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Après Versailles (1963) et le Parc des Princes (65,66 et 68), vendredi Mezzavia a crevé l’écran


José Fanchi le Vendredi 15 Mai 2015 à 23:11

Bondé le stade Ange-Casanova. Plein à craquer. L’enthousiasme des supporters est à son comble ce vendredi 15 mai. La ressemblance avec les années de gloire est frappante. Le virage, la tribune, le côté route sont pleins. Comme au bon vieux temps. Les embouteillages bloquent une grande partie de la ville et le rouge et bleu est présent partout. C’est la fête. Totale. On ne s’entend plus dans ce stade de Mezzavia bourré jusque dans les travées les plus reculées. Pas le moindre espace pour voir sauter les Chamois Niortais face aux assauts répétés des Diables Rouges. On croit rêver. Un peu comme si le score était d’ores et déjà acquis et la montée dans la cour des grands assurée. C’est l’euphorie quoi !



Mais l’adversaire est bien là et fait front. Le match ? Agréable, plaisant, notamment au cours de la première mi-temps avec un GFCA conquérant et un Tshimbubu étincelant de réussite. On pensait que la rencontre était pliée. On se préparait d’ores et déjà la fête et cela se voyait dans le stade/ Mais il fallut vite déchanter dès la reprise avec la réduction du score et la peur au ventre qui déstabilisa l’ensemble rouge et bleu. Ce fut Rodé Filippi qui redonna espoir d’une tête magistrale dans la surface consécutive à un corner, mais dans les trente secondes qui suivirent, les Niortais redonnèrent un coup au moral des supporters, le tout dans un silence de cathédrale. Quelles furent durent les dernières minutes, crispantes, interminables, jusqu’aux arrêts de jeu.
Puis ce fut le coup de sifflet final, l’explosion, le joie d’un peuple qui scandait « on est en Ligue 1, on est en Ligue 1… »
La joie et les larmes de Fanfan Tagliajoli, le très sensible président d’honneur qui ne savait plus où cacher son bonheur. 
Le GFCA accède à la Ligue 1 pour la première fois de sa belle histoire. Un exploit, un authentique exploit pour une petite équipe qui avait tout de même étonné les plus grands durant quelques décennies. La bande à Laurey l’a fait. C’est magnifique.
 
Un stade béni des Dieux…
L’ambiance est à son comble, ça chante, ça crie, ça lève les bras en signe de victoire, même les plus jeunes ont arrêté de jouer dans les travées. Ils sont accaparés par l’ambiance et encouragent leur équipe. Les fanfares se distinguent une fois de plus et les plus récalcitrants - mais fidèles supporters - semblent ne plus se retenir tellement ils sont dans le match. Que de bonheur sur cette pelouse qui a fait couler autant d’encre que de salive, que d’images qui remontent, que de beaux moments vécus dans cette enceinte bénie des Dieux.
Le GFCA retrouve sa grande famille unie, plus que jamais, le cœur en fête et les souvenirs qui remontent comme des images indestructibles qui reviennent à la surface: Versailles 1963,  Parc des Princes 1965, 1966 et 1968, Angeot Alfonsi, Marius Vescovali, Marc Kanyan, Jean-Bati Scaglia et ce magnifique but de la tête, les défilés, l’avion bloqué et les farandoles en ville, comment oublier ces instants de grand bonheur de nos jeunes années, tous entassés comme des sardines dans les voitures qui traversaient la ville.
 
L’église de Mezzavia…
Hier soir Mezzavia était une église, avec son recueillement  impressionnant d’avant match, ses chants à la gloire du club, ses couleurs qui traversent nos yeux emplis de larmes, les accolades et les bravos, les cris et les prières pour un soir pas comme les autres ou plutôt comme ceux que nous avons connus il y a plus de quatre décennies sur ce même site. Le GFCA, c’est beaucoup plus qu’un club de foot, c’est un élément de la vie sociale ajaccienne, des milliers de personnes qui partagent la même passion, le même rêve d’aller toujours plus vite, plus haut, plus fort.
Hier soir, le stade Ange Casanova a réuni tout cela, tous ces ajacciens qui soutiennent le club depuis la petite équipe qui a franchi la Méditerranée pour évoluer en CFA et qui, comme certains de ses illustres prédécesseurs, a étonné le monde du football. Paris, Mexico, la Nouvelle Calédonie, partout où le GFCA se déplace, le succès est assuré et avec lui, l’image d’une Corse qui gagne
Hier soir, toutes les conditions étaient réunies pour la distribution du bonheur. Il ne manquait personne. L’âme des « anciens » planait sur la pelouse, joueurs, dirigeants, supporters, ceux qui nous ont quittés et qui nous manquent étaient certainement de la fête. Ils étaient présents à nos côtés, sur les gradins et dans les tribunes.
Hier soir, j’ai de nouveau entendu les chants de guerre les plus anciens : « GFCA,GFCA, GFCA c’est l’équipe ajaccienne, qui toujours gagnera et jamais, jamais ne périra GFCA ! »
Hier soir, à 20 minutes du coup d’envoi, le stade Ange Casanova était plein à 95%. Quelle ambiance mes amis…
Hier soir j’ai moi aussi tremblé lorsque le remuant Tshimbubu a inscrit les deux buts. Un ange est passé. Celui de l’accession. Il a traversé le stade telle une météorite et allumé la passion…
Hier soir ils sont venus de toute la Corse, de Cervione notamment, comme aux plus beaux jours, de Bastia, de Calvi de Porto-Vecchio, certains du Cap Corse.
Hier soir, au coup de sifflet final, le nul de l’ACA à Nimes a été applaudis. C’est cela aussi le fair-play…
Hier soir, il ne restait que peu de temps lorsque les Niortais ont réduit le score. Un autre ange est passé, celui de la peur, celle qui tient au ventre et qui ne s’en va plus.
Hier soir, lorsque l’arbitre a sifflé la fin, la folie s’est emparée du stade. Celui-ci s’est embrasé de flumigènes aux couleurs du club.
Hier soir c’était la fête. L’histoire continue. La nouvelle histoire est en marche.
Hier soir le GFCA est de nouveau entré dans la légende.
Hier soir j’avais 15 ans. Les vieux gradins de mon enfance ont tremblé…
J. F.