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Enquête sur la diversité culturelle : Enseignants et chercheurs suspendent l'ensemble du processus


le Lundi 20 Mars 2017 à 18:00

L'affaire de l'enquête sur la diversité culturelle continue à faire des vagues en Corse. Et ailleurs. Mais elle n'ira sans doute pas au-delà du soubresaut qu'elle vient de susciter. Ce lundi le recteur de l'académie de Corse, Philippe Lacombe, le président de l'université de Corse, Paul-Marie Romani, la directrice de l'Espe de Corse, Dominique Verdoni, et les enseignants-chercheurs, responsables de cette enquête, réunis à Corte, ont décidé de suspendre I'ensemble du processus de mise en œuvre.



"A la suite d'une commande du président de I’Assemblee de Corse, I'ESPE, composante de
l’Université de Corse, a proposé un projet d’enquête visant a générer des observables sur la
diversité culturelle en Corse. Le protocole et Ie questionnaire d'enquête ont été adressés
exclusivement aux stagiaires, étudiants ou formateurs de I’ESPE, pour avisé"
précisent-ils dans un communiqué diffusé lundi après-midi.
"A la demande du Recteur, Ie processus interne a I’Education nationale a été interrompu dès Ie
vendredi 17 mars, jour ou il a éte informé du questionnaire. Aucun de ces questionnaires n'a donc été mis en oeuvre dans les établissements scolaires
" rappelle, une fois encore, le communiqué

"Ce lundi 20 mars, conviés par le recteur de I’Académie de Corse, Philippe Lacombe Ieprésident de I’Université de Corse, Paul-Marie Romani, Ia directrice de I'ESPE de Corse,
Dominique Verdoni, et les enseignants chercheurs responsables de cette enquête, a l’issue de
nombreux échanges, ont décidé de suspendre I'ensemble du processus de mise en oeuvre
."

Un comité scientifique compose d’experts indépendants et garants de la conformité scientifique
déontologique et juridique, ainsi qu'un comite de pilotage ouvert aux différentes institutions
concernées pourront être ultérieurement constitués.

"L'Université et I'ESPE souhaitent qu'une réflexion sereine et objective sur la diversité culturelle
puisse être menée. Le « vivre-ensemble » constitue une priorité nationale et académique pour tous les enseignants"
conclut le communiqué.

Un peu avant Gilles Simeoni président du Conseil exécutif avait part de son sentiment sur l'affaire non sans rappeler que "l'Assemblée de Corse a voté, par délibération en date du 28 juillet 2016 adoptée à l’unanimité des votants, le principe d’organisation d’Assises sur le thème « En Corse, quel modèle de société et d’appartenance citoyenne ? ». Le Conseil exécutif de Corse travaille à la préparation de ces Assises, en concertation avec l’Assemblée de Corse, le Conseil Economique social et culturel de Corse, et l’ensemble des acteurs concernés. "

Et il poursuivait : 'Parallèlement, le président de l’Assemblée de Corse a décidé d’organiser au sein de celle-ci une réflexion sur le thème de la diversité culturelle. Il a à ce titre sollicité l’ESPE (Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education) aux fins de rédaction d’un questionnaire destiné à être diffusé dans les écoles, après accord du Rectorat et de la CNIL.
La diffusion du projet de questionnaire a donné lieu à un début de polémique. Non pas sur le fond, car la pertinence de l’objectif poursuivi est reconnue. En effet, appréhender objectivement et scientifiquement la réalité de la diversité culturelle, c’est se donner les moyens de lutter contre les discriminations et les crispations identitaires, et également d’éviter la montée des communautarismes. C’est aussi permettre de réfléchir à la construction d’un modèle de citoyenneté et d’appartenance à la société corse qui fasse sens pour toutes celles et tous ceux qui vivent dans cette île, quelle que soit leur origine, leur couleur de peau, ou leur religion.


Le fond étant admis, reste la question de la méthode, qui requiert effectivement des précautions extrêmes, une sécurisation juridique totale au plan du respect de la vie privée et des droits et libertés individuels, et l’adhésion des protagonistes de l’enquête. Ceci est encore plus vrai s’agissant d’un questionnaire destiné à être diffusé dans les écoles, et qui doit donc ne pas être perçu comme intrusif par l’enfant, sa famille, les enseignants et chefs d’établissement, et l’ensemble de la communauté éducative. Les inquiétudes à cet égard doivent donc être dissipées. Cela passe à l’évidence par une redéfinition de la démarche envisagée et une validation élargie avant mise en œuvre. Une réunion est prévue ce jour entre les protagonistes principaux du projet de questionnaire (Président de l’Assemblée de Corse, ESPE, Rectorat). Je leur fais pleinement confiance pour, au terme de cette rencontre, définir et proposer une position et une méthodologie communes permettant d’atteindre ces objectifs. "

On sait ce qu'il est advenu…