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Bastia : Pierre Filmon à la rencontre des étudiants en cinéma du Lycée Giocante de Casabianca


Laurent Hérin le Mardi 21 Novembre 2017 à 20:07

Ce mardi, avait lieu au cinéma "Le Régent", la projection du documentaire "Close Encounters with Vilmos Zsigmond" en présence de Pierre Filmon, son réalisateur. L’occasion pour les classes option cinéma du Lycée Giocante de Casabianca de rencontrer ce réalisateur français parti découvrir un des plus grand chef opérateur du cinéma américain.



Où il est question d' (heureux) hasards. C’est grâce à Darius Khondji que Pierre Filmon a rencontré Vilmos Zsigmond et décidé de lui consacrer un documentaire. Ce grand chef opérateur est né en 1930 en Hongrie, un pays qu’il a fuit pour rejoindre les Etats Unis. Il commence par travailler dans des labos photos avant de tenter sa chance à Hollywood. Il va alors très vite associer son nom aux plus grands, de Robert Altman à John Boorman en passant par Steven Spielberg ou Michael Cimino. Pierre Filmon, projectionniste et passionné de cinéma, décide, après plusieurs courts métrages de lui consacrer un documentaire passionnant. 
Nous l’avons rencontré lors de sa venue à Bastia pour présenter le film à des étudiants en cinéma au lycée du Fango. 
  
 
- Pierre, si vous deviez choisir entre le documentaire et la fiction ? Et existe-t-il une vraie distinction entre les deux ? 
- Je suis naturellement attiré par la fiction en tant que cinéphile. Mais c’est particulièrement difficile de monter des longs-métrages. Même si, pour être honnête, ce n’est pas beaucoup plus facile de faire un documentaire ! Il peut y avoir la même exigence, les mêmes problématiques. La seule différence est que vous n’avez pas d’acteurs à caster et à diriger et pas de dialogues pré-écrits. Jj’ai compris avec Close Encounters qu’il fallait scénariser le documentaire comme un long métrage de fiction. Pour « tenir » le spectateur. On travaille dans ce sens au montage pour rythmer le film, pour faire « entrer » le spectateur dedans et ne plus le laisser sortir.
 
 
- Pourquoi avoir choisi Vilmos Zsigmond ? 
- C'était pour moi une évidence ! Pour son travail admirable d’abord, qui me bouleverse en tant que spectateur/cinéphile. Et pour l’homme. Quand j’ai eu la chance de le rencontrer à Paris, nous avons dîné ensemble. Ce fut une telle rencontre, humainement parlant, que j’ai compris que je devais faire ce film sur et avec lui. 
 
 
- Le film a été présenté dans la section Cannes Classics en 2016. Une reconnaissance ? 
- Une chance immense surtout ! Etre en Sélection Officielle dans un Festival aussi prestigieux permet de faire naître un film aux yeux du monde. Soudain, on parle de vous, d'un film fait avec très peu d'argent mais beaucoup de passion pour le cinéma. La presse, les professionnels, le public. C’est fou. La carrière du film en salles et dans les autres festivals internationaux doit tout à l'aura de Cannes. Et ça reste un formidable souvenir. Beaucoup d’émotions.
 
 
- Un projet en cours ? 
- Oui, plusieurs même. Des scénarios. Des envies en fiction et en documentaire. Le tournage d'un long métrage qui se profile, en 2018. Mais je ne veux pas trop en parler. Un peu prématuré et nous sommes plutôt superstitieux dans le métier (rires). 
 
 
- Comment se retrouve-t-on en Corse pour présenter son film ? 
- Grâce à la Cinémathèque (Lydie Mattei, responsable de la programmation et de l’animation à la Cinémathèque de Corse l’accompagne ce jour-là, NDLR) et à Alix Ferraris, responsable des Nuits Med (diffusés chaque année au Grand Action à Paris où Pierre Filmon est projectionniste, NDLR) qui m’ont invité à venir. Et je suis particulièrement heureux d’être en Corse pour la première fois de ma vie et de rencontrer le public. Tout en profitant d’un climat et d’un paysage exceptionnels ! 
 
Pierre Filmon continue sa tournée en Corse pour présenter son film jeudi soir à 20h30 à Porto Vecchio, à la Cinémathèque, puis vendredi à 21 heures à Ajaccio, au multiplexe L’Ellipse. Assurément, deux rendez-vous à ne pas manquer pour tous les cinéphiles corses.