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Démission d’Alain Orsoni : « Ma personne dérange et mon club passe avant moi »


le Mercredi 11 Mars 2015 à 13:00

Président de l'AC Ajaccio depuis juillet 2008, Alain Orsoni a annoncé quitter son poste, mardi matin lors d'une conférence de presse. Une décision qui fait suite au blocage, depuis plusieurs années, d'une subvention à hauteur de 1,8 million d'euros par les services de l'Etat. Blocage qu'il estime lié à sa personne, raison pour laquelle il a pris la décision de démissionner, afin de ne pas léser son club



Démission d’Alain Orsoni : « Ma personne dérange et mon club passe avant moi »
La rumeur courait depuis quelques jours déjà. Alain Orsoni, président de l’AC Ajaccio depuis 7 ans, a annoncé quitter son poste, mardi en fin de matinée.  En cause, le non versement d’une subvention octroyée au club depuis 2012 au titre de ses missions de service public, alors même que celle-ci avait été votée à l’unanimité par la CTC.  Et un constat. Au terme de cinq longues années de procédure administrative, l’homme estime en effet que la non perception de cette subvention de 1,8 million d’euros est le fruit d’un blocage par les plus hautes instances, qu’il estime lié à sa personne. Pour preuve, ces mêmes subventions auraient par ailleurs été versées aux autres clubs insulaires, à l’instar du GFCA ou du SCB.
 
Un acharnement administratif
En 2012, après le vote de l’octroi de cette subvention, le préfet de Corse, avait décidé d’exercer une première fois son contrôle de légalité, bloquant par là même le versement des fonds. Un contrôle de légalité renouvelé en 2014. En somme une sorte de « contrôle du contrôle ». Un « acharnement administratif » qui serait le fruit de la volonté des plus hautes autorités de l’Etat et qu’« aucune raison juridique ne saurait motiver »,  selon les dirigeants du club ajacciens.  Chacun leur tour, Léon Luciani et Alain Orsoni ont ainsi détaillé à la presse les étapes de l’odyssée administrative vécue par le club tout au long de ces cinq années, voulant démontrer que ce 1,8  million d'euros avait été légalement accordé par la Collectivité Territoriale de Corse, et qu’en dépit de cela les services de l’Etat chargés du contrôle de légalité avaient fait en sorte de bloquer sciemment cette subvention.
« J'ai l'intime conviction que ma présence à la tête du club gêne certains.  Donc je me retire pour lui éviter des désagréments qui n'ont rien à voir avec la légalité », a enfin lâché Alain Orsoni, visant par là la préfecture de Corse, et l’ex-ministre de l’Intérieur, et actuel Premier ministre Manuel Valls.

Léon Luciani, président par intérim
 
Ne voulant pas que son club soit lésé pour un blocage qu’il estime donc lié à sa personne, le dirigeant de 60 ans a ainsi décidé de quitter ses fonctions et de laisser sa place au vice-président du club, et président de l’association, Léon Luciani.  « A compter d’aujourd’hui et jusqu’à ce que le Conseil d’administration l’entérine, Léon Luciani reste le seul président du club », a-t-il précisé, avant de rajouter :  « Ce n’est pas de gaité de cœur que j’ai pris cette décision, mais elle me paraissait indispensable pour le bien du club ». Le blocage de cette subvention est en effet préjudiciable pour le club en ce qu’il pourrait le mettre en cessation de paiement et menacer les emplois qu’il procure.
 
Alain Orsoni, désormais ex président, ne quitte toutefois pas complétement l’ACA et fera toujours partie du Conseil d’Administration du club, bien qu’il n’y exercera plus aucune responsabilité.
Manon PERELLI