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Charte de la langue corse : Les acteurs de la société insulaire s’investissent…


José Fanchi le Jeudi 21 Novembre 2013 à 17:59

Paul Giacobbi, député de la Haute-Corse, président du Conseil Exécutif de Corse, Fabienne Giovannini présidente de l’Observatoire régional de la Santé de la Corse (ORS), André Quastana président de la fédération d’aide à domicile en milieu rural de Corse-du-Sud (ADMR 2A) et Hélène Cerlini, présidente du groupement social et médico-social A Stella, ont signé, Jeudi, la charte de la langue corse, en présence de Pierre Ghionga, Conseiller Exécutif délégué à la langue corse.



Charte de la langue corse : Les acteurs de la société insulaire s’investissent…

En adhérant à la charte de la langue Corse, l’ORS et l’ADMR 2A s’engagent à œuvrer pour la langue corse à travers différentes actions ciblées, à savoir le papier à en-tête bilingue, le message bilingue sur le répondeur local de l’O.R.S. Corse, la signalétiques bilingue externe et interne dans les locaux de l’O.R.S. Corse, les cartes de vœux, d’invitations bilingues, la présence de la langue corse sur le site internet de l’organisme (contenus fixes, titres de rubriques, messages d’infos…).
L'adhésion implique, aussi, la présence de la langue corse dans les outils de communication de l’organisme (livret d’accueil, documents internes, bulletins, campagnes publicitaires, newsletter) et tout document d’information concernant le domaine de la santé en Corse, émis par l’ORS, l’utilisation de la langue corse dans la communication ciblée des problématiques de santé et médico-sociales chaque fois que possible.
La promotion de la langue corse , la mise en place d’un plan de formation linguistique en direction des personnels de l’O.R.S. et les membres de son Conseil d’Administration, avec le soutien de la Direction de la langue corse, la désignation de sa présidente au sein du conseil d’administration pour la mise en œuvre de la présente charte figurent aussi en bonne place parmi les actions à mener à bien.
En adhérant à la charte de la langue Corse, l’A.D.M.R. de Corse-du-Sud s’engage, pour sa part, à œuvrer pour la langue corse à travers différentes actions ciblées. Le délai de réalisation de l’ensemble des actions retenues par l’Aide à Domicile en Milieu Rural de Corse-du-Sud, est de 3 ans à compter de la ratification de la charte.

J. F.


Ce qu'il faut savoir

Le plan de développement de la langue corse de la collectivité territoriale vise à affirmer l’importance de la langue corse en tant lien social, en mobilisant l’ensemble des acteurs insulaires autour d’un consensus relatif aux enjeux du développement et de la diffusion de la langue dans tous les champs de la vie sociale. Ainsi, la politique linguistique repose sur deux axes de développement qui sont deux projets en interaction :

- Le projet éducatif : Il a été adopté par l’Assemblée de Corse le 29 juin 2006 et favorise l’installation du bilinguisme précoce français-corse pour aller vers le plurilinguisme préconisé par l’Europe.

- Le projet sociétal : le « Plan stratégique d’aménagement et de développement linguistiques », a été voté à l’unanimité par l’Assemblée de Corse le 26 juillet 2007. Il permet de favoriser l’usage de la langue corse dans tous les domaines de la société (pratique familiale, usage administratif, usage au sein des entreprises, dans les media, dans les secteurs professionnels, dans les secteurs enfance et loisirs jeunesse, etc). Dans le droit fil de la feuille de route de Pierre Ghionga, de nouvelles perspectives sont ouvertes, avec la préparation d’une nouvelle planification et la demande d’un statut de co-officialité pour la langue corse.


Deux documents à respecter scrupuleusement

Au sein du projet sociétal, la « Charte de la langue corse » a été initiée pour favoriser l’utilisation du corse dans les collectivités publiques, les administrations, les entreprises et le tissu associatif ; elle concerne différents domaines : la formation des personnels, le développement de la communication externe et interne, la signalétique, l’accueil du public. Elle s’articule autour de deux documents :  

1). Le premier, « Principes et engagements communs », concerne les collectivités locales, services publics, entreprises et associations et fixe les engagements de l’organisme signataire, lequel :

- Reconnaît qu’en Corse l’usage de la langue corse est naturel dans la vie économique et sociale et dans l’espace public, aux côtés de la langue française

- Considère que tout un chacun a droit à une formation à la langue corse, qui est un facteur de cohésion sociale, d’intégration et de développement dans notre société ;

      - Estime devoir s’engager dans le processus collectif qui permettra à la langue corse de trouver toute sa place dans la société.

2). Le second, « Niveaux de certification », spécifique aux communes,  il précise les actions qui seront mises en place par la collectivité signataire selon le niveau d’engagement souhaité.

Pour les entreprises, les associations ou les services publics autres que les communes, il s’agit de signer le document « Principes et engagements communs » et d’engager des actions précises, sous forme d’ « engagements spécifiques » s’inspirant de celles définies pour les communes. Depuis février 2009, plus d’une centaine de communes, en incluant les communautés de communes de Costa Verde et du Centre-Corse, ont adhéré à la Charte de la langue corse. Les collectivités, établissements publics et offices se mobilisent également pour adhérer à la charte de la langue corse comme : l’Office de l’Environnement de Corse (OEC), l’Agence du Tourisme de la Corse (ATC), l’Agence de Développement Economique de Corse (ADEC), les chambres d’agriculture de Haute-Corse et de Corse du Sud, l’Office de l’Equipement Hydraulique de Corse (OEHC), le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT), la Chambre de Commerce et d’Industrie de Haute-Corse, le Conseil Général de Haute-Corse.

D’autres acteurs de la société insulaire, privés, sportifs ou associatifs s’investissent eux aussi dans cette démarche de promotion de la langue corse. Ainsi, la Caisse de Développement de la Corse (CADEC), VITO Corsica, a Lega Corsa di Scacchi, l’ACA, le GFCOA, le SCB, In Piazza magazine, l’association « Accademia di i Vagabondi », a Casa Balanina di a Lingua, la fédération des chasseurs de Corse du Sud, l’association du festival du film de Lama et l’association a Casa di u Populu Corsu d’Issy-les-Moulineaux, les amicales de corses de Marseille, Montpellier et Aix-en-Provence, le Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Haute-Corse (SDIS 2B), l’Union Régionale des Professionnels de la Santé (URPS), le syndicat mixte du pays de Balagne, la Fédération des Foires Rurales Agricoles et Artisanales de Corse (FFRAAC), Air Corsica, La Poste de Corse comptent parmi les signataires de la charte de la langue.

Aujourd’hui ce sont des acteurs du secteur social et médico-social qui s’emparent  de la problématique de la langue corse qu’ils considèrent comme un vecteur de communication et de cohésion de choix tant dans des missions de proximité que d’informations dans le domaine de la santé. L’esprit de solidarité qui anime les personnels de ces trois structures les ont conduit à faire la démarche, comme aujourd’hui nombre d’acteurs insulaires, d’adhérer au processus de la charte de la langue corse.