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Bastia : L’Afrique, thème du 19ème Printemps des poètes


Philippe Jammes le Mercredi 8 Mars 2017 à 16:23

La 19ème édition du « Printemps des poètes », du 14 au 17 mars, invite cette année à explorer le continent largement et injustement méconnu de la poésie africaine francophone.



Bastia : L’Afrique, thème du 19ème Printemps des poètes
Si les voix majeures de Senghor, U Tam'si ou Kateb Yacine par exemple, ont trouvé ici l'écho qu'elles méritent, tout ou presque reste à découvrir de l'intense production poétique africaine, notamment celle, subsaharienne, qui caractérisée par une oralité native, tributaire de la tradition des griots et nourrie par ailleurs des poésies d'Europe, offre des chemins neufs sur les terres du poème. Parole libérée, rythmes imprévus, puissance des symboles et persistance du mythe: écoutons le chant multiple des Afriques , du Nord et du Sud. Il va de soi que cette exploration ne peut ignorer les voix au-delà du continent africain, des Antilles à la Guyane, de Madagascar à Mayotte ...


Ce 19e Printemps des Poètes sera l'occasion de mettre en avant notamment les œuvres de Léopold Sedar Senghor, Aimé Césaire, Gontran Damas…. Coté chansons, Raoul Locatelli et toute l’équipe de « Une minute de soleil en plus » ont invité la chanteuse corse Patrizia Gattaceca et la chanteuse kabyle Hayet Ayad. 



19ème Printemps des poètes
Le programme à Bastia
Mardi 14 mars
18H30 : Studio Cinéma
Projection - débat
Yeelen (La Lumière)
Film de Souleymane CISSÉ (Mali 1987)
Le synopsis
Nianankoro, un tout jeune homme, s’apprête à recevoir le savoir destiné à lui assurer la maîtrise des forces qui l’entourent. Il s’agit du « komo » que les Bambaras se transmettent de génération en génération. Cependant le père voit d’un mauvais oeil son fils devenir son égal, aussi sa mère éloigne-t-elle le jeune homme. En effet, le seul moyen pour Nianankoro d’échapper à la folie meurtrière de son père est d’aller questionner son oncle, à l’autre bout du pays. Au cours de ce voyage initiatique, Nianankoro va apprendre à tester ses forces et ses pouvoirs et il devra inévitablement affronter son père en un combat mortel. Pour Souleymane
Cissé « Le sujet de Yeelen est la saga des Bambaras mais aussi la connaissance, ce que l’homme fait du savoir. (…) La rencontre entre les deux hommes [le père et le fils] à la fin du film symbolise la guerre, la grande tuerie, la folie de l’homme. Mais cet affrontement crée aussi la lumière, la renaissance d’un monde qui ne sera jamais détruit : il y aura toujours un signe d’espoir. »
Une première pour le cinéma africain : le film reçoit le Prix Spécial du Jury au festival de Cannes en 1987.
C’est pour cette tragique confrontation entre les valeurs du Bien et du Mal (la lutte entre père et fils renvoyant à la mythologie gréco-romaine, à Cronos dévorant ses fils), pour cette violence de l’action toujours intimement liée à la beauté, pour cette esthétique parfaitement maîtrisée de l’image, qu’il faut connaître Yeelen.
Le réalisateur
Né au Mali en1940, Souleymane Cissé se passionne dès son enfance pour le cinéma. Il suit un stage de projectionniste puis des études de cinéma à l’Institut des Hautes Etudes Supérieures de la Cinématographie de Moscou dont il est diplômé en 1969. De retour au Mali, il tourne en 1971 un moyen – métrage, « Cinq jours d’une vie », primé au festival de Carthage. En 1975, il réalise en bambara son premier long-métrage, « Den Muso (La jeune fille) ». Viendront ensuite « Baara (Le travail) », Etalon de Yennenga au FESPACO 1979; puis, en 1982, « Finyé (Le vent) », sélectionné au Festival de Cannes la même année, Etalon de Yennenga au
FESPACO 1983 et Tanit d’or aux Journées cinématographiques de Carthage ; et « Yeelen » tourné entre 1984 et 1987. Il réalise en 1995 un film sur l’apartheid en Afrique du Sud, « Waati (Le temps) ». En 2009, il présente au Festival de Cannes « Min Yé (Dis-moi qui tu es)». Souleymane Cissé est également producteur (Les films Cissé), exploitant et fondateur de l’UCECAO (Union des créateurs et entrepreneurs du cinéma et de l’audiovisuel de l’Afrique de l’Ouest).


Mercredi 15 mars, 18H30
Médiathèque de la bibliothèque centrale
Et Jeudi 16 mars, 18H30
Médiathèque de l’Alb’Oru
Lecture en poésie et en chanson
Le chant des Afriques
par la Brigade d’Interventions Poétiques
Au moment où l’Europe découvre le jazz et l’art nègre, des poètes noirs réunis nà Paris autour de Léopold Sédar SENGHOR, Aimé CESAIRE et Léon Gontran DAMAS inventent en
1934 la Négritude, mouvement artistique et politique. Le grand élan poétique qui en a été l’expression la plus forte se perpétue aujourd’hui dans les œuvres des poètes de la nouvelle génération, soucieux d’inventer un langage différent.
La B.I.P., au cours d’un voyage inhabituel, présentera une lecture mettant en valeur les multiples oeuvres des poètes de ce continent, avec des sons et des musiques en écho à leurs paroles si diverses venant aussi bien du Maghreb que de l’Afrique « Noire » en passant par les Antilles.
Cette lecture fera entendre la langue qui unit tous ces poètes : le français. C’est dans cette langue qu’ils ont exprimé leur singularité, la langue du colonisateur. Aussi ces poètes si différents chantent une musique qui résonne d’une même souffrance, causée par le rejet, le racisme, l’exil mais aussi d’une profonde vitalité.


Un voyage également agrémenté de textes et de chansons empruntés à la plume de Julos BEAUCARNE, Alain SOUCHON, Claude  NOUGARO ou Gilbert LAFFAILLE.
La B.I.P., pour cette plongée dans la poésie africaine, unira les voix, la Guitare et
La basse de :
Sylvie BIAGGIONI, Virginie CERVONI, Ivia MEDORI, Marie-Joséphine SUSINI, Raoul
LOCATELLI, Paul-Gérard SAVELLI, avec la complicité amicale de Tommy LAWSON, créateur sonore, ainsi que de Dumè FERRARi, trompettiste et
Pilou BARQUE, percussioniste.
Entrée libre


Vendredi 17 mars 18H30
Théâtre du lycée Jeanne d’Arc
Concert
D’une rive à l’autre : Corse et Kabylie en écho
Avec Patrizia GATTACECA
et Hayet AYAD
Patrizia GATTACECA
Artiste, poète, écrivain, Patrizia, l’une des figures féminines du riacquistu dans les années 70,  a contribué au renouveau du chant corse. Créatrice authentique, elle n’a cessé depuis d’écrire, de composer et de chanter - en solo ou en dans des formations comme les Nouvelles Polyphonies Corses ou le Trio Soledanna - tout en enseignant avec passion la langue et la culture corses. Une voix, une guitare : une formule indémodable qui permet de distiller subtilement le chant profond de la terre, celui de la mémoire blessée ou de l’espoir tenace, celui du coeur surtout, avec ici et là de petits poèmes brefs, en forme de fulgurance…


Hayet AYAD
Hayet AYAD est d'origine Kabyle. Autodidacte elle mène depuis l'âge de vingt et un an un parcours artistique, centré sur la promotion des idées de tolérance et de coexistence pour la paix et l’amitié entre les peuples. De nombreuses représentations en Europe, aux États-Unis et dans le monde arabe, furent l'occasion de collaborations et de rencontres qui placent Hayet Ayad parmi les artistes recherchées du monde musical méditerranéen. Elle puise son inspiration dans le répertoire traditionnel des chants sacrés de l’Espagne des Trois Cultures
dite des "trois religions" juive, chrétienne et musulmane et de la tradition orale du bassin méditerranéen. Romances, Cantigas, Chants arabo-andalous font partie de son répertoire. En 1990, elle crée l’ensemble Wayal avec lequel elle enregistre « Voix de la Méditerranée médiévale » et « Chemin de Troubadours ».___ En 1991, avec Jean-Paul Linder, elle est à l’initiative de la création du Festival International "Voix et Routes Romane" à Strasbourg. En 1997, elle est désignée "Voix de l’année" par la SPEDIDAM, dans le registre des musiques du monde et traditionnelles. En 2001, la Fondation Alsace lui décerne le prix de l’artiste interprète de l’année. Cette même année elle est l’interprète au cinéma du "Chant de la Paix" et du chant Égyptien dans le film "Swing" de Toni Gatlif.___ En 2002, elle est invitée par "the
Boston Camerata" dirigé par Joël Cohen à l’enregistrement du disque "Cantigas" dans la ville de Fès au Maroc. Suivra une tournée de deux ans aux Etats Unis. Ce disque sera primé par la Fondation Edison Award. En parallèle elle crée le spectacle "Mawal" avec l’Orchestre araboandalou de Fès, dirigé par Mohamed Briouel. Invitée par Monseigneur Doré, ce concert sera donné en avant première dans la cathédrale de Strasbourg devant 2000 personnes. En 2003, dans le cadre de "l'Année de l'Algérie en France", elle crée et présente le spectacle « Mounia Dounia » dans lequel elle interprète ses propres textes en français et en kabyle. Un documentaire DVD diffusé sur des chaines télé présente cette création et son parcours sous le titre « Hayet AYAD un chant pour la Vie ». Cette année sera décisive dans son cheminement à la quête de ses racines ... Elle quittera la France pour séjourner en Andalousie quelques années plus tard.  En 2004, elle crée le spectacle en solo « Chants de la Tassaout » inspiré de l’ouvrage de René Euloge. En 2006, elle séjourne en Andalousie et entame un travail de recherche sur le patrimoine arabo-andalou. De cette résidence naitra un nouveau spectacle « Jardins d'Orient » en collaboration avec le musicien et musicologue marocain de Tétouan, Amin Chaachoo. Elle enregistre son dernier disque « Jardins d’Orient » avec José Maria Cortes Chemon, musicien Sévillan. Un temps d'introspection de plusieurs années.
Des rêves et des synchronicités l'accompagnent durant une traversée de désert nécessaire qui lui ouvrira un nouvel horizon dans son parcours humain au service de l'éveil de la conscience. De cette période de gestation intense naitra notamment son livre « Le fil harmonique des âmes ». Cette transformation intérieure l’amènera à trouver en elle un nouveau potentiel et à accompagner par sa voix à la réharmonisation de l'être. Dès lors elle transmettra un chant porteur de fréquences particulières dans le cadre de séances collectives qu'elle baptisera
ISMA. En parallèle aux séances ISMA, Hayet travaillera sur les musiques d'un projet « Les Chants d'une âme ». Accompagnée d’une bande son originale, elle présente ce nouveau spectacle à partir de 2012, année qui marquera la date de son retour sur scène après une absence de sept ans.  Ambassadrice de paix, Hayet Ayad partage aujourd'hui son art et son don du chant entre concerts méditatifs et séances ISMA.
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Prix : 15 € Adhérents : 10 € Jeunes, chômeurs et RSA : 5€
Renseignements/Réservations : 04 95 32 47 75 ou 06 81 31 10 19
uneminutedesoleil@neuf.fr et Facebook Parole Vive
Animation scolaire
Médiathèque de la bibliothèque centrale et médiathèque de l’Alb’Oru
L’Afrique en conte Par Zouzou, comédienne