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Banque de France, résultats et perspectives : Vers une reprise de l’activité en 2016 en Corse


Jean-François Vinciguerra le Mardi 8 Mars 2016 à 15:31

Mardi matin à la Banque de France et le soir au palais des congrès d’Ajaccio, Benoît Gress, directeur régional de la Banque de France et ses collaborateurs ont présenté les résultats d’une enquête relative à l’environnement économique et financier international, national et local, avec pour la Corse, un éclairage des éléments du tissu des entreprises de l’année 2015 et les perspectives 2016



Banque de France, résultats et perspectives : Vers une reprise de l’activité en 2016 en Corse
Au lendemain d’une année 2014 sans grande vitalité, le climat des affaires s’est très légèrement redressé l’année dernière. L’activité économique reste néanmoins en deçà de son niveau moyen de longue période dans les secteurs de l’industrie, des services et de la construction. La reprise de l’activité en zone Euro a certes bénéficié à l’économie française mais demeure atténuée par le ralentissement des pays émergents.
 
Performances inférieures aux attentes
L’année 2011 a été une très bonne année pour les entreprises, lesquelles avaient bénéficié d’une expansion relativement continue depuis le début des années 2000, soutenue par l’attractivité de la Corse et la diffusion de fonds liée au PEI et divers programmes structurels européens, la Corse a été confrontée comme chacun sait à la crise internationale comme tous les territoires. En Corse, les chiffres sont restés négatifs comme l’explique M. Benoît Gress :
 
« En 2013, nous sommes passés en territoire de diminution de l’activité des entreprises (moins 1 en 2013, moins 3 en 2014), alors qu’au niveau national, on est passé à plus 1,1 du PIB.  En 2015, le chiffre d’affaires de l’industrie en Corse augmente dans des proportions inférieures aux prévisions de début d’année. Cette progression s’accompagne d’une bonne tenue à l’exportation, en hausse plus sensible. L’emploi s’est contracté avec une réduction significative des effectifs dans plusieurs branches. L’investissement, principale variable d’ajustement, a fortement reculé. Pour 2016, les industriels anticipent une nouvelle progression de l’activité (plus 1,4%  contre plus 0,6% en 2015). La stratégie des industriels corses va quand même s’orienter vers de nouveaux débouchés en dehors de l’île qui ont permis cette relative résistance.»
En ce qui concerne les services marchands, l’activité s’est légèrement redressée, dans des volumes conformes aux prévisions de début d’année. Les secteurs du transport et de l’hébergement ont sensiblement rebondi. Ainsi, l’emploi a été conforté dans plusieurs segments. Les prévisions sont très prudentes avec une stagnation du niveau d’affaires attendu. La très forte diminution de l’investissement prévue en début d’année s’est réalisée et seul, un léger rebond est attendu en 2016… Seule la restauration a stagné.   
 
Léger repli de l’activité mais…
En ce qui concerne la construction, le chiffre d’affaires a ralenti son repli mais il reste cependant significatif. Comme en 2014, tous les segments sont impactés, la promotion immobilière voyant la baisse du chiffre d’affaires atteindre près de 30% : « Dans ce contexte, les effectifs ont été plus que proportionnellement ajustés à la baisse du chiffre d’affaires, permettant une meilleure résistance de la rentabilité, fortement éprouvée lors des années précédentes. L’activité pourrait avoir atteint son point bas et les prévisions font état d’une reprise attendue en 2016. La réduction des effectifs ne semble pas en revanche terminée, pouvant signifier un changement de modèle. L’année 2016 serait également marquée par un rebond presque général de l’investissement, il est vrai après plusieurs années de baisses sensibles (plus 24%) a ajouté le directeur de la Banque de France. 
Dernier point, le commerce de gros, qui engendre une décrue persistante des chiffres d’affaires. En effet, malgré un rebond de l’exportation, le secteur a enregistré une troisième année consécutive de repli de son activité. L’emploi global s’est de nouveau contracté, en liaison avec la baisse des volumes.
Explication : « les perspectives apparaissent plus favorables pour la présente année avec une reprise modérée de la hausse des chiffres d’affaires et une poursuite  de la conquête des marchés extérieurs. L’emploi permanent devrait être faiblement impacté même si la tendance reste au repli. »
J.-F. V.