Enfermés dans les prisons du palais des gouverneurs à Bastia, dans les citadelles de Corté et de Calvi, traités de façon inhumaine par la soldatesque, pas mieux lotis que les prisonniers de droit commun et souvent mourant de faim, leurs conditions de détention apitoyaient les Bastiais révoltés par le traitement infligé à ces prélats de la curie romaine.
Aussi, profitant d’un mécontentement des soldats croates qui n’avaient pas reçu leur paye et qui étaient décidés à ne pas intervenir, le 11 avril 1814 à midi, l’insurrection fut-elle déclenchée au son des cloches de la ville. Aussitôt, les Bastiais en colère se rendirent en masse dans les prisons de la citadelle pour délivrer les malheureux prêtreset religieux. Parmi ceux-ci, Monseigneur Canali qui tint le journal de sa déportation en Corse et raconta toutes les souffrances et les exactions qu’il dut subir. Ce journal va faire l’objet d’une publication dans un prochain bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de la Corse.
Parmi les Bastiais qui avaient dirigé le soulèvement, Frediano Vidau et Salvator Viale.
Il est regrettable que ce qui, aujourd’hui, n’apparaît peut-être que comme un fait divers ignoré par l’immense majorité de la population, mais qui, à l’époque, représentait un défi énorme au pouvoir impérial, n’ait pas été retenu dans l’histoire de la cité comme un haut-fait d’armes.
Il serait peut-être temps, pour une ville d’art et d’histoire, de revisiter le passé et de le mettre à l’honneur.
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