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Elections départementales Bastia III : José Gandolfi et Emmanuelle De Gentili élus !


Nicole Mari le Dimanche 9 Octobre 2016 à 19:47

C’est le binôme de la majorité municipale formé du nationaliste José Gandolfi et de la socialiste Emmanuelle De Gentili, soutenu par la droite bastiaise, qui a remporté, d’une courte tête, le 2nd tour de l’élection départementale partielle du 3ème canton de Bastia, Lupinu-Saint Joseph. Avec 51,83 % des suffrages, il devance de 118 voix le binôme Divers gauche Joseph Martelli et Anne-Marie Piacentini qui ne recueille que 48,16 % des voix. Dans ce duel très serré, ce sont les résultats de deux bureaux de vote qui font basculer l’élection. Les vaincus, qui étaient mathématiquement en ballotage favorable, n’ont pas bénéficié du plein report escompté des voix. Le taux de participation est en hausse de 7,5%. Réactions, en vidéo, pour Corse Net Infos, des deux binômes.



Elections départementales Bastia III : José Gandolfi et Emmanuelle De Gentili élus !
Le suspense a duré jusqu’au bout, jusqu’à ce que les résultats du dernier bureau circulent. Même si au fil des dépouillements, l’espoir avait commencé à se lever, puis à se confirmer pour le camp de la majorité municipale, l’écart de voix était si mince que tous se gardaient bien de crier victoire trop tôt. Le soulagement devenait, peu à peu, visible sur les visages auparavant tendus, tant le duel était serré. Comme lors du premier scrutin invalidé de mars 2015, l’élection s’est jouée à une centaine de voix. « Ce fut très chaud ! », résume un élu nationaliste. Le binôme, formé du nationaliste José Gandolfi et de la socialiste Emmanuelle De Gentili, soutenu par la droite bastiaise, réussit le pari de garder le canton Lupinu-Saint Joseph dans l’escarcelle de la majorité municipale bastiaise. Il remporte ce 2nd tour de l’élection départementale partielle en totalisant 1669 voix, soit 51,83 % des suffrages exprimés et 25,19 % des inscrits. Un différentiel de 118 voix le sépare de son adversaire, le binôme Divers gauche, formé de Joseph Martelli et d’Anne-Marie Piacentini, qui n’obtient que 1 551 voix, soit 48,16 % des suffrages exprimés et 23,41 % des inscrits.
 
Une participation en hausse
La majorité municipale accroit, de plus de 600 voix, son score du 1er tour. Pourtant, l’élection était, pour elle, loin d’être gagnée. En ballotage défavorable, elle devait faire face à l’union de la gauche traditionnelle qui, arithmétiquement, totalisait près de la moitié des suffrages, soit 345 voix d’avance. Ne bénéficiant pas de report officiel de voix, sa marge de manœuvre semblait étique, à moins d’arpenter le terrain des abstentionnistes qui représentait plus d’un électeur sur deux. Ce qu’elle a fait avec succès en raflant une grosse partie des 850 nouveaux votants. 3405 électeurs sur les 6624 inscrits se sont rendus aux urnes, pour ce 2nd tour, soit un taux de participation de 51,40 % contre 43,82 % au 1er tour. Près de 350 personnes, qui avaient voté au 1er tour, ne se sont pas déplacées pour le 2nd. La participation a augmenté de 5% à 10 % dans les bureaux de vote. « Nous avons labouré le terrain. Nous sommes allés chercher les électeurs dans des immeubles entiers qui n’avaient pas voté. Nous avons convaincu les habitants de nous faire confiance », confie Emmanuelle De Gentili.
 
Deux bureaux clés
Résultat : le binôme Gandolfi - De Gentili arrive largement en tête dans trois bureaux sur sept et arrache une égalité dans le bureau centralisateur de la Maison des services publics. C’est sur ce bureau, qui lui est traditionnellement peu favorable, que s’est jouée son élection. Au 1er tour, la majorité municipale n’y récolte qu’une centaine de voix alors que les deux listes réunies Martelli - Piacentini et Poggi - Mattei, jointes au Front de gauche, en totalisent 201. Au 2nd tour, la première double son score et recueille 209 voix, à égalité avec les secondes. « Dès quand on a vu les résultats de ce bureau, où on fait d’habitude le score plus bas et où on ne pensait pas faire mieux, on a compris que c’était gagné ! », raconte un militant nationaliste. L’avantage numérique est pris dans le bureau de l’école Calloni où le binôme décroche 40 voix d’avance. Sur ces six premiers bureaux, la majorité municipale ne totalise, globalement, que 21 voix de plus que son adversaire, cet écart d’un mouchoir de poche laisse planer le doute. Tout le monde attend fébrilement les derniers résultats, ceux de Cardo - Paese Novu, qui tardent à arriver, puis à se confirmer. C’est ce bureau 22 qui fait basculer définitivement l’élection en octroyant un avantage décisif de 97 voix. Soit, au final, une avance nette de 118 voix. « Ce sont les classes très populaires et les bobos qui font gagner la majorité municipale », commente un élu bastiais. Pour l’anecdote, ce bureau était présidé par les alliés libéraux de la majorité municipale.
 
Une union désavouée
Si le camp des vainqueurs respire, celui des vaincus ne peut cacher sa déception. Le binôme Divers Gauche (DVG) Martelli – Piacentini, qui avait fait invalider le premier scrutin, perd, pour la seconde fois, les élections. Pourtant, il y a cru ! Sur le papier, l’union de la gauche traditionnelle, zuccarelliste, tattiste, communiste et majorité départementale, lui conférait un avantage mathématique indéniable de 1406 voix, soit 345 voix d’avance. Mais, le compte n’y est pas ! Comme nous le précisions au soir du 1er tour, une élection n’est jamais une addition sèche de scores. La flambée des bulletins blancs ou nuls, qui passent de 81 au 1er tour à 187 au 2nd, laisse penser que de nombreux électeurs, qui avaient opté pour le tandem DVG Martelli – Piacentini ou pour les deux autres tandems recalés Poggi (MCD) – Mattei (PRG) ou Rossi - Luciani du PCF-Front de Gauche, n’ont pas validé l’union de circonstance des frères ennemis, arrachée au forceps le weekend dernier. Un constat renforcé par le nombre d’électeurs du 1er tour qui ont boudé le 2nd tour. Le binôme zuccarelliste, même s’il réalise une belle élection en doublant son score du 1er tour, fait à peine mieux qu’en mars 2015 où il perdait par 137 voix de retard.
 
Des équilibres maintenus
Au final, cette élection départementale partielle ne bouscule pas vraiment les équilibres politiques locaux. Elle conforte la majorité municipale, nationalo-socialo-libérale, qui conserve sa suprématie sur la ville en détenant toujours trois cantons bastiais sur quatre et en gagnant un élu au Conseil départemental. En mars 2015, la tattiste Marie Claire Poggi, alors en tandem avec José Gandolfi, avait, dès son élection, immédiatement rejoint la majorité départementale qui perd, aujourd’hui, un siège. Son successeur, la socialiste, Emmanuelle De Gentili, a annoncé qu’elle siègera dans l’opposition. Ce scrutin, comme les précédents, confirme le recul inexorable d’une Gauche traditionnelle bastiaise en lambeaux qui ne parvient plus à se maintenir dans ses fiefs. La réconciliation bâclée entre tattistes et zuccarellistes sur un lit de trahisons répétées et de haines fraiches ne fait qu’ajouter de la confusion au désarroi. Si les premiers essuient un désaveu cinglant, les seconds, malgré leur échec, reprennent le leadership de l’opposition municipale et se préparent, déjà, pour d’autres combats. En ligne de mire : les législatives et les territoriales dans quelques mois…
 
N.M.
 


La joie de la majorité municipale et la réaction des vainqueurs


La réaction de Joseph Martelli et d'Anne-Marie Piacentini



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