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L'Ile-Rousse : Des bornes de recharge pour véhicules électriques


Jean-Paul-Lottier le Lundi 25 Juillet 2016 à 20:57

La Communauté de communes du Bassin de vie de Ll’Ile-Rousse a souhaité dans le cadre de sa politique de développement de son territoire initier une démarche se voulant à la fois environnementale et touristique. A cet effet, deux bornes de recharge pour véhicules électriques ont été implantées au lieu-dit Fornole commune de L’Ile-Rousse au sortir du port de commerce.



Photos Tele Paese
Photos Tele Paese

Installées par la jeune société Corse In GEO basée à Borgo, ces deux bornes disposent chacune d’une prise de type 2 et E (Domestique). Il s’agit ici des premières bornes de recharges implantées en Corse par une Collectivité. Comment cela fonctionne t-il ?
Olivier Franceschini, responsable du développement au sein de la CCBVIR a accepté de répondre à nos questions.


Comment fonctionnement ces bornes ?
- Les bornes fonctionnent avec des cartes badge de l’opérateur KiWhi-Pass. Soit la personne est déjà titulaire d’un compte et donc d’une carte KiWhi et il suffit alors qu’elle se rende sur notre plate-forme de recharge, soit des cartes non chargées sont disponibles gratuitement à l’Office de Tourisme Intercommunal de l’Ile-Rousse, avenue Calizi (04.95.60.04.35). Sous peu, nous disposerons également de cartes pré-chargées.

 

- Qui est KiWhi-Pass ?
- Il est le 1er réseau de charge en France. Aujourd’hui, tous les acheteurs de véhicules électriques Renault, Nissan, Mitsubishi, Volkswagen se voient remettre une carte KiWhi Pass et peuvent ainsi accéder aux bornes du réseau. Il existe en Corse trois stations de recharges KiWhi Pass, une à Bastia, une à Propriano et aujoud’hui une à l’Ile-Rousse.

 

- Quel type de charge est disponible ?
- En fonction de la prise utilisée, T2 ou E (domestique), il sera fourni soit une charge lente (3kw pour les prises Type E), soit une charge accélérée (11kw pour les prises Type 2).


- Un exemple ?
- Si vous souhaitez recharger totalement votre véhicule avec une prise E, il faudra compter approximativement 3.5h, avec une prise T2 l’attente ne sera que d’1h30.


- 3, 5heures c’est long tout de même ?
- Certes mais cela est dû au fait que les prises type E sont bridées à 3Kw pour des raisons de résistance et donc de sécurité. Cela n’est pas propre à nos bornes. Mais n’oublions pas que notre objectif, lorsque nous avons souhaité initier ce projet était double, écologique, mais également touristique. C’est pourquoi nous avons décidé l’implantation de nos bornes à 5 minutes à pieds du centre ancien de l’Ile-Rousse, permettant ainsi aux propriétaires de véhicules électriques de pouvoir visiter la cité paoline pendant que leur véhicule fait le plein.


- Combien coûte une recharge ?-
- Nous avons opté pour une tarification à l’heure et non à la charge afin que la plateforme ne devienne pas un parking. L’heure de charge est à 2.5€ TTC.
A titre d’exemple, la recharge totale d’une smart coûtera au maximum 8.75€ pour une autonomie de 150kms. Le coût pour réaliser le même trajet avec une essence serait de 14.69€ avec un prix au litre de 1.36€.


- Certains diront qu’en Corse l’électrique est plus polluant que le thermique en vertu du fait que l’électricité est produite par des centrales fonctionnant au fioul lourd ?
- C’est le débat, certes légitime, que les membres du conseil communautaire ont eu lors de la prise de décision de réaliser ce projet. Nous avons pu démontrer, sans être des grands initiés en la matière, que cela est faux et qu’en plus d’être nettement moins polluant que le thermique, l’électrique possède également deux autres vertus qui sont économique, en ces périodes difficiles financièrement cela n’est pas anodin, mais également en matière de pollution sonore.


- Vous avez dit que l’un des objectifs de cette réalisation était touristique. Peut-on dire que la Corse est une destination où l’on peut se rendre avec son véhicule électrique ?
- Le tourisme est évidemment un flux rentrant, mais il est également local. Les Corses et les habitants de l’île sont également des touristes avec l’avantage qu’ils peuvent l’être toute l’année. A ce jour, la Corse n’est pas véritablement dotée des infrastructures de recharges nécessaires pour pouvoir prétendre à développer un tourisme à circulation verte. Nous sommes, sauf erreur de ma part, la seule collectivité à avoir implanté des bornes publiques telles que nous pouvons les voir fleurir un peu partout dans les villes sur le continent. En Corse les initiatives sont plus issues du privé, de la part notamment de certains logeurs qui ont compris tout l’attrait de tendre vers un tel service, ainsi que quelques stations-services et concessions automobiles. En ce qui concerne notre opérateur par exemple, il n’est présent pour l’instant qu’à Bastia et Propriano.


- L’écologie et la réduction des émissions de Co² étant une priorité un peu partout dans l’hexagone, vous n’avez sans doute pas dû avoir de mal à convaincre les financeurs ?
- La CCBVIR a financé entièrement sur fonds propre la réalisation de ce projet, de l’achat des bornes à la réalisation de la plate-forme, de l’électricité, de l’habillage des bornes, de la signalétique… Nous y avons cru d’emblée et nous ne voulions pas perdre plus de temps encore à convaincre de l’évidence. Nous voulions être prêts pour cette saison. Le montant total de l’investissement s’élève à 8 500€ TTC.

- Cette action s’inscrit –elle dans une démarche de projet ?
- La protection de l’Environnement, la préservation de notre terre et de ses ressources qu’elle nous met à disposition est une priorité pour les élus de la CCBVIR et ce depuis sa création en 2003. Nous oeuvrons chaque jour pour améliorer le tri sélectif, pour lutter contre la précarité énergétique dans les habitations, pour rendre à nos chemins de randonnée leur beauté d’antan et nous souhaitons continuer en cette voie. Des projets de mobilité douce sont en cours avec la création de plate-forme de vélos à assistance électrique afin de pouvoir visiter nos villages sans voitures, des VTT à assistance électrique pour parcourir nos sentiers autrement. Nous n’attendons que les financements européens que nous espérons obtenir pour pouvoir mettre en œuvre.