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Jean-Jacques Panunzi : "Après le tripatouillage, le bricolage"


le Mercredi 4 Juin 2014 à 01:06

"Réforme territoriale : Après le tripatouillage, le bricolage". Sous ce titre Jean-Jacques Panunzi, président du conseil général de la Corse-du-Sud donne son sentiment sur la réforme territoriale proposée par le présideny de la République.



Jean-Jacques Panunzi : "Après le tripatouillage, le bricolage"

Au terme de plusieurs mois de tergiversations, le président de la République a dévoilé les contours de sa réforme territoriale. Après le tripatouillage de la réforme cantonale vient donc le temps du bricolage. 
Si l’intégrité administrative de notre région est logiquement préservée, notre département, à l’instar des autres, est appelé à disparaître en 2020. Sous réserve d’adoption par le Parlement puis de révision de la Constitution, les futurs conseillers départementaux élus à l’automne 2015 auront donc 4 ans pour organiser la liquidation de leur propre collectivité. 

Cette annonce, sous réserve qu’elle n’évolue pas une énième fois, est sidérante. Je n’y vois aucune 

mesures concrètes et efficaces en faveur du pouvoir d’achat et de l’emploi. Plutôt que renforcer l’action publique, essentielle en cette période de crise, ce projet contribue à casser ce qui fonctionne et à déstabiliser le Département et ses agents qui sont au cœur du service public local. 

 Comme pour le mode de scrutin départemental et ses binômes invraisemblables, la tactique domine ici la stratégie. En voulant en faire un marqueur fort de son mandat, le chef de l’Etat cherche en réalité la martingale pour 2017. Je suis très inquiet pour l’avenir de la proximité et des solidarités en Corse-du-Sud. 

Je suis très inquiet pour celui de la France parce qu’en persistant dans des choix aussi hasardeux que désastreux le gouvernement ouvre une voie nationale pavée d’or pour les extrêmes.


Camille de Rocca Serra : " Poursuivre notre réflexion sur l’architecture institutionnelle de la Corse"

Pour Camille de Rocca Serra, député de la Corse-du-Sud “la Corse reste bien entendu une collectivité à part entière. Etant donné qu’il n’y aura pas de révision constitutionnelle pour la fusion des régions qui restera soumise au débat parlementaire, l’inscription de la Corse dans la Constitution semble repoussé, témoignant de la désinvolture de ce Gouvernement à l’égard de notre île. Et si la partie nécessitant révision, à savoir la suppression des départements, ne se fait qu’en 2020, il est évident que ce n’est pas sous cette mandature que l’on aboutira.”

Ceci dit, pour le député de la Corse du Sud, “rien ne nous empêche à nous, élus de la Corse, de faire des propositions au Gouvernement et de lui présenter un projet ficelé. Nous ne sommes pas contraints d’attendre la seconde partie de la réforme. Nous avions avec Nicolas Sarkozy établi des discussions basées sur l’expression de notre volonté en terme d’organisation institutionnelle. Même si depuis 2012 nous ne disposons pas de la même écoute et de la même méthode, nous devons poursuivre notre réflexion sur l’architecture institutionnelle de la Corse et sa place dans la Constitution pour rendre effectifs les pouvoirs normatifs dont nous disposons théoriquement.”