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Citadelle d’Ajaccio : Les attentes de la municipalité


Marilyne SANTI le Lundi 18 Février 2013 à 21:53

A la veille d’une convocation le 21 février 2013, par Patrick Strozda, préfet de Corse, des représentants de la Ville, d'Ajaccio, de la CTC, du conseil général de Corse-du-Sud et de l’Etat, afin de relancer le processus de négociation relatif au devenir de la Citadelle d’Ajaccio, le maire de la ville, Simon Renucci a tenu à faire le point sur les attentes de la municipalité quant au transfert de ce site, au patrimoine d'Ajaccio.



Citadelle d’Ajaccio : Les attentes de la municipalité

Comme son nom l’indique, la citadelle (A citadella), est une petite ville dans la ville. Elle s’étend sur 2, 5 ha et comprend 1,5 ha de surfaces bâties. Ce lieu est à la fois historique et symbolique. En effet, il faut savoir que lorsque les Génois entreprirent de refonder Ajaccio en 1492, ils commencèrent par la construction de la Citadelle.
Aujourd’hui, elle est l’élément le plus visible et le plus massif du patrimoine ajaccien, en partie classée au titre des monuments historiques, l’ensemble du site étant compris dans le périmètre ZPPAUP (zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager de la Ville d’Ajaccio). Il est primordial que ce lieu soit respecté et protégé.
Depuis 2001, la municipalité n’a qu’un seul objectif concernant la Citadelle : qu’elle soit transférée à la Ville, premier aménageur du territoire communal, et destinée à un usage collectif. Cependant, la question de la Citadelle était liée à celle, plus vaste, du devenir des emprises militaires de la commune.
Fin 2005, un accord de principe était obtenu du ministère de la Défense sur ce dossier. L’Etat conservait Aspretto, la ville obtenait la Citadelle, le conseil général récupérait la caserne Bacciochi, les terrains de Saint Joseph étaient cédés pour créer des logements sociaux.
La CTC est alors intervenue pour dénoncer cet accord qui, selon l’exécutif de l’époque, méconnaissait ses compétences. Les représentants de la CTC furent alors intégrés à un groupe de travail, placé sous l’égide du préfet Pierre-René Lemas, actuel secrétaire général de l’Elysée, qui se réunit début 2006 et qui conclut à la nécessité d’un projet à dominante culturelle pour la Citadelle.
Malgré les relances formulées par la ville auprès des différents ministres de la Défense qui se sont succédé depuis lors, l’Etat ne concrétisa jamais cet engagement. Non seulement la ville n’obtint pas la promesse d’une cession de la Citadelle à l’euro symbolique, mais le dossier des terrains de Saint Joseph s’enlisait également. Entre-temps, la ville faisait l’acquisition à titre onéreux de la caserne Grossetti, grâce à l’aide de la CTC et du conseil général, parvenant ainsi à un premier résultat dans le dossier des emprises militaires.
Depuis 2012, avec l’alternance politique, l’Etat semble enfin prêt à offrir à la ville les perspectives qu’elle attendait pour bâtir un projet concernant la Citadelle.


Une position qui demeure inchangée

La ville reste ferme sur sa position : elle entend que la Citadelle lui soit transférée à titre gracieux, sous condition de réaliser un projet à dominante culturelle, qui pourra  comprendre une valorisation économique du site, dans le respect de son intégrité et du principe de son ouverture au plus large public. Ce projet pourra néanmoins associer différents partenaires, en ce sens, il sera  fédérateur, mais aussi délibérément ouvert, car il n’y aurait pas de sens à vouloir une large concertation, s’il n’y avait rien à négocier.
L’aménagement de la Citadelle d’Ajaccio est  sans comparaison avec ce qui a pu être mené jusqu’à présent en Corse en matière de valorisation du patrimoine bâti historique. 
C’est un enjeu régional combinant protection et valorisation du patrimoine, développement économique et culturel, à la fois opération d’urbanisme et action au service du rayonnement de la Cité Impériale et de la Corse. La priorité actuellement étant de régler la question du foncier, préalable nécessaire au lancement des opérations. 
Il convient que l’ensemble des partenaires publics agissent de concert : le manque d’unité est la seule raison du retard pris dans ce dossier. La Ville insiste sur sa légitimité à se voir transférer ce joyau de son patrimoine. Quel meilleur moyen de saluer l’obtention du label Ville et Pays d’Art et d’Histoire qui vient de lui être attribué ?