Corse Net Infos - Pure player corse

Cérémonie commémoratives marquant le 145ème anniversaire de la bataille de Bazeilles


Marilyne SANTI le Samedi 29 Août 2015 à 20:07

Ajaccio a célébré samedi le 145ème anniversaire de la bataille de Bazeilles qui a eu lieu pendant la guerre franco-prussienne. La cérémonie s'est déroulée tout d’abord en la cathédrale puis devant le monument au mort de la place du Diamant.



Cérémonie commémoratives marquant le 145ème anniversaire de la bataille de Bazeilles
Pour la première fois de leur histoire, les marsouins du 1er, 2e, 3e, 4e régiments d'infanterie de marine et bigors du 1er régiment d'artillerie de marine, sont groupés pour prendre part à la lutte, dans la même division surnommée « division bleue », commandée par le général de Vassoigne. Ils écriront une des plus notables pages de l'armée française à Bazeilles.
Lors de cette grande bataille les pertes dénombrées seront de 2 655 hommes, les Allemands, quant à eux, perdirent environ 5 500 hommes au sein de la 8e division du IVe corps3. Les 34e et 52e régiments d'infanterie de ligne ainsi que le 7e régiment d'artillerie ont aussi pris part à cette bataille.

Les combats de Bazeilles racontés
La 2e brigade doit protéger Bazeilles sur le flanc est de la forteresse de Sedan. Dès le 31 août toute l'armée est sur la rive droite de la Meuse, cependant un pont de voie ferrée à Remilly est encore intact et va permettre l'infiltration d'éléments d'avant-gardes bavaroises, qui seront repoussés à la tombée de la nuit.
 
La supériorité en nombre et en artillerie de l'adversaire va donner lieu à des affrontements meurtriers où les pertes sont nombreuses ; le village est repris, puis gardé par les Français uniquement sur la frontière nord. La 1re brigade arrivée en renfort en fin de journée permet la reprise totale de Bazeilles à la tombée de la nuit.
Le 1er septembre, les forces bavaroises du général von der Tann renforcées pendant la nuit attaquent le village au lever du jour. Elles croient le trouver vide, mais tombent dans une contre-attaque de 150 marsouins organisée par le commandant Lambert, sous-chef d'état-major de la division.
S'enchaînent alors deux revirements inattendus : le premier avec le remplacement de Mac Mahon, blessé, par le général Ducrot qui ordonne d'abandonner les positions acquises ; le second, après l'évacuation de Bazeilles, avec l'arrivée du général de Wimpfen, qui prend le contrepied de ces dispositions et ordonne la réoccupation des positions abandonnées.
Après de nouveaux combats à un contre dix, face au 1er corps d'armée bavarois dont l'artillerie est de plus en plus fournie, le général de Vassoigne estime que « l'infanterie de marine a atteint les extrêmes limites du devoir » et sonne la retraite afin d'éviter le massacre intégral de la troupe.
La division Bleue a perdu 2 655 hommes au cours de ce seul affrontement, mais a provoqué des pertes du double au moins chez un ennemi supérieur en armement et en nombre. Quarante Bazeillais trouvèrent la mort au cours des combats des 31 août et 1er septembre. Cent cinquante autres moururent des suites de leurs blessures dans les six mois qui suivirent la bataille. L'adversaire, pour sa part, avait laissé sur le terrain 7 000 tués dont plus de 200 officiers.
C'est la raison pour laquelle cet épisode a été retenu par l'histoire militaire, avec notamment l'immortalisation par le peintre Alphonse de Neuville de la défense de l'auberge Bourgerie, où l'on peut voir le commandant Arsène Lambert et une poignée d'hommes défendre la maison dans des conditions particulièrement difficiles, et jusqu'à l'épuisement complet des munitions. Avant d'ordonner le repli au petit nombre de combattants survivants, les officiers ont revendiqué l'honneur de tirer les onze dernières cartouches, d'où le nom de « Maison des dernières cartouches », qui fit l'objet d'une popularisation comme un des hauts-faits de la guerre.


Bazeilles haut-lieu et un symbole des troupes de marine.
En 1951, le général Lapierre, directeur des Troupes coloniales, donne l'ordre aux régiments de célébrer "Bazeilles" en procédant à la lecture du récit des combats de 1870 lors d'une cérémonie officielle qui aurait lieu à Bazeilles. Le 2 septembre de cette même année, le premier pèlerinage a lieu dans le village.
En 1952, "Bazeilles" devient officiellement le fait d'armes fédérateur des troupes coloniales et son nom est inscrit sur les drapeaux des 1er, 2e, 3e, 4e Régiment Infanterie Coloniale (RIC) et du 1er Régiment d'Artillerie coloniale (RAC).
Depuis lors, des cérémonies militaires sont organisées à Bazeilles tous les ans le 2e dimanche de septembre. Cette bataille des 31 août et 1er septembre 1870, est devenue au fil du temps la fête emblématique des Troupes de marine, ex-Troupes Coloniales. Elle marque le courage, la force, la volonté, la pugnacité, la détermination, voire le sacrifice des hommes de la « colo ». Elle est commémorée chaque année par les Troupes d’active, et toutes les amicales d’anciens des Troupes de marine.

Photos R.Sholler