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Fête de la Science : Le savoir à la portée de tous


Nicole Mari le Mercredi 22 Octobre 2014 à 23:34

C’est un événement bien installé dont le succès ne se dément pas. La Fête de la Science, qui s’est tenue du 26 septembre au 19 octobre, s’est close, en beauté au parc Galéa de Taglio-Isolaccio avec une journée entièrement consacrée aux familles. Pendant trois semaines, elle a regroupé 110 actions sur 16 communes de toutes les microrégions corses. Explications pour Corse Net Infos de Fabien Arrighi, directeur du CPIE Corte-Centre Corse-A Rinascita, coordinateur pour la 4ème année consécutive de la Fête de la Science pour la région corse.



Fabien Arrighi, directeur du CPIE Corte-Centre Corse-A Rinascita.
Fabien Arrighi, directeur du CPIE Corte-Centre Corse-A Rinascita.
- Quel a été le thème de cette édition ?
- Contrairement aux autres années, il n’y a pas eu de thème particulier. Ce qui nous permet d’avoir un spectre très large et de mettre à l’honneur, de vulgariser tous les types de sciences, à la fois les sciences dures comme la chimie, la physique, les mathématiques et l’astronomie, mais aussi les sciences humaines, l’histoire, l’archéologie… jusqu’au droit ! Nous avons, par exemple, fait venir Me Christian Huglo, l’avocat qui a défendu la Corse contre la Montedison dans l’affaire des boues rouges.
 
- Pourquoi la fête a-t-elle duré, cette année, plus que d’habitude ?
- C’est une autre nouveauté. Avant, la fête de la science durait une semaine. Cette année, elle a duré, en tout, trois semaines pour, à la fois, diffuser et vulgariser les travaux scientifiques effectués par les organismes de recherche en tous genres. Le plus connu est l’université de Corse, mais il y en a beaucoup d’autres.
 
- Lesquels ?
- Nous avons, par exemple, inauguré la fête de la science à la STARESO (Station de recherches sous-marines et océanographiques) qui est un important organisme de recherche océanographique en Méditerranée, mais encore trop méconnu. Il est basé à Calvi, à la pointe de la Revellata et accueille des universitaires du monde entier qui viennent faire des prélèvements marins et les étudier. Il travaille, en ce moment, en collaboration avec d’autres organismes de recherche, sur un programme life concernant le réchauffement climatique. Notre rôle est de valoriser ce type de travaux en faisant connaître les organismes de recherche qui les réalisent. Nous voulons démocratiser la science.
 
- C’est-à-dire ?
- Nous voulons casser l’image du scientifique qui, dans l’imaginaire collectif, est un personnage très érudit. Son domaine de connaissances semble un peu inaccessible, alors que la science est abordable par n’importe quel citoyen lambda. Aujourd’hui, les filières scientifiques sont un peu plus délaissées qu’avant. C’est pour cela que nous avons proposé une journée pour les scolaires à l’université de Corse avec des ateliers pédagogiques de diffusion du savoir. Nous espérons donner le goût des sciences et éveiller des vocations auprès des plus jeunes. La journée de clôture, qui s’est déroulée au Parc Galea, était ouverte au grand public avec des ateliers d’initiation, de découverte et des ateliers ludiques pour les enfants. Je rappelle que la fête de la science est une manifestation gratuite et ouverte à tous.
 
- Comment réussissez-vous à maintenir cette gratuité ?
- C’est le résultat d’un partenariat initié depuis quatre ans avec les organismes de recherche et avec des structures comme le parc Galea, qui a mis gracieusement à la disposition du public tous ses équipements : musée, jardins... Le rôle de la coordination scientifique est de travailler toute l’année pour mettre en relation, à la fois, les acteurs avec le public et les acteurs entre eux, de les conventionner, d’établir des partenariats pour, lors de la fête de la science, valoriser leurs travaux et les diffuser auprès d’un public le plus large possible.
 
- Quel bilan tirez-vous de cette édition ?
- Un bilan très positif. La journée, qui a été organisée à l’université où nous avons reçu plus de 800 scolaires dans une ambiance éducative, pédagogique et ludique, fut une réussite. Et la dernière journée au Parc Galea a totalisé près de 1500 entrées. C’est presque même un peu trop parce que les gens doivent faire la queue devant les stands !
 
- Est-ce à dire que cette manifestation s’installe et se développe au fil du temps ?
- Oui ! Elle s’installe et se développe. D’année en année, nous présentons des évènements et des projets toujours plus nombreux. La fête de la science rassemble des porteurs de projets, quelqu’ils soient : associatifs, institutionnels ou même personnels. Un citoyen lambda peut en proposer un. Ces projets sont labellisés par la région et par l’Etat et font partie des projets que nous valoriserons dans le cadre de la fête de la science. Cette année, nous avons présenté une centaine de projets. Leur nombre croît depuis quatre ans. L’autre objectif est de tisser une toile assez vaste pour obtenir une diffusion la plus large possible sur tout le territoire corse, d’aller au plus proche du public avec des projets dans le Cap Corse, en Balagne, à Bonifacio…
 
- La fête de la science sera-t-elle reconduite l’an prochain, malgré les restrictions budgétaires ?
- Oui ! Normalement ! Je l’espère ! Il n’y a pas de raison ! Sous quelle forme, on ne sait pas encore. Peut-être, l’an prochain, y aura-t-il encore des nouveautés ! Quoiqu’il en soit, nous assumerons, une nouvelle fois, notre rôle de coordination scientifique pour la région Corse.
 
Propos recueillis par Nicole MARI