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Conflits des hôpitaux de Castellucciu et Bastia Les syndicats reçus à la région et à la préfecture


José FANCHI le Vendredi 10 Novembre 2017 à 16:46

Le conflit continue à l’hôpital de Bastia, où les grévistes de la faim de la CGT réclament toujours une bouffée d’oxygène pour la trésorerie de l’hôpital. Si rien ne ressort de ces entretiens, le préfet a toutefois invité une délégation syndicale de la CGT à s’entretenir avec lui, vendredi, au milieu de l’après-midi afin d’aborder le dossier. Même combat à l’hôpital de Castellucciu, le manque d’argent et son économat bloqués. Le STC amplifie son mouvement de protestation pour convaincre le Gouvernement à lâcher du lest et assurer le financement indispensable au bon fonctionnement de la structure. A Porto-Vecchio, aussi, la grogne s’installe



Conflits des hôpitaux de Castellucciu et Bastia Les syndicats reçus à la région et à la préfecture
 La santé, ça n’a pas de prix. Chacun s’accorde à le reconnaître, les syndicats en premier. Voilà plusieurs jours qu’ils manifestent avec des revendications légitimes, toutes liées aux financements. Des dettes, des services à l’abandon, des créations de nouvelles unités retardées, locaux occupés, directeur retenu, grève de la faim, c’est effectivement le branlebas-de-combat et ça risque de durer si l’on ne se met pas autour d’une table.


Ainsi, vendredi matin, le syndicat STC de l’hôpital de Castellucciu est revenu devant les grilles (Les manifestants ont bloqué hier l’entrée de l’établissement), cette fois de l’Assemblée de Corse, qui tenait sa dernière séance avant les élections régionales. Les salariés ont campé devant l’entrée alors qu’une délégation était reçue dans les locaux une grande partie de la matinée. A sa sortie, Jean Brignole, secrétaire général du STC, qui a expliqué l’urgence de la situation, s’est exprimé.
« Nous avons été reçus par les deux présidents et on a même participé à une discussion avec une commission permanente. Aujourd’hui, c’est le problème de tout le monde. Si l’on est venu chez vous c’est pour vous dire que nous sommes le 10 novembre et nous sommes encore et toujours dans une situation de blocage. Nous avons occupé l’ARS, bloqué l’entrée de l’hôpital, il faut véritablement un élément nouveau pour qu’on puisse sortir de cette situation. Nous sommes venus voir les représentants de la Corse pour leur dire de mettre en place toutes les conditions pour une véritable négociation avec le Ministère. Aujourd’hui, la discussion avec le DG de l’ARS est allée aux limites extrêmes. S’il n’y a pas d’intervention du ministère on sait qu’il y aura un pourrissement de la situation et pour nous une montée en puissance parce qu’on ne pourra pas laisser une situation perdurer de la sorte… »


Hôpital de Bastia : l’attente
Vendredi matin, le standard de l’hôpital de Bastia a été rétabli pour ne pas pénaliser les patients et leurs familles. Rappelons que les cadres de santé ont rejoint le mouvement et envisagent d’entamer une grève des gardes. Il semble bien que le conflit  s’enlise, à moins que l’entrevue avec le préfet permettre de redresser quelque peu la situation…
Les salariés CGT de Falcunaghja sont arrivés à Ajaccio sur le coup de 11 heures alors qu’une délégation conduite par Josette Risterucci avait été reçue le matin même par les présidents de la CTC. Avec la délégation, Chantal Risticoni, a brièvement rappelé l’historique de cette situation qui dure et perdure depuis des jours :
« Nous avons commencé le grève de la fin le 30 octobre parce que nous avons essayé depuis des mois à travers des discussions, des occupations de locaux, des grèves, mais on se rend compte que rien ne marche. Nous ne sommes que des femmes à faire la grève de la faim. Les raisons sont claires, nous avons 50millions d’euros de déficit, les fournisseurs ne sont plus payés, ils  attendent en moyenne 219 jours avec une dette de 29 millions. Cela entraîne de nombreux dysfonctionnements dans l’établissement et tous les services qui vont avec, concernant notamment les produits de nécessité pour les soins, les médicaments, les produits onéreux comme la chimiothérapie, sans parler de renouvellement de matériel impossible à faire. C’est une situation particulièrement difficile. Si le soin est touché, les patients sont directement impactés, les fournisseurs refusent de livrer, on se retrouve dans une situation critique et ce qui fait aujourd’hui réellement peur, c’est la prise en charge des patients et les usagers en priorité. Nous allons être reçus par les responsables de groupe à l’Assemblée, par le préfet de la Corse ensuite. Nous espérons beaucoup de ces visites et entretiens. »      


Porto-Vecchio aussi…
Autre situation qui commence à prendre de l’importance, à Porto-Vecchio, plus exactement à la clinique de l’Ospedale. Un comité d’entreprise s’est réuni vendredi pour annoncer au personnel un risque de fermeture de l’établissement. En cause, le non paiement des surcoûts des activités publiques maternité et urgences pour les années 2015,16 et 17, soit un montant de deux millions d’euros. Une dette que doit supporter cet établissement privé et qui met son fonctionnement en péril. Le directeur de la clinique, M. Voisin, estime que la clinique se  trouve dans une impasse.
« Cette réunion a été d’expliquer l’impasse dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, à savoir l’impossibilité à continuer de la sorte. La raison est simple, lorsqu’on organise des activités de soins, on sait bien que c’est un coût. Aujourd’hui, ce coût n’est plus pris en charge par les services de l’ARS de Corse. Qui dit absence de financement dit grand risque sur l’activité complète de l’établissement, urgences et maternité. Cette somme est devenue tellement importante que le risque pèse sur l’ensemble de l’activité. Il va sans dire que nous ne souhaitons pas arriver à cette situation, il faudra toutefois faire des choix et mettre en sommeil des activités pour protéger le reste. »
Mardi prochain, une réunion est prévue entre l’ARS et la direction.
J. F.   

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