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Fête de la Miséricorde, protectrice d’Ajaccio : Une immense foule a honoré A Madunuccia


Jean-François Vinciguerra le Vendredi 18 Mars 2016 à 19:42

S’il est une fête religieuse qui tient à cœur les Ajacciens c’est bien celle de la Miséricorde. Il faut remonter à l’année 1656, à l'époque où plusieurs régions de l'Italie sont touchées par la peste. C'est le cas de la ville de Gênes. Le 16 novembre de cette année là, la Maginifica Communità et le Conseil des Anciens, réunis dans la salle del publico palazzo, proclament la Vierge de la Miséricorde patronne de la ville et prennent l'engagement perpétuel de fêter le 18 mars de chaque année. C'est le vœu des « Magnifiques Anciens ».



Peu après, ils décident de faire édifier une chapelle de Notre dame de la Miséricorde dans la cathédrale d'Ajaccio.
Depuis, les solennités débutent le soir du 17 mars par les prières traditionnelles devant la statue de Notre dame de la Miséricorde située sur la place des Palmiers avec le va et vient des fidèles qui allument cierges et bougies tout autour de la place.  Le lendemain, Le 18 mars, le conseil municipal se rend en cortège à la cathédrale afin d'assister à la grand messe. L'après midi, la procession fait le tour de la ville et  la statue de notre dame de la miséricorde. Vendredi, la foule, nombreuse, s’était rassemblée sur le parvis de la cathédrale pour emprunter le traditionnel circuit de la Sainte Patronne de la Ville. Cathédrale, rue Bonaparte, un arrêt devant la statue, la rue Fesch, la remontée depuis la Piazzetta vers le cours Napoléon et nouvel arrêt devant l’église Saint Roch. La nuit commençait à tomber lorsque le long cortège a rejoint la cathédrale d’Ajaccio.
 
Un véritable culte à la Miséricorde
 
 
Le 18 mars 1536, la vierge Marie apparut à un vieux paysan, Tonio Botta, près de Savone et lui dit : «n'aie pas peur, je suis la Vierge Marie. Dit au peuple de faire pénitence en l'honneur du Christ et de sa Mère ».
C’est Orto, un capitaine marin, qui en 1645, plus de cent ans après, qui ramena à Ajaccio une statuette de la Vierge. Lors d'une rixe, un ordre jaillit de la statuette et les combattants, effrayés, s'arrêtèrent sur le champ.
Une grande statue de Notre Dame de la Miséricorde fut alors placée à l'église des Jésuites, aujourd'hui Eglise Saint Erasme.
A l’époque, la peste  qui ravagea la cité de Gêne, menaçait de toucher Ajaccio. Les habitants mirent toute leur confiance dans Notre dame de la Miséricorde qui préserva leur ville de ce mal contagieux. C'est à la Cathédrale, le 18 Mars 1661 que les Magnifiques Anciens prononcèrent à genoux le vœu définitif et solennel où ils acceptent la Très Sainte Vierge pour Protectrice, Patronne et Avocate d'Ajaccio. Ils l’a remercièrent pour tous ses bienfaits, et promirent que chaque année, le doyen d'âge des Magnifiques Anciens mobiliserait ses collègues pour célébrer le jour du 18 mars à la perfection.
La Chapelle de la Miséricorde, située à l'intérieur de la cathédrale, fut inaugurée en 1750 mais les travaux de sculpture ne furent terminés qu'en 1752. La statue de la Madone est la reproduction exacte de celle exposée à Savone, en Italie.
J.-F. V.