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Festa di a nazioni à Ajaccio : Entre histoire et symbolisme


Antoine Astima le Vendredi 9 Décembre 2016 à 00:16

De nombreuses célébrations ont marqué dans toute l’île, ce jeudi 8 décembre, la festa di a Nazioni. A Ajaccio, entre journée chômée (à l’Assemblée de Corse notamment) et diverses manifestations réparties aux quatre coins de la ville, cette date semble de plus en plus s’installer dans le paysage politique et culturel. A l’appel de l’association « i chjassi di u cumunu », une cinquantaine de personnes se sont rassemblées, vers 18 heures, devant le buste du « Babbu » près de la citadelle…



Le huit décembre semble, de plus en plus s’installer comme une date importante au niveau historique en Corse.
Le 8 décembre peut être considéré, en quelque sorte, comme la fête nationale corse. Même si la vérité historique reste encore très incertaine sur l’origine de cette date (la cunsulta d’Orezza de 1735 aurait proclamé l’Indépendance de l’île,  plaçant cette dernière sous la protection de la Vierge Marie et choisissant le 8 décembre, jour de la fête de l’Immaculée Conception comme jour de la fête nationale), elle s’installe depuis déjà une bonne quinzaine d’années en Corse.


Ce jeudi, de nombreuses manifestations ont eu lieu dans toute l’île. A Conca, Levie, Corte (concert de Canta 73), Ghisonaccia, Calvi, Bastia, Ajaccio (concert de Canta u Populu Corsu au Palatinu). La cité impériale a marqué de son empreinte, ce 8 décembre : Messe à l’Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul, messe à l’Eglise Saint-Roch, célébrations dans de nombreux établissements de la ville. Sans oublier une célébration marquante aux pieds du buste de Pasquale Paoli, près de la citadelle. A l’appel de l’associu « i chjassi di u cumunu », une cinquantaine de personnes se sont réunies pour un devoir de mémoire.


Petru Poggioli a pris la parole et présenté, in lingua nustrale, l’historique de cette date. Argumentant à travers un fil tissé depuis l’année 1735 même si l’avis des historiens diffère de l’un à l’autre. Quoiqu’il en soit, le retour à cette « source » remonte aux années post riacquistu. « La tenue ou non de cette cunsulta reste un détail, argumente Jean-Louis Rossi, président de l’association, les faits historiques sont soumis à controverse. On a besoin de symbole et de mythes. Nous en construisons un actuellement. N’oublions pas qu’aujourd’hui, on ne parle ni de faits historiques, ni de faits scientifiques, il s’agit de la construction d’une nation. On a besoin de symboles et le 8 décembre en est un. »
Pour corroborer ses dires, le président de l’association « I chjassi di u cumunu » a rappelé, si besoin est, l’origine de la fête nationale française. « Ce n’est pas la prise de la Bastille qui est commémorée le 14 juillet, mais la fête de la Fédération, survenue le 14 juillet 1790 quand 14000 personnes venus de tous les Départements défilèrent sur le Champ de Mars. »
Un poignant « Diu vi Salvi Regina » a conclu cette cérémonie. Mais « a festa » s’est poursuivie dans les rues de la ville…