanova
C’est avec une grande émotion que nous avons appris la disparition d’Antoine Casanova.
Longtemps en contact avec les deux fédérations du PCF en Corse, Antoine a contribué à notre réflexion sur les enjeux politiques économiques et sociaux sur les questions culturelles ou institutionnelles pendant prés de 30 ans. Ses attaches avec la Corse expliquent sans doute son attention à ce qui s’y passait autant qu’à la construction de son avenir.
Passionné par l’histoire, son premier travail sur la Corse, dirigé par Georges Duby et publié dans les années cinquante, a fait entrer l'historiographie insulaire dans la modernité.



Si le Moyen-Âge n'a jamais quitté ses préoccupations, c'est sur l'évolution des techniques et le mode de fonctionnement de la société corse qu'il a construit sa monumentale thèse permettant de mieux comprendre pourquoi et comment notre île a été co-participatrice de la Révolution Française et co-créatrice de la Nation.

L'identité corse était à ses yeux, inséparable de cet héritage également à la base de l'insurrection libératrice de septembre 1943. Cet épisode historique, dans lequel le PCF s’illustra particulièrement, forgera sa sympathie pour le communisme alors qu’il était jeune élève au lycée de Corté. En 1953, il adhérera au PCF.
Son itinéraire d'historien l'amena à se pencher sur "Napoléon et la pensée de son temps" ouvrage unanimement salué par la communauté scientifique pour son renouvellement de l'approche à propos de l'Empereur qui selon lui a été "l'opérateur symbolique de la Corse française".



La confrontation d’idées, le débat ou l’échange étaient constamment marqués par la haute exigence qu’il accordait à ses travaux d’historien mais aussi à ses activités de militant et à son rôle de dirigeant communiste. Il deviendra membre du Comité central du PCF en 1970 puis du Bureau politique en 1987.

Il était l’un des principaux animateurs de la Nouvelle Critique puis de la revue la Pensée chargé, en tant que dirigeant du Parti, de la relation avec les milieux intellectuels, de la culture et de la recherche.

On retiendra ainsi ses importants travaux sur l'Eglise touchant à la fois à l'évolution de l'institution et à la manière dont le "Peuple de Dieu" aspirait à la libération. Cela lui vaudra l'estime et l'amitié des théologiens catholiques et protestants avec lesquels il était en dialogue permanent, depuis son premier ouvrage sur "Vatican II".



Ce qui caractérisait Antoine c’était son respect de l’autre et l’humilité avec laquelle il s’exprimait en toute circonstance, non sans humour, finesse et gentillesse. Il est de ces grands intellectuels qui ont contribué au rayonnement du Parti communiste français.

Nous garderons cette belle image de l’homme, de l’intellectuel, du communiste engagé dés son plus jeune âge dans la construction collective de l’émancipation humaine.

Un hommage lui sera rendu mardi 17 octobre à 10 h 30 au reposoir de l’Espace Funéraire de Bastia quartier de Montésoro le Polygone. Les obsèques suivront à Sainte Lucie de Mercurio.