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CGT, FSU et FO de Haute-Corse : En grève et dans la rue le 10


le Vendredi 6 Septembre 2013 à 14:38

La rentrée sociale s'annonce "chaude" pour le Gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Les retraites, l'emploi et les salaires seront au centre des revendications des organisations syndicales qui fourbissent leurs armes avant la manifestation du 10 Septembre. A Bastia la CGT, la FSU et FO iront dans la rue "main dans la main". Pour faire entendre également les revendications de la Corse.



CGT, FSU et FO de Haute-Corse : En grève et dans la rue le 10
C'est un baromètre social corse bien morose qu'a dressé lors de la conférence de presse, annonciatrice du rassemblement du 10 Septembre à 10 heures devant le palais de justice de Bastia, Jean-Pierre Battestini, de la CGT, vendredi matin à Bastia : la courbe du chômage est loin de s'inverser, la précarité explose, il y a des flots inintrrompus de demandes d'assistance pour des licenciements chez des privés et au sein de certaines collectivités - on a cité Biguglia, etc.
C'est simple. Pour Jean-Pierre Battestini si les choses ne changent pas," s'il n'y a pas une solution rapide pour une meilleure répartition des richesses, on va dans le mur. On a peur, dans ces conditions, que des idées nationalistes et xénophobes prennent le pas sur les valeurs de solidarité et de progrès social prônées par les syndicats"
Pour la CGT, il faut aujourd'hui rompre avec cette politique de baisse de salaires et de coût du travail. "Les dispositions d'aujourd'hui sont faites pour alléger les participations des grandes fortunes et des entreprises et ce sont toujours les mêmes qui payent : à savoir les salariés, les chômeurs et les retraités. Si on veut sortir de la crise par le haut, il faut absolument augmenter les salaires pour relancer la consommation et la croissance".
Au passage, et s'agissant de l'emploi, Jean-Pierre Battestini a fait remarquer qu'au mois de Juillet le chômage "avait augmenté 8 plus qu'au plan national (+1,06 contre +0,2) sans que cela ne suscite la moindre réaction."
Remarque de Jean-Pierre Battestini : la priorité des Corses n'est pas une réforme institutionnelle, mais bien la lutte contre la précarité.
Cité, ainsi, le chiffre des 60 000 Corses qui vivent sous le seuil de pauvreté, ainsi que celui du prix des carburants toujours supérieurs de 20 centimes à celui pratiqué sur le continent.
Pour la CGT, il y a, donc, nécessité de se mobiliser. Et en Corse plus qu'ailleurs. En raison de la précarité et de la vie chère.
"Mais si tout le monde est appelé à descendre dans la rue, les jeunes doivent, quant à eux, se mobiliser sur la réforme des retraites que l'on veut faire passer en force."
"Nous avons combattu la réforme Sarkozy en 2010,  il est normal qu'on combatte la réforme Hollande qui non seulement la prolonge mais en plus l'aggrave. On a voulu un changement politique, pas seulement un changement d'homme. C'est pour cela qu'il faut pousser très fort pour se faire entendre le 10 Septembre."

CGT, FSU et FO de Haute-Corse : En grève et dans la rue le 10
Charles Castellani (FSU)
" Nous sommmes dans ce mouvement parce que nous sommes touchés directement puisque pour entrer dans le métier il faut un Master 2 ou un Bac +5, ça fait un prolongement d'études et si pour la retraite on passe aux 43 ans, nous serons encore dans  l'enseignement à l'âge de… 70 ans ! Nous rentrons dans ce combat pour préserver notre statut de fonctionnaire, d'enseignant et de l'Education nationale. Nous sommes donc contre cette réforme des retraites comme nous étions contre celle de Sarkozy. Mais force est de constater que nous sommes dans la continuité, dans l'aggravation. Nous voulons un changement de société, un changement de cap et une répartition qui se fasse autrement que sur des raisons comptables, financières et de profits." 
Antoine Mandrichi (CGT)
"- Ce qui va compter le 10 septembre, ce n'est pas le nombre de grévistes mais le nombre de personnes qu'il y aura dans la rue. Parce qu'il va falloir se faire voir. Se faire entendre…
- Aujourd'hui  la CGT, FO et la FSU, c'est unique en Corse, sont contre ce projet de loi. D'un raccourci je pourrai dire que tous les autres sont pour…
- C'est vrai qu'il y a, presque, un consensus au niveau de la classe politique pour dire qu'effectivement il faut trouver des solutions. Mais tous ceux qui étaient là avant ceux qui ne sont actuellement au pouvoir, sont les mêmes qui disent qu'il faut trouver des solutions mais qui apparemment n'ont pas pris les bonnes décisions
- On n'a jamais dit qu'on était contre une réforme. Nous sommes conscients qu'il faut trouver des solutions, sauf que ce ne sont pas les solutions qui nous sont proposées ."

David Gambini (FO)
"FO a toujours défendu la retraite par répartition parce que c'est plus équitable pour tout le monde. D'autres aimeraient bien à présent que l'on passe à des retraites par points. Dans ce système c'est, encore, ceux qui en "auront" le plus qui en profiteront. Les autres seront condamnés à continuer à travailler. Ainsi après avoir acquis un droit à la retraite relatif, ils devront continuer à avoir des activités assez dures pour pouvoir manger et se loger. Aujourd'hui il faut une revalorisation des emplois, il faut revaloriser le travail, lui redonner tout son sens, comme il faut redonner tout son sens et au mot respect des travailleurs. Et ne pas oublier la pénibilité, les conditions de sécurité au travail et des prises en charge des accidents du travail : Souvent on se retrouve avec des personnes jeunes des 50 à 55 ans, victimes de ces accidents avec très peu d'indemnités à la clef,  qui vont impacter sur leur retraite…"