Les enjeux de sécurité liés à l’insularité
Après quoi, c’est le docteur Daniel Di Giambattista qui le remplaçait à la tribune afin d’évoquer de manière très concrète, les tenants et aboutissants des différents plans de secours et notamment du plan communal de sauvegarde (PCS). Ensuite l’homme d’expérience et de terrain, devait rappeler les enjeux du soutien sanitaire à l’occasion des incendies de forêts citant des évènements auxquels il lui avait été donné de participer à l’image du drame de Palasca en septembre 2000. On retiendra de ces exposés riches tant sur le plan du contenu que du contenant, la nécessité de développer en Corse une culture de gestion des risques majeurs et de réfléchir aux véritables moyens afin d’y faire face, du fait de son éloignement géographique. C’est en tout cas le sens profond du message délivré avec force et conviction par le docteur Daniel Di Giambattista à ses auditeurs : « La Corse du fait de son insularité et de l’accroissement de sa population durant la saison touristique doit certainement réfléchir à une forme de coopération intelligente avec son voisin italien afin de réduire les délais d’évacuation notamment des pathologies graves et en nombre telles que rencontrées lors de la tragédie de Furiani ».
Une formation pour la Corse et les Corses
Puis l’intéressé de rappeler l’intérêt de former de jeunes corses à la gestion des catastrophes : « Cette formation par son caractère singulier et le haut niveau des intervenants, correspond idéalement aux intérêts de la Corse et des Corses face aux enjeux de sécurité générés par des phénomènes météorologiques exceptionnels dont le nombre et l’intensité s’accroissent ». Puis de conclure « extrapolé de la filière Gestion des Secours et des Soins crée en 2005 par le Collège Corse de Médecine d’Urgence, qui je le rappelle a participé à former une centaine de jeunes depuis sa création, le C2MS2 constitue un outil parfaitement adapté à la formation des personnes ressources capables de s’insérer à toutes les étapes de la chaine des secours ». Cette formation, qui s’effectue avec le soutien de la Collectivité Territoriale de Corse et en partenariat entre l’Université de Corse, la Société Française de Médecine de Catastrophe et L’Unité d’Instruction et d’Intervention de la Sécurité Civile de Corte est éligible aux dispositions du Développement Personnel Continu (ce qui permet une indemnisation de la formation pour les professionnels de santé).
A noter (et c’est important de le préciser), que de nombreux partenaires privés et institutionnels, participent par leur grande expérience personnelle et professionnelle, à faire vivre cette formation que l’on peut qualifier d’innovante : outre l’unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile N°5 de Corte (UIISC 5) qui permet, entre autres, la tenue d’exercices pratiques de terrain et leur validation, XVR (logiciel de simulation 3D pour la formation des professionnels de l’urgence), la Préfecture de Haute-Corse, la cellule d’urgence médico psychologique (CUMP) de l’Hôpital de Bastia, le service d’incendie et de secours de la Haute-Corse (SDIS 2B), et bien évidemment les équipes du service de la formation continue de l’université de Corte.
Un buffet placé sous le signe de la convivialité
A l’issue de la cérémonie, les nouveaux promus, les équipes pédagogiques et partenaires de la formation étaient conviés à partager un copieux et succulent buffet partagé dans la salle de cours de la nouvelle promotion au campus Grimaldi. Dans l’après-midi, dans l’enceinte de l’UIISC5 Corte, une présentation de l’équipe de secours en montagne du SDIS de Haute-Corse avec l’appui de l’hélicoptère « Dragon 2B » de la base de sécurité civile de Bastia, et des démineurs, a permis de sensibiliser aux risques interventionnels, 17 nouveaux futurs candidats à manager de ce Diplôme Universitaire de la gestion de crise, qui rappelons-le, doivent remettre leur mémoire avant le 12 mai prochain.